La politique euro-atlantiste se met en marche
Alerte ! Le Pentagone redistribue toutes les cartes mondiales ! Pure folie !
Blood borders How a better Middle Eastwould look By Ralph Peters
International borders are never completely just. But the degree of injustice they inflict upon those whom frontiers force together or
separate makes an enormous difference — often the difference between freedom and oppression, tolerance and atrocity, the rule of law and terrorism, or even peace and war. (suite..
à http://www.armedforcesjournal.com/2006/06/1833899/)
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Traduction sur :
http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-20412183.html
Les tensions et les violences qui secouent le Moyen-Orient depuis l’intervention israélienne au Liban, le 12 juillet 2006, ne sont que la partie visible d’un immense enjeu
politique, économique, religieux et philosophique opposant l’Occident aux Etats islamiques de la région. L’occupation américaine de l’Irak en mars 2003 a permis le lancement d’un projet
révolutionnaire en vue de remodeler une vaste zone géographique allant du Maroc au Pakistan : le Grand Moyen-Orient. Derrière cette appellation, c’est une recomposition profonde qui attend ces pays musulmans. Beaucoup de théories et de supputations courent sur les ambitions des Etats-Unis et d’Israël au sujet de la
politique poursuivie par leurs dirigeants. Cependant, des signes avant-coureurs apparaissent et permettent d’apercevoir concrètement les plans en cours. C’est tout l’enjeu des cartes ci-jointes
appelant à recomposer le Moyen-Orient.
Ces cartes (« Before » : situation en 2006 et « After » : situation après recomposition) sont parues dans une revue militaire américaine, AFJ (Armed Forces Journal), en
juin 2006 [1] sous la plume d’un lieutenant-colonel américain à la retraite, Ralph Peters. Ce dernier s’est illustré dans une division d’infanterie mécanisée à partir de 1976 pour,
ensuite, poursuivre ses activités dans le renseignement militaire en 1980. Auteur de nombreux ouvrages traitant de la stratégie et des relations internationales, Ralph Peters s’est retiré
officiellement de l’armée en 1999. Cependant, ses contacts restent étroits avec ce milieu puisqu’il fait partie de l’équipe dirigeante d’AFJ. Cette revue n’est qu’une
partie d’un véritable empire de la presse militaire américaine. Fondé en 1863, ce mensuel s’adresse aux officiers des
Etats-Unis traitant de sujets aussi variés comme : la technologie militaire, la logistique, la stratégie, la doctrine ou encore la tactique. En fait, AFJ est coiffé
par une maison mère, Army Times Publishing Company, dont les publications s’articulent autour de trois
axes :
1) The Military Times Media Group qui publie : Army Times, Navy Times, Air Force Times et Marine Corps Times.
2) The Defense News Media Group, groupe mondial des revues de défense et qui publie : Defense News, Armed Forces Journal (AFJ), Training & Simulation Journal et C4ISR Journal (renseignement, surveillance et reconnaissance).
3) The Federal Times, hebdomadaire d’informations traitant des nouvelles technologies et des sujets financiers.
Depuis le 1er août 1997, Army Times Publishing Company est une filiale d’un groupe encore plus puissant, la société Gannett. Fondé en 1906 par Frank Gannett, cet empire de presse et des médias publie aux Etats-Unis près de 90 quotidiens dont les plus connus sont USA Today et USA Weekend et contrôle 22 stations de télévision. Ses activités débordent aussi au Royaume-Uni puisque 17 quotidiens sont sous son influence. L’ensemble génère des revenus financiers colossaux estimés à 7,6 milliards de dollars pour 2005.
