Les Ardennes : mon coup de coeur de Beaune 2016 pour ce polar belge audacieux et barré!!

Par Filou49 @blog_bazart
12 avril 2016

 

Sur les 11 films que j’ai réussi à voir en trois jours le weekend end dernier à Beaune, le film qui m’a certainement le plus retourné n’était pas en compétition officielle mais dans la sélection Sang Neuf, et il a d’ailleurs reçu le prix de cette compétition à l’unanimité du jury présidé par Serge Moati.

Ce film, c’est Les Ardennes 1er long-métrage d’un jeune cinéaste belge Robin Pront (27) et il sort très vite sur nos écrans, dès mercredi prochain.

Après Belgica que j’ai vu récemment, un autre film de la Belgique flamande met en avant le destin tragi comique de deux frères dont la relation entre amour, trahison, jalousie et rancœurs va faire bien des étincelles.

Mais là ou Belgica pouvait sembler un peu long, car souffrait d’un scénario décousu et des personnages qui avaient du mal à attirer l’empathie du spectateur, ces Ardennes parviennent au contraire à captiver le spectateur du début à la fin de cette heure trente pleine de tensions et surprises en tous genres.

Adapté d’une pièce de théâtre (écrite par Jeroen Perceval, également coscénariste et un des deux acteurs principaux du film), Les Ardennes débute comme un drame familial autour d’un triangle amoureux pour se muer progressivement en un film de genre barré et survolté et finissant sur un twist inattendu et assez ébouriffant pour le spectateur.

Le film est certes rempli de références ( les frères Coen, TarantinoTrainspotting comme cela est clairement indiqué sur l’affiche du film) mais cela ne gêne pas le plaisir d’autant plus que si le film de Robin pront développe aussi un ton bavard, avec des dialogues pétaradants et des situations mi outrancières mi tragiques, le film est moins délibérément comique que ses références affichées, et atteint même une noirceur totale et assumée dans sa dernière partie.

Sans jamais privilégier la forme au récit, le metteur en scène dose parfaitement son équilibre entre beauté plastique (notamment du foret des Ardennes filmée ici de manière angoissante), et écriture au cordeau et parvient à impressionner par sa maîtrise, posant ses choix affirmés de mise en scène sans négliger ses situations et ses personnages.

On s’attache à ces trois personnages- les deux frères et la fille partagée entre les deux (interprétée par Veerle Baetens aussi éblouissante que dans Alabama Monroe) malgré leurs erreurs et un coté parfois un peu bas du plafond et on a envie avec eux qu’il se sorte de leur déterminisme social même si on se doute que tout cela risque de mal finir…

Mais n’en disons pas plus à part vous conseiller de partir dans ce voyage surprenant et mouvementé dans ces savoureuses Ardennes belges…