Abêtissement ?

Publié le 11 avril 2016 par Christophefaurie
J'écoutais citer Rimbaud :
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d'ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! -
Et j'ai pensé qu'il avait dix sept ans quand il écrivait cela. Et que savoir qu'il est incapable d'écrire, voire de comprendre, un tel poème ne guérit aucun de nos esprits élevé de son complexe de supériorité. 
("En 1865, à la rentrée de Pâques, Arthur Rimbaud quitte l'institution Rossat à Charleville où il a passé le début de sa sixième et entre au collège municipal de Charleville, où il se montre excellent élève ; collectionnant les prix d'excellence en littérature, version, thème… Il rédige en latin avec aisance, des poèmes, des élégies, des dialogues." wikipedia. En 1865, Rimbaud a 11 ans.)