Cette présentation permet de mieux saisir dans quel milieu la revue AFJ évolue et la signification des travaux de Ralph Peters. En effet, les propositions de ce dernier et les appels lancés à un changement radical des frontières du Moyen-Orient ne sont évidemment pas le résultat des réflexions d’un seul homme soucieux d’occuper son temps. De nombreuses études ont été lancées au sein des instances militaires américaines comme dans de nombreux think tanks appelant à revoir les limites frontalières de ces Etats. Comme le montre la carte (« After »), les modifications apportées aux frontières sont le fruit d’une lente mais sûre réflexion intellectuelle dont la publication dans une revue militaire américaine de haut rang n’est pas l’effet du hasard. Le but recherché est aussi de tester les réactions en particulier celles des musulmans de la région. Cela dit, il ne faut pas voir ce document comme définitif. En fait, c’est un prototype susceptible de connaître des changements que certains appelleraient des variables d’ajustement. En réalité, l’intérêt majeur de ces travaux est de révéler que les instances militaires et politiques des Etats-Unis se sont résolument engagées dans un domaine en n’hésitant plus à l’officialiser. En même temps, cette entreprise doit se faire en adéquation avec Israël concerné au premier chef par ces bouleversements. A l’égard de ce pays, Ralph Peters se définit comme un ami « de longue date » (New York Post, 22 juillet 2006).
L’article de ce militaire américain, intitulé « Frontières ethniques, que faire pour améliorer le Moyen-Orient », part du principe
qu’il faut lever le tabou de la sacro-sainte frontière inamovible. Pour l’auteur, les nouvelles frontières doivent se modeler en fonction du critère ethnique et confessionnel. Même s’il n’est
pas possible de tracer des frontières respectant la totalité des particularismes en tout genre nombreux et numériquement très variables, il faut pour Ralph Peters se rapprocher au maximum de ce
concept. Comme il le souligne : « Nous parlons de difformités énormes faites par les hommes qui n’arrêteront pas de générer la
haine et la violence tant qu’elles n’auront pas été corrigées. » Dans son esprit, il s’agit de remettre radicalement en cause les frontières nées
des Accords Sykes-Picot de 1916 préparant le démantèlement de l’Empire ottoman.
En observant l’ensemble de cette zone en partant de la péninsule Arabique, on constate immédiatement le démantèlement du royaume d’Arabie saoudite. Les propos de l’auteur sont très clairs à
l’égard d’un pays qui a bénéficié de la protection américaine suite aux discussions entre le président Roosevelt et le roi Ibn Saoud, le 14 février 1945, à bord du croiseur USS
Quincy. Désormais, le royaume d’Arabie saoudite passe à la trappe. Deux grandes entités territoriales échappent à l’autorité de Riyad. Sur la côte Ouest, il s’agit de créer un « Etat sacré islamique ». Comme le précise Ralph Peters dans des propos lourds de conséquences : « La cause principale de la large stagnation du
monde musulman réside dans le traitement réservé à la Mecque et à Médine considérés comme leur fief par la famille royale saoudienne. Les lieux saints de l’Islam soumis au contrôle de la police
d’Etat de la part d’un des plus bigots et oppressifs régimes au monde ont permis aux Saoud (ndlr : la famille régnante d’Arabie saoudite) de projeter leur croyance
wahhabite à la fois intolérante et disciplinée au-delà de leurs frontières. [...] Imaginez comme le monde musulman se sentirait mieux si la Mecque et Médine étaient
dirigés par un Conseil représentatif tournant issu des principales écoles et mouvements de l’Islam dans le monde au sein d’un Etat sacré islamique — une sorte de super Vatican musulman — où
l’avenir de la foi serait débattu au lieu d’être arbitrairement fixé. »
