Je tiens à préciser que c’est un roman de Sonatine Editions et pour certains vous savez que j’aime beaucoup leur ligne éditoriale qu’on pourrait qualifier de « romans à atmosphère » oui parce que là encore il s’agit bien de cela. Après la justesse et l’émotion de Tout ce qu’on ne s’est jamais dit de Celeste Ng ou encore la psychologie grisée de La Fille du train de Paula Hawkins attendez vous là encore à un certain climat nébuleux. Et leur ligne de conduite quant aux couvertures sombres et épurées met directement dans l’ambiance.
Tout est amené avec lenteur mais ici elle n’est pas synonyme d’ennui bien au contraire, elle sert à provoquer la catalyse qui suivra indéniablement. Giampaolo Simi nous parle de « la Nuit derrière moi », celle de Furio Guerri bien sous tous rapports, commercial dans une société d’imprimerie. Il vit avec une superbe femme, une fille pourrie gâtée et le tout dans une belle maison… la Nuit c’est celle de sa face cachée, montre-moi ton côté sombre nous dirait Axel Bauer, regarde les ombres qui errent et laisse sortir le monstre Furio !
Ce roman c’est la noirceur, c’est la vie ordinaire prise dans les filets du contrôle, mais quand le vernis se craquelle, quand le miroir se brise comment maintenir l’équilibre ? Comment expliquer que la Nuit s’immisce soudainement et qu’après plus rien ne sera jamais pareil ?
Cette histoire est construite avec précision, chaque mot est étudié, chaque scène se déroule avec une intention afin de nous amener avec maestria dans un engrenage diabolique dont les rouages sont de plus en plus oppressants.