Brokenbird est le premier EP de Refuge, un premier essai, un premier coup de maître si j'ose dire, sombre sans être oppressant, juste triste, magnifiquement triste.
En guise de trame, cela commence par un fédérateur Nous Sommes Ensemble, et se délite lentement pour se terminer par un désespéré Where Are You Now.
Entre ces deux états, c'est un appel au spleen, à la mélancolie, à la nostalgie, à l'enfance. Comme un enfant chanterait, il invente ses mélodies vocales comme en découvrant ses capacités, jouant avec ses éclats de voix, ses notes brisées, ses sons délicieusement cassés, à l'image du titre Broken Bird qui colle très bien à l'image qu'on peut se dessiner d'un oiseau meurtri.
Sa voix habile dans les graves les plus profonds comme dans les aigus les plus clairs peut parfois nous faire penser au premier disque de Perry Blake, à tout ce que le downtempo a fait de plus sublime ou encore plus récemment à Sohn sur Winter Children.
Comme un exutoire, Refuge exorcise le chagrin dans un déluge infini de beauté, comme un introspection brumeuse mais solaire dans un classicisme idéal tout autant que dans un romantisme absolu.