Ce point est capital puisqu’il révèle la volonté de réformer l’Islam afin de l’adapter aux principes occidentaux. Une sorte « d’Islam des Lumières » élaboré au cœur de cet Etat sacré islamique permettrait de rayonner sur l’ensemble du monde musulman et de remodeler les esprits afin qu’ils épousent pleinement la philosophie mondialiste. Il est vrai que contrôler les esprits a toujours permis de contrôler les hommes. C’est d’ailleurs dans le même ordre d’idée que l’on retrouve ces mesures préconisées par la fondation Bertelsmann, think tank allemand qui, dans ses travaux débattus dans le cadre des « discussions de Kronberg » en 2002 et 2003 (Europe, the mediterranean and the Middle East, strengthening responsibility for stability and development et Die Zukunft der europäischen Politik im Nahen Osten nach dem Irak Krieg), relève l’inadéquation de l’Islam à l’évolution du monde moderne et prône une refonte des mentalités et la remise en cause des frontières. Ces recommandations allemandes soulignent aussi la convergence des buts à atteindre de part et d’autre de l’Atlantique pour refondre entièrement le Moyen-Orient. Il est vrai aussi que les concepts ethno-confessionnels développés par Ralph Peters cadrent parfaitement avec la vision ethniciste germanique
Sur la côte du golfe Persique, c’est la province de Hassa dont la population est majoritairement chiite qui est détachée de l’Arabie saoudite et intégrée à un « Etat chiite arabe », vestige d’un Irak littéralement explosé. L’application de cette mesure entraînerait la mort économique du royaume car c’est à cet endroit que se concentre l’essentiel de l’extraction des hydrocarbures autour de la triade Dammam-Dharhan-Al-Khobar. L’Etat chiite arabe verrait ses réserves pétrolières et gazières monter en flèche et deviendrait incontournable car, outre les vastes ressources de Hassa et de la production off-shore, il faudrait ajouter celles de la région de Bassora (ex-Irak) et des provinces arabes iraniennes, détachées de Téhéran, riches en hydrocarbures jouxtant le Chatt el-Arab (Arabes chiites du Khouzistan et Arabes sunnites du Bouchir). De plus, Riyad perdrait ses provinces du Sud (Jizrane, Najran et l’Assir) au profit du Yémen, territoires acquis en 1934 lors du Traité de Taëf, et qui ont conservé leur identité yéménite. Enfin, la curée sera complète avec l’octroi d’une façade maritime à la Jordanie, Etat pro-occidental, en arrachant à l’Arabie saoudite les provinces de Tabouk et une partie du Jouf
La destruction du royaume des Al Saoud affichée par la carte (« After ») de Ralph Peters n’est que la confirmation de projets élaborés au sein de certaines instances américaines. David Rigoulet-Roze, spécialiste du Moyen-Orient, dans son ouvrage Géopolitique de l’Arabie saoudite (Editions Armand Colin) le souligne clairement : « Il y eut notamment la publication le 6 août 2002, par le Washington Post, d’un briefing qui a eu lieu le 10 juillet 2002 au Defense Policy Board [DPB, ndlr : organisme de planification stratégique créé en 1985 par Donald Rumsfeld], alors dirigé par le très influent Richard Perle, surnommé le Prince des ténèbres lorsqu’il officiait au Pentagone entre 1981 et 1987 sous l’administration Reagan. Au cours de ce briefing, l’Arabie Saoudite avait été qualifiée par Laurent Murawiec, un analyste du prestigieux centre de recherches stratégiques de la Rand Corporation, de pays ennemi. [...] Pire encore, Murawiec avait évoqué la légitimité de sanctions, dont le gel des avoirs saoudiens, voire... la scission de la province orientale du royaume renfermant ces gisements et ces réserves pétrolières qui font de l’Arabie le maître du quart des réserves d’or noir. [...] Quelques temps seulement après l’affaire Murawiec, c’était au tour d’un think tank proche des néo-conservateurs, le Hudson Institute — dont Perle est membre, et où officie désormais Murawiec — de reprendre et de développer les idées avancées par le DPB. Etait alors ouvertement évoqué un plan de démantèlement de