Non, pas un film que j'aurais écrit ou tourné, car ça aussi j'en ai, mais un dvd acheté d'un film que j'ai aimé. C'est une chose que je ne faisais pas beaucoup plus jeune, mais je me rends compte qu'avec le temps, j'ai, à plusieurs occasions acheté des dvds que je me suis plu à voir et à revoir. Comme j'ai un horaire qui me laisse bien souvent des plages libres, seul, de jour, je tue souvent un deux heures en visionnant un film ou en consommant une partie de série télé.
J'ai revisionné À l'Ouest de Pluton, que j'avais beaucoup, beaucoup aimé en 2009. Que j'ai encore plus aimé en 2016.
Et j'ai compris pourquoi.
J'ai compris pourquoi le film de Bernadet & Verreault m'avait tant plu principalement parce que je venais de comprendre pourquoi un autre produit m'agressait tant.
Like-Moi est une émission d'humour signée de la main de Marc Brunet sur les ondes de Télé-Québec. Brunet, c'est aussi l'homme qui est derrière plusieurs projets de Marc Labrèche comme Le Coeur a Ses Raisons, Les Bobos, 3600 Secondes d'Extases. L'humour de Brunet fait mouche souvent par le mode répétition et on rit souvent à l'usure. Il peut être très drôle comme il peut aussi tomber sur les nerfs un peu. C'est parfois trop. Mais bien souvent aussi, on explose de rire.
Mais pourquoi certains moments sont donc si insupportables? J'ai trouvé.
L'OMNIPRÉSENCE DU TÉLÉPHONE INTELLIGENT!
Ce pernicieux téléphone interférant.
Le téléphone intelligent est effectivement très présent dans nos vies. De plus en plus. Dans ma propre maisonnée par exemple, composée de 2 adultes et de 2 ados, on a un téléphone intelligent par tête. Et c'est très très pratique. Voyez, dans le seul dernier 12 heures, l'amoureuse a pu me texter quelques articles qu'elle avait oublié de me placer sur une liste d'épicerie, mon fils m'a texté que son cours de conduite se terminerait plus tard que prévu et que je n'aurais pas besoin d'aller le chercher en fin de soirée, et ma fille m'a aussi texté que je n'aurais pas besoin d'aller la chercher en fin de journée, la mère de son amie, le ferait pour nous.
Un truc messieurs, si votre tendre moitié peine à vous écouter parce trop investie sur Facebook ou Candy Crush: dites PÉNIS en plein milieu de ce que vous lui racontiez, son attention sera soudainement revenue à vous.
Elle sera interloquée, mais son attention sera vôtre.
Je n'ai jamais dit PÉNIS autant dans ma vie que depuis un an.
Je reviens à Like-Moi, dont seul le titre me pue au nez. Je ne ferai jamais de like dans ma vie sinon sous la lourde contrainte et un fusilk braqué sur ma tempe. Je ne vis pas non plus pour être liké. Adolescent, peut-être, mais j'ai trois fois l'âge de l'adolescence. Been there, done that. Et le public visé par Like-Moi est fort probablement adolescent.
Mais toute la dynamique humoristique articulée autour des téléphones intelligents dans l'émission me la rend beaucoup moins sympathique que je l'anticipe chaque fois. Elle m'irrite. Je trouve que c'est comme faire de l'humour creux avec ce que l'on a de plus creux. Socialement dévalorisant en quelque sorte.
Des téléphones 100% absents du film.
Dans le film on est en randonnée sauvage, tandis que dans la série télé on est avalé par la machine.
On montre des indomptables dans le film et 10 ans plus tard, des domptés dans la télé.
Voilà ce qui m'a rapproché de l'un et qui m'éloigne de l'autre.
Étonnant, On parle pas d'un reflet des années 90 dans le film.
On parle d'un reflet d'il y a 8 ans. C'était hier.
Genre...
Et ça donne place à de l'Humain, de l'Animal, du Naturel. Avec des lettres majuscules.
Une scène de lavage de chien en fin de film offre une tendresse mêlée de mélancolie simple et assez intéressante pour un personnage écorché.
La marche du chevalier déchu en compagnie de la princesse désintéressée quand le soleil se lève dans le brouillard du lendemain de veille est aussi magique dans la splendide caméra de Patrick Faucher.
On ne s'échange aucun texto, mais plutôt une dent de spinozorus qui daterait de 100 000 ans.
Certaines Îles.
Comme l'adolescence.
Et ils existent des tonnes d'îles,
Heureusement qu'il y a aussi la mer.
Les îles vides ont leur charme.
Mais pas autant que les îles riches en végétation.