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Agnès Saal à son arrivée au Palais de justice de Paris I ©afp / Lionel Bonaventure
Agnès Saal, condamnée à 4.500 euros d'amende dans le cadre de l'affaire de ses notes de frais, doit peut-être aujourd'hui méditer sur ces hasardeuses métaphores entre taxi et plaider coupable à la française. Après avoir battu sa coulpe, la quinquagénaire voulait manifestement passer inaperçue. Et bien c'est raté. Une amende de 30 euros jours étalé sur 150 jours, telle est sa "punition". En cas de non-paiement, les jours amende deviendraient des jours de détention et la condamnée effectuerait tout ou partie sa peine en prison. Agnès Saal a été condamnée à verser aussi 5.500 euros à l'association de lutte contre la corruption Anticor, partie civile, au titre des dommages et intérêts et des frais de justice.L’équivalent de 685 coursesEntre mai 2014 et avril 2015, alors qu'elle était à la tête de l'INA, la haute fonctionnaire a dépensé 23.788,46 euros de frais de taxis, soit 685 courses, dont plus la moitié a bénéficié à son fils, ses deux filles et sa tante "Lucette", a détaillé le président à l'audience. Ces sommes ont été depuis remboursées par Agnès Saal, a observé son avocat Eric Morain. "L'épreuve est longue, l'épreuve est dure, l'épreuve est violente, elle est peut-être disproportionnée. J'ai commis une faute, je l'ai reconnue, je l'ai assumée, je la paye très cher. J'aspire vraiment aujourd'hui, à ce qu'on m'autorise à tourner la page, à clore ce chapitre, a déclaré l’ex-patronne après le prononcé du jugement. Je sers l'Etat depuis plus de 30 ans. Je crois l'avoir très bien servi et je voudrais continuer à le faire aussi bien, mieux peut-être encore que je ne l'ai fait toutes ces années" a-t’elle ajouté, remerciant "ses proches, ses amis" dont "aucun ne (l')a lâchée". "C'est une juste peine, publique", s'est borné à déclarer son avocat.Sanction a minimaPour Me Jérôme Karsenti, l'avocat d'Anticor, c'est au contraire "une sanction a minima, comme le procès, symbolique", regrettant "une peine négociée, sans débat". La prévenue, vêtue de vêtements sombres, avait choisi la procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), ou plaider coupable à la française. Dans cette procédure, la personne poursuivie accepte la peine proposée par le procureur de la République. Cette peine doit ensuite être homologuée par le tribunal lors d'une audience publique, ce qui a été le cas à Créteil. Mme Saal doit à nouveau comparaître vendredi à Paris pour d'autres dépenses de taxis indues, dépassant plusieurs dizaines de milliers d'euros, lorsqu'elle était directrice générale… du Centre Georges Pompidou. AF