SOCIÉTÉ / ÉCONOMIE > A Paris, la location Airbnb rapporte 2,6 fois plus qu’une location classique

Publié le 13 avril 2016 par Fab @fabrice_gil
35 000, c'est le nombre d'annonces Airbnb disponibles pour la seule ville de Paris, d'après Inside Airbnb, soit pas moins de 2,6% du parc de logements de la capitale. Nos confrères du Journal du Net JDN et le site web MeilleursAgents.com ont comparé les revenus générés par la location via la plateforme Internet aux recettes issues de la location classique. Attention, ça déménage.

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©afp.com/Martin Bureau


Comment faire pour ne pas céder aux sirènes de la plateforme Internet Airbnb, au regard de ce que la location de tout ou partie de son logement par son intermédiaire peut rapporter ? En France un hôte Airbnb engrange en moyenne 3 600 euros par an, selon le Sénat, et le gain peut en réalité être bien supérieur. Il peut même largement dépasser les recettes d'une location longue durée, notamment si le bien offert à la location se situe dans une zone touristique, où le taux d'occupation est généralement élevé. C'est particulièrement vrai dans la Capitale, selon les calculs du JDN et de MeilleursAgents.com : à Paris, la location Airbnb rapporte en moyenne 2,6 fois plus que la location longue durée classique pour les biens de petite surface.

Loués 85% du temps -c'est le taux d'occupation maximal, selon une étude réalisée par Everbooked et LearnAirbnb.com- les studios et deux-pièces de moins de cinquante mètres carrés parisiens rapportent en effet 763 euros du mètre carré par an en moyenne, soit près de 23 000 euros pour un appartement de trente mètres carrés. En location classique, sachant qu'ils ne sont occupés que 83% de l'année -le taux de mobilité résidentielle des locataires parisiens atteint 17,1%, selon Clameur- ils ne génèrent "que" 294 euros par mètre carré par an (8 820 euros par an pour trente mètres carrés). Ainsi, à Paris, il suffit de louer son logement douze jours via Airbnb pour générer l'équivalent d'un mois de loyer.Encore plus marqué dans certains quartiersSans surprise, le périmètre de certains quartiers suit à peu de choses près le tracé des zones touristiques internationales (ZTI) parisiennes. Celles où les commerces ouvrent le dimanche et tous les soirs jusqu'à minuit, et dont les contours ont été définis par Bercy dans le cadre de la loi Macron. Un "effet touriste" vient donc renforcer l'intérêt de la location Airbnb par rapport à la location classique en termes de revenus générés. Six des dix quartiers dans lesquels cet effet touriste est le plus fort se situent dans les 1er et 6e arrondissement de la capitale. Mais le premier à en profiter est le quartier Notre-Dame qui se trouve dans le 4e arrondissement. C'est là que l'amplitude est la plus élevée, la location saisonnière via la plateforme rapporte 3,5 fois plus que la location longue durée. Dans cette portion du 4e arrondissement, un studio ou deux-pièces de moins de cinquante mètres carrés génère en moyenne 1 216 euros par mètre carré et par an sur Airbnb, contre 352 euros en location classique. Il suffit de le louer neuf nuits pour obtenir l'équivalent d'un mois de loyer.

A noter qu’un particulier ne peut louer sa résidence principale sans en changer l'affectation que jusqu'à quatre mois par an, soit pas plus de dix jours par mois en moyenne. Les quartiers parisiens où le nombre de nuitées nécessaires pour générer l'équivalent d'un mois de loyer est inférieur ou égal à dix sont peu nombreux (15 sur 121, soit 12%). Au-delà de quatre mois, il incombe à l'hôte de déclarer le bien comme meublé de tourisme à la mairie de la commune dans laquelle il se situe. A Paris, il faut de surcroît une autorisation de la mairie. Encore faut-il que le règlement de copropriété n'interdise pas le meublé touristique ! AF