Marvel Avengers S.T.A.T.I.O.N I ©Marvel
Le phénomène n’échappe à personne. Ces dix dernières années, l’engouement pour les super-héros connait un boom spectaculaire, devenant sans conteste le genre artistique dominant. Par dominant, nous n’entendons ni le meilleur, ni le plus répandu, mais celui qui concentre le plus d’attention, le plus d’énergie et bien sûr l’essentiel, le plus d’argent. Une statistique le démontre : en 2000, les Etats-Unis avait produit X-Men et Incassable engendrant ainsi 2,7 % du box-office annuel. Une tendance qui ne s’est jamais inverser depuis à en croire le carnet de production des grands studios, notamment Disney qui, en rachetant Marvel à prix d’or, s’est offert un catalogue infini de franchises.Le genre Super-Héros avait déjà tenté quelques percées, plus ou moins fructueuses. Souvenez-vous de Superman de Richard Donner en 1978 et ses trois sequels (en 1980, 1983 et 1987), suivis de quelques kitscheries eighties tombées dans l’oubli : Supergirl en 1984, Flash Gordon ridicule en 1980 ou Punisher confidentiel en 1989. Après ces premiers essais trop isolés pour qu’on puisse déjà parler de genre, le phénomène super-héros s’est structuré plus sérieusement dans les années 1990 : les deux Batman de Tim Burton (1989, 1992) marquent les esprits et remportent un franc succès, de même que, dans une moindre mesure, ceux de Joël Schumacher, pourtant ratés (1995, 1997) ; Darkman permet à Sam Raimi, en 1990, de poser quelques jalons de son œuvre, alors que The Crow, Spawn ou Blade ancrent les super-héros dans un imaginaire sombre, trop pour séduire le grand public mais suffisamment pour contenter les fans de comic books.Laver l’horreur du 11 SeptembreCes hommes et femmes dotés de super pouvoirs ont toujours eu pour fonction de protéger l’Amérique et les Américains, de leur donner l’illusion d’être invulnérables. Pourtant une question reste sans réponse. Comment le 11 Septembre a-t’il pu se produire ? Que faisait Spider-Man quand les complices de Ben Laden jetaient des Boeing dans la chair même de New York ? Où était Captain America et son bouclier magique quand la fumée brûlante envahissait les rues de Manhattan ? Iron Man, Hulk, Superman, que fichaient-ils quand des innocents sautaient dans le vide pour échapper aux flammes ? Les comic books parus dans les mois suivant la catastrophe ont illustré ce désarroi de la plus crue des façons : les super-héros y gardaient profil bas, et ce sont les héros, les simples héros du quotidien, policiers, pompiers, infirmiers qui, au final étaient mis en avant. La citation de Rudolph Giuliani qui ornait la couverture d’un comic sur le 11 Septembre édité par Marvel et intitulé A Moment of Silence illustre le fait : "soudain, l’Amérique réalisait qu’on pouvait s’inspirer de leurs fictions les plus extraordinaires pour la blesser, mais que seuls ses héros les plus ordinaires allaient pouvoir l’en guérir"."Marvel Avengers S.T.A.T.I.O.N."Les fans de films des studios Marvel ont précieusement coché la date sur leur agenda. Après New York et Séoul, Marvel Avengers : S.T.A.T.I.O.N. s'installe à Paris, du 15 avril au 25 septembre 2016. Comme un prélude avant la sortie du film Captain America : Civil War prévu le 27 avril, selon les organisateurs, il s’agit là d’une "expérience immersive" unique, qui plongera le visiteur au cœur même de la base scientifique du « S.H.I.E.L.D », mythique agence d’espionnage gorgée de super-héros, créée par Stan Lee en 1965.Outre les traditionnels super costumes derrière des vitrines, l’exposition a choisi d’aborder l’univers des films Marvel par le prisme de la science. Face aux écrans souvent interactifs, il sera possible de visualiser la transformation de Hulk, ou faire fonctionner l’armure d’Iron Man. Une plongée dans l’Entertainment qui, si elle tient ses promesses au regard de son prix d'entrée coquet, risque d’en fasciner plus d’un. FG