Floriane Louison | 12 Avril 2016
Le Raincy, avril. L’école des Fougères a subi des difficultés de remplacement des instituteurs absents. Notamment, 8 maîtresses se sont succédé dans une classe de CM 1. (LP/F.L.)
http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/200-ecoles-du-93-bloquees-pour-denoncer-les-classes-sans-instit-12-04-2016-5709099.php#xtor=AD-1481423553
Ils réclament une « école normale », « des classes avec un instituteur tous les jours devant les élèves ». Ce mercredi, près de 200 maternelles et primaires de Seine-Saint-Denis seront occupées par les parents pour dénoncer le non-remplacement des profs absents.
Une mobilisation « inédite », selon les organisateurs, des collectifs et associations de parents d’élèves du 93. Ensemble, ils se déplaceront à 15 heures devant le ministère de l’Education nationale pour demander « un plan d’urgence » et une rencontre avec la ministre, Najat Vallaud-Belkacem.Selon leurs chiffres, en moyenne 400 classes sur 8 309 se retrouvent, au quotidien, sans maître ou maîtresse. Un chiffre invérifiable. Aucune donnée officielle n’est transmise par l’Education nationale. Mais les témoignages des parents et enseignants, aux quatre coins du département, révèlent une situation tendue.Journée critique avec 60 élèves dans une classe de maternelle.Soumise à un droit de réserve, cette maîtresse de maternelle décrit anonymement une journée critique : « sur 5 classes, il y avait 3 absences non remplacées. Je me suis donc retrouvée avec 40 élèves en plus des miens ! Mes collègues d’élémentaire ont pu accueillir quelques maternelles pour m’aider mais au final, personne dans l’école n’a pu travailler dans de bonnes conditions. Et je ne parle même pas des normes de sécurité et d’encadrement. »Le Raincy : 8 maîtresses différentes depuis la rentrée. Salima est mère d’un élève de CM 1 au sein de l’école des Fougères au Raincy. « Depuis la rentrée, il a vu défiler huit instits différents : la première maîtresse a été mutée un mois après la rentrée, la 2e a duré jusqu’à la Toussaint, la 3ejusqu’aux vacances de février, etc. A chaque fois, il y a eu des périodes de battement avec des jours sans école. La classe n’a plus de devoirs depuis décembre ! » Cette mère de famille, ex-enseignante, estime que « les élèves ont pris un gros retard sur le programme ». Elle a fini par solliciter le Cned (Centre national d’enseignement à distance) pour obtenir les cours par correspondance et assurer le rattrapage à la maison.Saint-Ouen : 750 journées d’absences non remplacées depuis la rentrée. C’est un chiffre « à minima » du collectif des parents d’élèves de Saint-Ouen, l’une des villes où la situation est particulièrement difficile. Il n’est pas confirmé par l’Education nationale. Le collectif, lui, défend sa méthode : « nous avons mis en place un référent dans chaque établissement qui remonte les données une fois par semaine. » D’autres associations, notamment, la FCPE ou le collectif du « ministère des bonnets d’âne », ont mis en place des outils similaires pour mesurer l’ampleur des difficultés. Le maire (UDI) de Saint-Ouen, William Delannoy, soutient cette démarche dans une lettre envoyée aux maires du 93 : « je propose que nous demandions à l’Education nationale d’être parfaitement transparente sur ces chiffres. »Saint-Ouen : manifestation des parents d’élèves, en mars, devant la mairie