Live Report – Stormzy @ La Bellevilloise

Publié le 11 avril 2016 par Le Limonadier @LeLimonadier
Yeasayer — Amen & Goodbye LP

En cette soirée du 7 avril 2016 le club de La Bellevilloise s’était mû en temple du grime. C’est du moins ce qu’on pensait, avec la venue du nouveau roi de ce style de rap typique des faubourgs de Londres, le jeune et talentueux Stormzy.

Arrivés vers 20h30 histoire de se chauffer à grands coups de mauvaises bières bien trop chères, on se dit que la soirée promet à l’écoute de DJ Astorm en warm up, qui balance du gros grime et du trap bien crade. Le gars est un vrai boucher, et ne se gêne pas pour caler des gros pull up en plein milieu des intros, le tout à grands renforts de basses et de tubes : avec force titres de Skepta, bien entendu…

21h10. Après une brève introduction de DJ TiiNY, le MC fait son apparition : grand et costaud, Stormzy en impose direct, d’autant que le rookie aux 2 « Best Grime Act » envoie du sale dès le début avec « Standard », un gros son grime/trap des familles qui chauffe la foule en 2-2. Puis les morceaux s’enchaînent à un rythme soutenu, The Problem n’étant pas vraiment du genre à raconter sa vie. Hormis les formules d’usage à la « Oh shit, I’m glad to be here » et autres politesses de rappeur qui respecte un minimum son public (ce respect fut de courte durée). Le type fait son taf proprement, déroule son flow incisif tandis que le public scande les paroles de la plupart des morceaux (à notre grand étonnement !). L’ambiance monte d’un cran lorsque « Shut Up » retentit, véritable grime anthem de la planète London, et lorsque Stormzy invite sur scène Little Simz, qui lui vole limite la vedette tellement elle tabasse !

… et puis très vite tout s’arrête.

Il est 22h05, le type nous remercie et se tire aussi vite qu’il est monté sur scène. Oui, vous avez bien lu : on est à moins d’une heure de concert ! Pour 25€, on en attendait plus, d’autant que Stormzy n’est ni une star planétaire, ni un vieux briscard du game. On frise le manque de respect (surtout pour une première française !). On est d’avis qu’il ne se serait certainement pas permis la même chose dans son fief.

Le plus incroyable dans l’affaire, c’est que le public n’a pas pipé un mot, comme si cette mascarade était tout à fait normale. On est tout d’un coup bien loin de l’ambiance ghetto londonienne à laquelle on pouvait s’attendre, et encore plus loin de ces belles années où un gamin de 22 ans devait faire ses preuves avant de se la péter. Vous comprendrez donc que ce report aurait pu être bien plus étoffé, mais qu’on se refuse à faire de la pub pour un artiste qui se fout littéralement de la gueule du monde, aussi talentueux soit-il.

Nuançons toutefois ces propos de spectateur « légèrement » déçu. Il est vrai que Stormzy est jeune, et que le succès est arrivé rapidement ; un cocktail détonnant, qui peut transformer le plus équilibré des bambins en mini Kanye West. Espérons que le gaillard mûrira avant sa prochaine date en France. Le « Godfather of Grime » Wiley rattrapera-t-il le coup le 3 mai prochain ?

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Raph

Il était une fois Moi. Jeune, vigoureux et d'une intelligence rare, Moi a longtemps cherché un site et une équipe à sa mesure.
C'est ce qu'il trouva enfin lors de sa rencontre avec les membres fondateurs du Limonadier, où le monde put enfin prendre conscience de tout l'incroyable potentiel qui était le sien.
Passionné par le Rap et plus généralement par la planète Terre, c'est tout naturellement que Moi décida d'écrire et de partager inlassablement ses dernières trouvailles sonores.
Cocktail Préféré de Moi :
Une caïpirinha bien fraîche, cela va de soi.

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