Préludes • 2016 • 279p • 14,30€ (SP)
J’ai lu une partie en marchant au bord de l’eau
1917. Wilma, onze ans, se réveille par un matin d’hiver glacial dans la cabane qu’elle habite avec son père, trappeur dans le Grand Nord canadien. De retour d’une expédition en ville, il lui rapporte un cadeau : un livre finement illustré, « Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède ». C’est là, dans ces pages, qu’elle rencontre Akka, l’oie sauvage. Cette lecture va bouleverser à jamais la vie simple et rude de la jeune fille, qui se lance dans un combat héroïque pour la sauvegarde du plus grand oiseau migrateur d’Amérique du Nord.
Vous n’êtes pas obligés d’attendre l’hiver pour lire ce livre car la partie fraîche ne dure que peu de temps. C’est davantage l’histoire des saisons rythmées par le passage des grues blanches, leurs migrations. Ou l’inverse, tout dépend votre perception.
Un hymne à la nature mais qui n’a pas réussi à prendre son envol.
Ce livre laisse espérer une « promesse d’évasion » et des récits de la nature. En effet, Wilma vie dans et pour la nature. Les descriptions des ruisseaux, arbres, grues sont belles et nous font sentir la chaleur, le froid; totalement dans la nature.
Malheureusement, l’évasion n’est pas totalement là. Vous regarderez Akka voler mais ne sentirez pas le souffle du vent. Voilà toute la différence.
C’est un roman qui manque de profondeur. Les descriptions sont tout de même trop légères, trop en surface et pas assez poussées ni dans les détails ni dans la longueur. La nature peut être violente et peut prendre son temps. Cela aurait dû se sentir aussi dans l’écriture avec des moments plus rapides et juste prendre le temps de se poser pour observer et sentir les événements naturels autour de Wilma. Certaines descriptions sont bien menées mais globalement, c’est de la frustration que ressentira le lecteur, d’être ainsi mis à l’écart d’un sentiment de communion et de plénitude avec la nature.
Les descriptions ne concernent pas que la nature mais aussi les sentiments. Même les moments les plus tristes sont peu mis en exergue. Le lecteur n’est donc que très peu touché.
Ceci peut s’expliquer par le fait que le lecteur ne s’attache pas forcément aux personnages. En effet, le fil de l’histoire est confus, racontant rapidement un laps de temps très long, changeant de personnages très souvent sans mieux les connaître, et de lieux. Le lecteur se retrouve donc démunie face à tous ces changements et ne pourra s’attacher ni aux personnages ni à leur histoire. Tout de même, le lien entre Akka / Wilma / Joe est palpable mais encore trop peu exploité.
Ce qui est intéressant de noter ce sont les faits réels qui ont inspiré ce roman. C’est-à-dire, le livre « Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède » qui me donne très envie ; les véritables combats pour la survie des grues blanches en Amérique du Nord (quelques informations sont fournies à la fin du livre).
Les messages transmis sont très beaux comme cette phrase que je n’ai pas notée mais que vous ne pourrez pas louper tellement elle est belle. En effet elle décrit l’envie d’aider des animaux comme une valeur qui améliore le genre humain et que cette pensée est bénéfique pour l’humanité. C’était tellement vrai que j’en suis restée con.
En Bref.
C’est un hymne à la nature, à ses fragilités et aux valeurs de l’être humain qui veut la protéger. Malheureusement pas assez profond par les sentiments et les sensations. Le lecteur est frustré. Allez plutôt vous balader dans la campagne et écouter les oiseaux.