L'été de la rainette, de Corinne Hoex

Publié le 13 avril 2016 par Onarretetout

Chaque texte commence avec le conditionnel : « Ce serait ». Comme se raconte une histoire au passé. Comme les enfants jouent en s'inventant des aventures : "On dirait que...". Comme si rien n’était sûr, la broderie, le point de croix, la sieste sous la table en osier. Comme l’enfance oubliée, perdue peut-être, retrouvée comme l’éternité. Un jardin, la visite dominicale, les sensations enfouies. Comme un album de photos, mais des photos pas prises, une image après l’autre, et les pages à tourner. 

Sept ans. Un été sous la table, quand un autre poète, Arthur Rimbaud, pendant un autre été, à sept ans, « était entêté /  A se renfermer dans la fraîcheur des latrines ». 

Corinne Hoex propose une forme qui évoque le sonnet, sans rime, mais en deux temps, un long, un bref. Le premier paragraphe se nourrit du conditionnel qui l’ouvre. La ligne de conclusion n’a que rarement un verbe conjugué.

On apprend le mot « rainette » quand elle apparaît entre les rainures du bois. Mais les secrets restent secrets. Et l'été, saison ou participe passé du verbe être, est passé. Et le fil s'est brisé.