Dans la semaine, nous avons eu l'occasion d'aller au cinéma... Ni une ni deux, nous nous sommes mis un coup de pied aux fesses et nous sommes allés voir Five dont j'avais vu la bande-annonce et lu de très bonnes critiques.
Five est l'histoire de cinq potes d'enfance (quatre garçons et une fille) qui commencent une colocation dans un sublime appartement parisien. C'est le kiff total jusqu'à ce que le père de Samuel (le riche de la bande) décide de lui couper les vivres. S'en suivent mensonges et situations rocambolesques.
Ce film français est une réelle bonne surprise... On a passé un super moment, on est sortis de la salle conquis et surtout on a beaucoup ri. L'histoire est vraiment sympa, les dialogues sont très bons et les acteurs sont au top. Ils sont tous excellents dans leur rôle avec une mention spéciale à Pierre Niney ( mais qu'il est beau !) qui impose une nouvelle fois sa position de valeur sûre du cinéma français. Outre les rôles sérieux, il prouve après " 20 ans d'écart " qu'il a une vraie fibre comique.
Ce film peut vraiment plaire à toute notre génération, tant les références et les répliques font partie de notre quotidien. Les mots sont crus, dérapent souvent en-dessous de la ceinture mais c'est toujours drôle et surtout ça sonne juste. Pour une fois (c'est pas si souvent), je me suis reconnue dans cette bande de jeunes bien ancrés dans leur époque. Les gags s'enchaînent vraiment bien et on assiste à un défilé de personnages caricaturaux, entre les dealers de cité, le mec thuné complètement dingue, l'actrice fumeuse de joints, etc.
Igor Gotesman, le réalisateur de Five qui joue également le rôle de Vadim, Pierre Niney et François Civil (acteur à suivre) sont aussi amis dans la vie. On ressent bien cette cohésion derrière l'écran. La réalisation est absolument impeccable. Enfin un vrai film français de potes qui n'est pas signé Cédric Klapisch !
Je suis très heureuse de voir que le cinéma français a de beaux jours devant lui, loin des comédies potaches franchouillardes ou des films chiants pour quinqua. La jeune génération n'a visiblement rien à envier à ses aînés.
Résumé :
Cinq amis d'enfance rêvent depuis toujours d'habiter en colocation. Lorsque l'occasion d'emménager ensemble se présente, Julia, Vadim, Nestor et Timothée n'hésitent pas une seule seconde, surtout quand Samuel se propose de payer la moitié du loyer ! A peine installés, Samuel se retrouve sur la paille mais décide de ne rien dire aux autres et d'assumer sa part en se mettant à vendre de l'herbe. Mais n'est pas dealer qui veut et quand tout dégénère, Samuel n'a d'autres choix que de se tourner vers la seule famille qu'il lui reste : ses amis !
Secrets de tournage :
- Après avoir abandonné ses études de droit, Igor Gotesman, le réalisateur de Five (qui joue le rôle de Vadim) a pris des cours de comédie. De fil en aiguille, il a eu l'idée de Five.
" Je me suis dit qu'il fallait que je commence par écrire une histoire qui me ressemble, une histoire d'amitié. Je l'ai produit grâce à mon coloc, des potes, mes parents, mes grands-parents - à l'époque j'ai mis dans mon film tout l'argent que j'avais gagné en enchaînant les petits jobs, de croupier au cercle Wagram à voiturier, comme dans le film ! J'ai pu le tourner en 2010. Après quasiment un an de post-production, on a projeté le film au Gaumont Opéra en novembre 2011. J'ai alors rencontré plusieurs producteurs. François Kraus avait produit un des seuls films pour lequel j'avais été payé en tant qu'acteur (Deux vies plus une, d'Idit Cebula), et il s'était retrouvé par hasard à la projection de mon court, je me suis dit que c'était un signe et j'ai signé avec les Films Du Kiosque. Au début, la question, ce n'était pas " Comment développer le court en long ? " mais plutôt " T'as quoi d'autre en boutique ? " Et puis à un moment, ça s'est imposé tout seul : c'est cette histoire-là que je voulais raconter. Il restait à trouver le prétexte pour mettre à l'épreuve cette amitié . "
- Les références d'Igor Gotesman au moment de la création du film étaient " SuperGrave ", " En cloque, mode d'emploi ", " La Haine ", " Le Péril jeune " et " L'auberge espagnole ".
- Pierre Niney dit de son personnage : " Il est le contre-exemple du proverbe : " L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt ". C'est un jeune homme dans l'air du temps, pour qui l'amour des autres est primordial. Il a un problème de confiance en lui, il a peur de perdre les gens qu'il aime et de les décevoir, alors il ne fait pas forcément les bons choix. Souvent ça passe par une forme de positivisme, d'optimisme tellement poussé que ça confine à la mythomanie. Il veut être comédien mais il n'est pas forcément bon, ce côté passionné mais médiocre me plaisait aussi. Pas aussi bon acteur que menteur. Avec Igor et François, on aime bien l'imperfection, les trucs qui déconnent, que ce soit dans les personnages, les dialogues, les situations. Ça, c'est un vrai truc propre à notre génération : l'amour pour le médiocre qui peut devenir génial. On retrouve beaucoup ça chez les frères Coen ou chez Judd Apatow. Tourner une scène et la laisser vivre, balbutier, trébucher, comme dans la vie, c'est ça qui nous fait le plus rire ou nous émeut. La médiocrité peut être à la fois drôle, belle et touchante ".