l’Arabie Saoudite qui, en réalité, existe depuis la fin des années 70, à l’initiative d’Henry Kissinger, alors Secrétaire d’Etat de l’Administration Nixon. [...] C’est également dans le même ordre d’idées que semble s’inscrire un rapport remontant à la fin de l’année 2002, circulant au plus haut niveau dans les milieux officiels de Washington. Il envisagerait rien moins que le démembrement pur et simple de l’Arabie Saoudite selon le scénario suivant : les Lieux saints de la Mecque et de Médine se verraient confiés aux Hachémites qui, en tant que descendants du Prophète, bénéficient d’une légitimité qui fait largement défaut à la dynastie des Al Saoud et la province du Hassa serait poussée à faire sécession dans le but de se constituer en Emirat pétrolier. »
Les révélations de ce spécialiste français continuent sur la même lancée puisqu’il affirme la volonté des Etats-Unis de favoriser une « recomposition politique radicale du Moyen-Orient qui passerait notamment en Irak même par une dévolution du pouvoir à la majorité chiite par les grâces d’une démocratie arithmétique ». C’est justement ce que révèle la carte (« After ») de Ralph Peters où l’Etat irakien a disparu au profit d’un Etat chiite arabe et d’un résidu appelé « Irak sunnite » que le militaire américain propose même d’unifier à la Syrie qui, entre-temps, a perdu sa façade maritime au profit d’un Grand Liban. Il est même évoqué sous sa plume la renaissance de l’antique Phénicie (Phoenecia reborn) tandis que l’Etat d’Israël est conservé dans ses frontières d’avant 1967. Il est étonnant de constater, en raison du véritable chambardement des frontières au Moyen-Orient, que Ralph Peters conserve le territoire de la Cisjordanie (west bank) au rang de statut indéterminé. Peut-être que le statut définitif de Jérusalem, siège de trois grandes religions, nécessite de ne pas révéler tout de suite l’avenir d’une zone éminemment convoitée.
http://panier-de-crabes.over-blog.com/
http://www.geocities.com/devoyault/actualite/actualite.htm
En tout cas, la partition de l’Irak sur la carte (« After ») commence à prendre forme sur le terrain. L’ambassadeur britannique à Bagdad, William Patey, et le
général américain John Abizaid ont clairement affiché leurs craintes d’une guerre civile suivie d’une division du pays comme l’a révélé un document confidentiel publié par la BBC (Spiegelonline, 3 août 2006). Leurs affirmations ne font que confirmer les propos du journal d’Istanbul, Vatan, qui évoquait les propos tenus à des
représentants turques par des responsables américains, début 2006, au sein des think tanks de Washington
La création d’un Etat kurde (Free Kurdistan) construit à partir des territoires Sud-Est de la Turquie, du Nord de la Syrie et de l’Irak, et de l’Ouest de l’Iran aboutirait à l’émergence d’un bloc estimé à environ 30
millions d’habitants. Fort des installations pétrolières de Kirkouk, cet Etat kurde pro-américain serait avec l’Etat chiite arabe les deux grands pôles de la production d’hydrocarbures et de
gaz du Moyen-Orient. L’importance de cet Etat kurde serait d’autant plus grande que l’oléoduc BTC évacue le pétrole de la mer Caspienne à partir de Bakou (Azerbaïdjan), passe par Tbilissi
(Géorgie) pour, ensuite, traverser tout le Sud-Est de la Turquie et aboutir à Ceyhan en Méditerranée. Les Kurdes seraient donc les grands maîtres de ce
corridor énergétique voulu par les Américains en 1994. En plus du pétrole, il faut ajouter l’autre grande richesse, l’eau. Le « Grand projet anatolien »
(GAP) poursuit l’objectif, grâce à 22 barrages, de dompter le Tigre et l’Euphrate qui prennent leurs sources dans les montagnes kurdes. L’achèvement de ce projet
qui doit avoir lieu vers 2013, permettant l’irrigation de 1,7 million d’hectares et la production d’électricité, sera une arme redoutable aux mains de l’Etat kurde et pèsera lourdement sur la
vie des habitants de tout le Moyen-Orient.
