Dix ans plus tard, tandis que les êtres mécaniques sont devenus persona non grata au sein d’un univers qui se remet encore péniblement du traumatisme causé par ce massacre sans précédent, Tim-21, un petit robot à l’apparence enfantine reprend conscience sur une colonie minière éloignée. Son réveil ne manque cependant pas d’attirer l’attention car il pourrait bien être la clé permettant d’expliquer l’origine des « Moissonneurs »…
Si Jeff Lemire (Sweet Tooth, Jack Joseph soudeur sous-marin, Trillium, Essex County) n’a pas encore pris d’assaut votre bibliothèque, il est probablement grand temps de lui réserver une petite place car cette nouvelle saga éditée par Urban Comics s’avère plaine de promesses. Ce premier volet reprend les six premiers épisodes de ce récit de science-fiction imaginé par le prolifique scénariste et admirablement mis en images par Dustin Nguyen (Batman Little Gotham).
Cette histoire qui débute par la mort d’une grande partie de la population, invite très vite à suivre les pas d’un petit humanoïde qui dissimule dans ses circuits imprimés un secret convoité par tous et qui représente l’espoir de tout un univers face à la menace latente des titans de métal. Cet androïde de compagnie, conçu pour servir d’ami aux plus jeunes, n’a aucun mal à séduire le lecteur. Programmé pour réagir avec énormément d’empathie, il est non seulement extrêmement attachant, mais sa sensibilité et la pureté de ses réactions contrastent également avec les motivations souvent moins nobles des humains. Du Docteur Jin Quon, le père de la robotique, aux récupérateurs peu scrupuleux qui pourchassent Tim-21 dès son réveil, en passant par ses deux compagnons, un robot-chien appelé Bandit et un automate particulièrement bourrin à l’intelligence artificielle limitée, les personnages secondaires ne sont pas en reste, certains insufflant même une touche humoristique à cette aventure pourtant assez sombre.
Outre un héros bluffant d’humanité, Jeff Lemire livre également une aventure riche en rebondissements. Cette histoire qui aborde la coexistence entre les humains et les créatures à intelligence artificielle se nourrit certes des classiques du genre, mais parvient néanmoins à installer une ambiance unique grâce au travail de Dustin Nguyen. Son trait fin et ses couleurs appliquées à l’aquarelle permettent d’offrir des planches de toute beauté, avec des teintes douces qui contrastent brillamment avec la violence du monde dépeint par son acolyte.
Un début de saga très prometteur, qu’il serait dommage de rater, proposé au prix modique de dix euros !
Un coup de cœur, que vous retrouverez également dans mon Top comics de l’année !