Camille Pissarro, né à Saint-Thomas (îles Vierges) le 10 juillet 1830 et mort à Paris le 13 novembre 1903, est un peintre français, connu comme l'un des « pères de l'impressionnisme ».
Pissarro est aussi un théoricien de l'anarchie, fréquentant assidûment les peintres de la Nouvelle-Athènes qui appartiennent au mouvement libertaire. Il partage cette position avec Paul Gauguin.
Il descend d'une famille originaire de Bragance au Portugal. Ses ancêtres sont des marranes, c'est-à-dire des juifs sépharades contraints de se convertir au catholicisme, quatre siècles plus tôt.
Il naît sur l'île Saint-Thomas aux Antilles, alors possession danoise, où ses parents possédaient une entreprise florissante de quincaillerie, ce qui lui confère la nationalité danoise, qu'il gardera toute sa vie en plus de la française. Son père Frédéric, d'origine danoise mais né à Bordeaux, est de nationalité française. En 1842, à douze ans, Camille part étudier en France à Paris, à la pension Savary dont le directeur l'encourage à cultiver ses dons pour le dessin, puis retourne en 1847 dans son île natale où son père l'initie au négoce et où il reste cinq ans à travailler dans le commerce familial. Mais en 1852, désireux de « rompre le câble qui l'attache à la vie bourgeoise », il part pour Caracas, au Venezuela, avec un ami, Fritz Melbye, artiste danois. Il y demeure jusqu'en 1854 à peindre et dessiner, puis rentre à Saint-Thomas pendant un an dans l'entreprise familiale. C'est en 1855 que Camille Pissarro renonce définitivement au commerce. En octobre 1855, année de l'Exposition universelle, il s'installe et ne retournera jamais en Amérique.
À Paris, il rencontre Jean-Baptiste Corot, avec qui il étudie, découvre Eugène Delacroix, Gustave Courbet, Jean-Auguste-Dominique Ingres et Charles-François Daubigny. Il fréquente quelques ateliers de l'Ecole des beaux-arts de Paris, où l'enseignement reste académique, mais il est surtout attiré par Jean-François Millet pour ses thèmes de la vie rurale, par Gustave Courbet pour son renoncement à la dramaturgie et au pittoresque, et par la liberté et la poésie des toiles de Corot. Il travaille alors dans l'atelier d'Anton Melbye et peint sur le motif à Montmorency (Val d'Oise).
Entre 1859 et 1861, il fréquente diverses académies, dont celle du père Suisse, où il rencontre entre autres Claude Monet et Paul Cézanne.
En 1860 Julie Vellay, fille de viticulteurs de Bourgogne, entre comme domestique chez les Pissarro. Elle deviendra la compagne de Camille mais il ne l'épousera que plusieurs années plus tard. Le père de Camille, scandalisé par cette mésalliance, lui coupe les vivres. Le couple aura huit enfants.
Camille Pissarro vit à Pontoise (Oise) de 1866 à 1869 de manière épisodique, et y compose un grand nombre de peintures, dessins et gravures. À cette époque, il a trente-six ans et affirme la maturité de son art. Il s'est brouillé avec Corot et ne se présente plus comme son élève.
Sa situation financière est difficile. Il peint des enseignes pour faire vivre sa famille. En 1869, il s'installe avec sa compagne et leur première fille à Louveciennes (Yvelines) mais il doit fuir avec sa famille devant l'avance des troupes prussiennes, à l'automne 1870. Il se réfugie un temps dans la Mayenne, puis s'exile à Londres. De retour à Louveciennes au printemps 1871, il découvre que son atelier a été pillé et qu'il ne lui reste plus qu'une quarantaine de toiles sur près de mille cinq cents. Il s'installe à nouveau à Pontoise en 1872 et y reste jusqu'en 1882.
En décembre 1882, il s'installe à Osny dans les faubourgs de Pontoise, ne pouvant plus trouver à louer une maison qui lui convienne pour un prix raisonnable. Les tableaux impressionnistes n'atteignent encore que des prix médiocres. Le peintre passe beaucoup de temps à démarcher des collectionneurs d'art, des marchands...
En 1884, Pissarro quitte Osny pour Eragny-sur-Epte (Oise). C'est grâce à un prêt de Claude Monet qu'il peut y acquérir une maison où il passe ses dernières années, jusqu'à son décès à Paris en novembre 1903.
En 1885, il rencontre George Seurat, avec qui il se lie d'amitié et s'enthousiasme pour sa technique du pointillisme, qu'il applique à son tour, d'une manière moins formelle, avant de retrouver une liberté d'expression plus proche de son tempérament lyrique et généreux.
En haut à gauche : autoportrait de l'artiste.
D'après Wikipédia