A l'Est des Etats kurdes et chiites, l'Iran est remodelé en fonction des critères ethniques. Après avoir cédé sa partie kurde, la zone turcophone du Nord est
octroyée à l’Azerbaïdjan. En revanche, la province iranienne du Khorasân s’agrandit vers l’Est en acquérant le territoire Ouest de l’Afghanistan, la région de Hérat, en conformité avec la
volonté de Ralph Peters de reconfigurer la région selon les critères ethno-linguistiques. Comme le confirme Bernard Hourcade, directeur au CNRS (équipe de recherche : monde iranien), dans
son ouvrage Iran, nouvelles identités d’une République (Editions Belin) : « L’immense province de Khorasân, [...] les
limites anciennes incluaient les régions de Hérat dans l’actuel Afghanistan et celles de Samarcande et Boukhara en Ouzbékistan. » Enfin, un « Baloutchistan
libre » (Free Baluchistan) est créé à partir des deux entités iraniennes et pakistanaises tandis que l’Afghanistan se voit agrandi au dépens du Pakistan jusqu’au
fleuve Indus afin d’y rattacher les populations pachtounes. L’Etat pakistanais réduit de près de la moitié de sa superficie verrait sa puissance économique fortement amoindrie au point d’être
incapable de servir d’allié de revers au profit de la Chine face à l’Inde. Sur ce point, les Etats-Unis seraient gagnants. Seuls des Etats comme Oman, le Qatar, les Emirats arabes unis et le
Koweït échappent à ces modifications. Cependant, cette carte (« After ») étant un prototype, rien n’interdit à leurs concepteurs de se
rattraper.
En tout cas, la finalité américaine est de contrôler tout ce Moyen-Orient par la parcellisation ethnique et religieuse selon le bon vieux principe « diviser pour
régner ». Les Etats-Unis, cherchant à s’assurer la production d’hydrocarbures à leur profit, seraient en mesure de priver la Chine, puissance montante et rivale, de l’arme
énergétique si nécessaire à son accession à la cour des grands.
L’impression générale qui se dégage du remodelage annoncé par cet auteur comme de la part de nombreux think tanks américains et allemands est celle d’un bouleversement mettant à feu et à sang ces pays du Moyen-Orient. En effet, on ne voit pas ces Etats se laisser charcuter, voire disparaître, sans se laisser faire. Comment réagira, par exemple, le Pakistan qui possède l’arme nucléaire ? En réalité, l’objectif est d’intégrer ces immenses territoires à la sphère d’influence occidentale. Le discours de Joschka Fischer à la 40e conférence de Munich sur la politique de sécurité dans le cadre de l’OTAN, le 7 février 2004, annonçait la volonté du monde occidental de mettre ces pays du Moyen-Orient aux normes euro-atlantistes. Ces mesures furent confirmées par « l’alliance germano-américaine pour le XXIe siècle » signée, le 27 février 2004, entre le président Bush et le chancelier Schröder à Washington, annonçant la couleur : « Nous devons construire un véritable partenariat qui relie l’Europe et l’Amérique aux Etats du Proche et Moyen-Orient [...]. » Cette immense construction politique et métaphysique doit obligatoirement obéir à des règles communes qui sont politiques, économiques et civilisationnelles. Une logique, mais une logique folle, anime les concepteurs de ce projet. C’est le think tank German Marshall Fund (GMF) qui, indirectement, a révélé l’engagement profond des instances atlantistes. En effet, il s’est engagé sous l’égide du très influent Bruce Jackson à développer une nouvelle politique en mer Noire intitulée « A new euro-atlantic strategy for the Black Sea region ». Il s’agit en liaison avec l’Union européenne de créer une eurorégion de la mer Noire qui doit voir le jour pour 2007 selon les affirmations de Giovanni di Stasi, président du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux d’Europe (CPLRE). Or une « petite » phrase résume tout. Paru en 2004, le rapport du GMF dans sa préface précise que « La mer Noire est la nouvelle interface entre la communauté euro-atlantique et le Grand Moyen-Orient ». Une « interface » géographique obéit aux lois de la physique. Pour fonctionner et jouer pleinement sa mission de charnière, cette interface doit s’articuler entre deux mondes, le bloc euro-atlantiste d’une part, et le bloc moyen-oriental d’autre part, régis par les mêmes lois et les mêmes concepts édictés par la philosophie mondialiste. Cela suppose nécessairement une refonte généralisée de cet espace arabo-perse musulman pour qu’il y ait adéquation Pour réussir cette entreprise, les moyens mis en œuvre risquent d’aboutir à un chaos inimaginable dans cette région et, par ricochet, à l’échelle planétaire. Tout compte fait, les adeptes de cette politique ne font qu’appliquer les fameux vers du poème de Goethe, « l’apprenti sorcier », qui rappelaient : « Les esprits que j’ai réveillés ne veulent plus m’écouter. »
Pierre HILLARD
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[1] http://www.armedforcesjournal.com/2...
