Leon Vynehall – Rojus LP

Publié le 14 avril 2016 par Le Limonadier @LeLimonadier
Slow Steve - Sloth (Clip)

Le deuxième album du producteur prodige de Brighton Leon Vynehall était particulièrement attendu en ce début d’année. Son premier album, Music For The Uninvited, sorti en 2014 sur le label de Martyn 3024 , fut acclamé par la critique et présent dans l’ensemble des tops et compilations de cette même année. Un album marqué par le somptueux titre «It’s Just ( House Of Dupree)» qui réutilise de manière innovante «Don’t Say Goodnight» des Isley Brothers ; un morceau samplé maintes fois par le king himself : le légendaire J Dilla

Après de nombreuses sorties de très haute facture sur les labels Aus Music, ManMakeMusic et 3024, il nous avait déjà enchanté en fin d’année dernière sur la compilation «Music For Autobahns 2» compilé par Gerd Janson avec «Midnight on Rainbow Road », un track ambiant sans drums, parfait pour s’évader et foncer à vive allure vers le soleil couchant sur la Bundesautobahn 5 entre Frankfurt et Basel dans ton Audi A6 intérieur cuir et ton tableau de bord ronce de noyer. Cela dit ça marche aussi pour se détendre dans les bouchons sur le périph’ porte de Clichy.

Avec la participation de Leon Vynehall sur le travail de compilation de Gerd Janson pour MFA2il n’est donc pas surprenant que le producteur britannique ait choisi le label de Gerd Janson Running Back pour son deuxième album intitulé «Rojus». Quand à l’origine de ce nom étrange, Leon explique :  » Il y a deux ans je jouais au Studio 9 à Vilnius en Lituanie. Le lendemain j’ai manqué mon vol de retour et j’ai donc dû passer un jour supplémentaire à Vilnius ce qui m’a donné la chance d’explorer la ville en compagnie de mon ami Linus qui m’a emmené au Centre d’art Contemporain de la ville. C’est ici que j’ai aperçu un livre intitulé « Rojus » que Linus m’a traduit comme « Paradis ». Le mot et la couverture du livre sont restés ancrés dans mon esprit « .

L’album s’ouvre avec «Beyond This…» qui d’une certaine manière sonne comme une prolongation de «Rainbow Road », un track ambiant ou se mélangent des synthés scintillants, des chants et des bruits d’oiseaux exotiques.

Une présence animale pas si singulière qu’il précise ci-dessous expliquant par la même occasion les intentions derrière ce deuxième album. « J’ai vu un documentaire sur National Geographic qui s’appelait Designed To Dance, on y expliquait le rituel d’accouplement des oiseaux de Paradis (une espèce concentrée dans le Sud-Est asiatique, ndlr). En regardant ça, j’ai pensé ironiquement que ces tentatives de séduction chorégraphiques des oiseaux étaient comparables aux clubbeurs qui essaient d’attirer l’attention de quelqu’un d’autre sur le dancefloor. J’ai donc eu l’idée de composer un album dansant, et qui serait construit comme une nuit en club, de l’ouverture des portes à leur fermeture, en utilisant des samples de ces oiseaux de Paradis dans leur habitat naturel« .

Si le but du Britannique est de faire se marier les corps des clubbeurs sur le dancefloor il est certain que le second morceau « Saxony» en entraînera plus d’un vers la piste. Un morceau où l’on retrouve tout le talent du producteur alliant un dynamisme classique house auquel il rajoute sa magie avec des notes de harpes bien senties et des vocaux  langoureux.

Juste le temps d’un soupir et l’écoute se prolonge avec le sensuel «Beau Sovereign», et si «Saxony» ne vous avait pas encore donné envie de vous déhancher, on peut vous parier que vous ne résisterez pas à la charmante voix vous susurrant à l’oreille « Your love is what I want / Your love is what I need  » le tout sur un rythme endiablé et des basses bien musclées.

Le producteur nous emmène ensuite sur «Paradisea» dans une balade de balearic jazz house vous invitant à reprendre votre souffle avant de repartir de plus belle sur «Blush», dont vous pouvez découvrir le magnifique clip ci-dessous. «Blush» est assurément le morceau le plus dansant de l’album avec un kick drum implacable et incessant, des vocaux « ohhhhhhhh » qui rappelle encore une fois la jungle et les oiseaux exotiques. Un parfait résumé du travail de Leon Vynehall, qui réussit à nous émerveiller et à nous surprendre en sortant des sentiers battus, tout en nous livrant des hymnes houses aussi intemporels qu’incontournables.

L’album arrive à son apogée avec «Kiburu’s » où le trip « jungle » est à son apogée. Cette ambition de Leon Vynehall de créer un album qu’il décrit lui-même de « functional club music », traduisant l’ambiance d’une nuit en club du début à la fin, devient évidente avec cet avant dernier track. Qui fait arriver l’album à son paroxysme, évoquant une faune de nuit se déchaînant de façon animale sur ces 8 minutes et demi d’intenses percussions, un dernier rush d’endorphine avant la fermeture.

L’album se finit avec le magnifique «…There Is You», un final haletant qui clôture un album en tout point réussi. Le passage au deuxième album est parfois un acte manqué pour de nombreux artistes, mais certainement pas pour Leon Vynehall, qui arrive ici à se réinventer de la plus belle des manières.

Nous vous invitons donc à vous procurer son album au plus vite chez votre disquaire favori. L’album est également disponible ici.

Bonne écoute

Bonus Beat : Impossible de faire une chronique sur Leon Vynehall sans vous faire partager ce morceau incontournable sortie sur Royal Oak :

SeptisemiK

Septisemik est un jeune loup charentais élevé au Cognac toujours à la recherche du track house ultime qui sauvera la planète de sa destruction.
Mon cocktail préféré :
- le Long Island Iced Tea :

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