Par Florence-Elyse Ouellette
Bien avant l’ère de l’internet et des réseaux sociaux, le mot « profil » était plutôt rarement utilisé. Maintenant c’est un peu notre cyber-passeport puisqu’en un simple clic vers notre profil Facebook, quelqu’un peut facilement avoir une bonne idée de qui nous sommes, les endroits que l’on fréquente, avec qui nous sommes amis, et nos récentes actualités grâce à nos statuts si notre « profil » est public. Si parfois ça vous arrive de « stalker » certains profils sur Facebook – on l’a certainement tous déjà fait – vous vous êtes manifestement exercé développer votre « flaire numérique ». Sans doute que vous reconnaitrez ces profils Facebook typiques que je me suis amusée à décrire.
À commencer par le « fantôme » : celui qui n’a pas de photo de profil, ou qui en a une mais qui est clairement une photo « empruntée » sur Tumblr. La plupart du temps, cette personne se promène sur les réseaux. Elle observe les profils des autres. Ça lui arrive de « liker » mais la plupart du temps, elle est le témoin silencieux de tout ce qui se passe. C’est aussi le genre d’ami que l’on croit complètement absent des réseaux sociaux mais qui, à la première occasion, nous félicite en personne pour notre récent exploit partagé sur notre mur. Malgré sa maîtrise inouïe d’avoir l’air de se tenir à l’écart, c’est un averti et il connaît les réseaux et leurs fonctionnements. Son mur est immaculé, voir plate à mourir et il compte quelques amis, et plus souvent des membres de sa famille ou amis proches.
Il y a aussi le « conservateur » : ça fait au moins 3 ans qu’il a la même photo de profil, ou pire, celle qu’il a mis en 2008 quand il a créé son compte. Il est plus ou moins présent. Il visite ses réseaux, et plus souvent Facebook à des moments spécifiques durant la semaine (donc pas tous les jours). Il fait un « j’aime » à l’occasion et commente ou félicite les statuts marquants de ses amis – souvent sans ponctuation ou en majuscules. Il ne comprend pas trop les réseaux et ne cherche pas à le faire. Il est bien à l’aise avec ça. Il va publier un statut ou une photo que très rarement. Pour lui, le fil d’actualité et sa messagerie privée, c’est la même chose.
Parlons aussi du « généreux » : celui qui partage tout. De l’étude scientifique la plus inutile au monde jusqu’à la vidéo que l’on n’arrive jamais à ouvrir parce que c’est une attrape à clics. Il ne rate jamais une occasion de commenter ou d’aimer une photo ou un statut. Il sait comment ça marche et il l’utilise sans compter ! Son social numérique est en forte compétition avec sa propre vie sociale. C’est notre meilleur public, notre plus grand supporteur et bien souvent il se souvient de tous les anniversaires – merci aux notifications ! Il a beaucoup d’amis et il a fait le tour de la planète numérique afin de trouver toutes les personnes qu’il a connues depuis sa naissance. Un vrai sociable 3.0 !
Concluons ce billet avec le « nouveau célibataire » : un ancien « conservateur ». Souvent un gars mais parfois une fille. Quand le train Facebook a passé, il a raté son coup, pis un jour il s’est laissé convaincre par son ex de se créer un profil. Depuis, il est célibataire pis il vient de découvrir les réseaux. Un intense : de la photo de son dernier souper (un foodie passé date), à la moto dont il vient de faire l’acquisition. En quelques mois, il a rajeunit de 15 ans. C’est aussi le genre de profil un peu malaisant qui s’abonne à des pages comme : « les plus belles célibataires 18-26 ans de Laval », sans oublier les photos qu’on veut pas voir qu’il « like » en croyant que personne ne le voit dans son fil. En six mois, il a répondu aux nombreuses demandes d’amitiés qui dormaient dans son profil depuis 3 ans et il a sextuplé son nombre d’amis. Facebook l’a vu naître !
J’aurais pu continuer jusqu’à minuit demain avec la rédaction de ce billet qui m’a beaucoup amusé. Si vous aussi vous connaissez des profils qui sont dignes de mentions, n’hésitez pas à me les laisser dans les commentaires. Ils feront l’objet d’un prochain billets où je m’amuserai à les faire interagir… À suivre.