Hubert Védrine, l’option atlantiste/occidentaliste
et la politique arabe de la France, extraits
Dans un rapport remis au président de la République sur la France et la mondialisation, Hubert Védrine revient sur
de nombreux aspects de la politique étrangère de la France. Bien que les médias aient mis en avant pour l’essentiel la première partie (« La France doit-elle repenser sa position face à la
mondialisation? »), la seconde partie, intitulée « Faut-il changer de posture dans notre politique étrangère et de défense? »), me semble la plus stimulante (au moins pour ce
blog). Je voudrais en citer quelques parties, en espérant que ces propositions susciteront un vrai débat à l’heure où Nicolas Sarkozy adopte, sur l’Orient, une vision américaine.
Après avoir exposé les thèses de l’option fédéraliste européenne, il présente l’option (la plus dangereuse à mon avis), l’option atlantiste/occidentaliste :
« Depuis quelques années, une vision du monde "atlantiste" au sens de la droite française d’avant le gaullisme, devenu avec la mondialisation et ses angoisses "occidentaliste", est
réapparue et s’est affirmée au fil de livres, de revues, d’articles, de colloques et de déclarations politiques. Il ne s’agit pas là de la politique normale d’amitié et de coopération avec les
Etats-Unis, mais d’une réorientation en profondeur qui doit être examinée de près. Ce mouvement s’inscrit, tout en prétendant s’en démarquer, dans le
schéma du clash des civilisations pronostiqué il y a quinze ans par Samuel Huntington.
Huntington d’ailleurs injustement décrié : il ne préconisait pas, mais au contraire il mettait en garde ! Les Occidentaux (environ un milliard) seraient confrontés à l’hostilité
irrémédiable des cinq milliards et demi d’êtres humains non occidentaux, à commencer par les musulmans et les Chinois (qui pourraient se liguer, partie la moins convaincante des spéculations
d’Huntington) sans oublier les Russes, les Indiens, et tous les autres qui voudraient se venger des cinq siècles de domination occidentale. Menacés, les Occidentaux devraient se serrer les
coudes.
« D’abord, le postulat des "valeurs communes" entre l’Europe et les Etats-Unis. Il peut y avoir des désaccords passagers avec George Bush (et encore pas pour tous les membres de
ce groupe de pensée), mais au fond nous serions avant tout des démocraties assaillies par les terroristes et menacées par la Chine, le nouveau "monde
libre".
Il est surprenant de constater que cette tentation est forte, comme pour l’européisme, dans les élites – mais quasiment pas dans la
population.
« B. Dans sa logique, ce courant de pensée – fort à l’UMP et dans le monde industriel et de la défense, présent au PS, significatif dans
les médias – estime que la position particulière de la France dans l’OTAN est un "problème".
Si cette question n’a pas fait ’l’objet de débats publics, ni pendant la campagne électorale, ni depuis l’élection du président Sarkozy, la tentation du retour dans l’OTAN existe bel et
bien. »
Enfin, en conclusion, Hubert Védrine revient sur la politique arabe et africaine de la France.
« Renoncer à la "politique arabe" de la France serait une concession inutile à une partie de la presse américaine et à la droite israélienne.
http://blog.mondediplo.net/2007-09-09-Hubert-Vedrine-l-option-atlantiste-occidentaliste
Murdoch et les néo-conservateurs
ciblent la jeunesse arabe
Le magnat anglo-saxon des médias, Rupert Murdoch, est en négociation avec son homologue arabe, le prince Waleed Bin Talal, pour acheter le groupe Rotana, a
appris le Réseau Voltaire.
Le prince Waleed est le neveu du roi Abdallah d’Arabie saoudite. Se tenant à l’écart de la politique du royaume, il a constitué un empire financier qui fait de lui la 19e fortune du monde. Il possède des participations dans Citygroup, AOL, Apple Inc., Worldcom, Motorola, Four Seasons Hotels, Eurodisney.
Rotana est le premier premier groupe de divertissement du monde arabe
Issu d’une famille de gauche, Rupert Murdoch joua, en 1974, un rôle central dans le renversement du gouvernement travailliste australien par le Royaume-Uni et les États-Unis. À cette occasion, il se rangea du côté des néo-conservateurs et fut autorisé à étendre ses activités dans les pays anglo-saxons. Sa société, News Corp, comprend notamment les groupes audiovisuels Fox, Skynews, National Geographic, et les journaux The Australian, The Sun, The Times, The New York Post et The Wall Street Journal. Murdoch détient la 33e fortune mondiale. Il incarne une forme de propagande moderne basée sur le journalisme à sensation.
L’achat de Rotana par News Corp permettrait aux néo-conservateurs d’influencer directement la jeunesse arabe
http://www.voltairenet.org/article157265.html
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http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-20442044.html
Exceptionnellement important et à diffuser le plus largement possible. (ndlr)
Réunion secrète entre
L’Union européenne et Israel :
Lettre de Francis Wurtz
à José Barroso
Francis Wurtz, Président du groupe GUE/GNL au Parlement européen
jeudi 12 juin 2008
"Monsieur le Président,
Permettez-moi de m’adresser à vous au sujet d’un fait relaté dans différents organes de presse européens et qui appelle, à l’évidence, une clarification urgente.
Il apparaît que des négociations secrètes sont en cours depuis un an entre l’Union européenne et les dirigeants de l’Etat d’Israël. Non pas, hélas, pour tenter de débloquer le processus de paix avec les Palestiniens - à cet égard, on ne peut que vivement déplorer l’impunité dont bénéficient les autorités israéliennes, malgré les violations lourdes et permanentes du droit international dont ils se rendent coupables -, mais pour examiner une demande proprement inimaginable de la part de Tel Aviv : celle de conquérir les droits d’un quasi-Etat membre de l’Union européenne !
Selon certaines sources, il semblerait qu’Israël ne demande rien de moins que sa participation à tous les niveaux aux réunions de l’UE sur les questions de sécurité et de dialogue stratégique ; aux délibérations du Conseil sur le Maghreb et le Mashrek comme sur les activités de l’UE au sein de l’ONU ! Tel Aviv demanderait en outre à pouvoir participer aux Conseils traitant de thèmes comme l’économie, les finances, l’énergie, l’environnement, les transports, les medias, la jeunesse, l’enseignement supérieur ; ou encore à voir constituer une structure parlementaire conjointe Union européenne - Israël...
J’ajoute que l’on apprend que la demande israélienne en question date ... du 5 mars de l’année dernière ; qu’un « groupe de réflexion » s’est réuni sur le sujet le ... 4 juin 2007 ; qu’une seconde réunion s’est tenue le 9 octobre dernier pour préparer une Déclaration du Conseil. Et tout cela sans que la moindre information n’en ait été donnée à la représentation parlementaire de l’Union !
Or, le 16 juin prochain, le Conseil d’Association Union européenne-Israël doit se réunir pour examiner officiellement ce dossier. Etant donné le contexte international dans lequel cet examen intervient - je viens de le rappeler - il paraitrait totalement inconcevable qu’une suite favorable puisse être réservée à la demande israélienne. Aussi une information autorisée au sujet de cette affaire extrêmement sensible me semble-t-elle indispensable.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération très distinguée.
Francis WURTZ"
http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article02/EkEFuZFZVyzOqQeDWN.shtml
http://www.eutopic.lautre.net/coordination/spip.php?article3190
http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-20442044.html
A noter,
Israël-Union Européennne,
Silence scandaleux des Médias
sur ces informations décisives !
Protestons auprès des Rédactions !
Substituons-nous aux médias défaillants,
et informons partout nous-mêmes !
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La France sous le joug de l'empire israélo-américain |
(ou voir l'article complet en partie commentaires de ce blog)
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L’incroyable histoire de Youssef Nada Guerre contre le « terrorisme »
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=9319Sous couvert de lutte « anti-terroriste », les Etats-Unis et l’Union Européenne ont accordé des pouvoirs illimités aux services de renseignements secrets et aux polices. Des mesures d’exception, hors de toute prérogative judiciaire, instaurées de façon provisoire en 2001, sont devenues permanentes. Depuis septembre 2001, au moins 80’000 personnes de confession musulmane essentiellement, auraient été kidnappées, enfermées dans des prisons secrètes, torturées par des agents de la CIA et du FBI notamment. Des centaines d’autres, ont été inscrites sur la « liste noire » de l’ONU. C’est ce qui est arrivé à l’homme d’affaire Youssef Nada, 77 ans, citoyen italien d’origine égyptienne. Accusé par G.W Bush de financer Al-Qaïda, après deux enquêtes qui ont pourtant débouché sur un non lieu, M. Nada n’arrive pas à faire radier son nom de la « liste noire » (*). Ses avoirs demeurent gelés, tout déplacement hors des frontières nationales lui est interdit. Il ne peut pas sortir de Campione – une enclave italienne en territoire suisse - où Silvia Cattori est allée le rencontrer
Toutes ces campagnes antimusulmanes n’ont-elles pas un ennemi commun : la guerre de dépossession que mène Israël contre ses voisins arabes depuis 1948 ?
Silvia Cattori : L’objectif de ceux qui ont été à l’origine de la cabale contre vous n’était-il pas de viser, en le compromettant par des informations émanant du « Renseignement », un opposant égyptien influent au Président Moubarak - celui-ci est un allié important d’Israël- et qui, last but not least, fait partie des « Frères Musulmans », combattus aussi bien par M. Moubarak que par Israël ? Répandre la rumeur que votre banque « versait de l’argent au Hamas » -qu’Israël qualifie de « branche des Frères musulmans »- n’était-ce pas une manière de fournir à M. Bush de quoi accuser les associations caritatives musulmanes d’être liées au terrorisme, et convaincre les pays européens de les lister ?
Silvia Cattori : La stratégie des Etats-Unis et d’Israël depuis 1990 est claire : entretenir un climat de peur au sujet des « terroristes », quitte à les fabriquer, pour faire accepter la mise en place de mesures situées en-dehors de tout cadre légal.
Silvia Cattori : Mais, si les Etats européens ont accepté avec une telle facilité l’instauration des procédures d’urgence voulues par les Etats-Unis, n’est-ce pas parce qu’il y a eu également, de la part des médias, tout ce travail de mise en condition sur le « danger islamiste » dont vous avez été vous-même la première victime ?
voir http://www.silviacattori.net/article460.html