Titre : Le cycle de Cyann, T1 : La sOurce et la sOnde
Scénariste : Claude Lacroix
Dessinateur : François Bourgeon
Parution : Octobre 1993
Cela faisait des mois qu’un de mes amis me tannait pour que je lise « Le Cycle de Cyann », sa série préférée. Prenant mon courage à deux mains, j’ai ouvert le premier tome, intitulé « La sOurce et la sOnde ». Cette bande-dessinée est dessinée par François Bourgeon et scénarisée par Claude Lacroix aux éditions Casterman. « Le cycle de Cyann » est une série de science-fiction qui narre l’histoire de Cyann, une riche héritière de la planète Olh. En effet, les Olsimar règne en partir sur ce monde, leur pouvoir étant contrebalancé par la sOurce, sorte d’entité mystique liée à l’eau.
Petite particularité à signaler : ce tome fait pas moins de 115 pages. Autant dire qu’il est riche et complexe. Dans cette histoire, Cyann doit monter une expédition spatiale sur ilO afin de rejoindre une lointaine planète. Les Olsimar espèrent y trouver une solution à la fièvre rouge qui décime les hommes.
Une subtilité qui demande plusieurs lectures pour se laisser appréhender.
C’est tout un univers qui est construit de la main du tandem. Le monde d’Olh ne ressemble à rien de connu. Architecture, coiffures, vêtements, faune et flore, coutumes… Le dépaysement est total. Cela est favorisé par le dessin magnifique et minutieux de Bourgeon. Les planches fourmillent de détails qui rendent ce monde d’autant plus crédible. Les personnages sont également très bien représentés. Alors que dans le réalisme, beaucoup de dessinateurs adoptent un trait un peu froid, ici le trait est on ne peut plus vivant. La sensualité des deux personnages féminins est d’ailleurs terriblement érotique. La maestria de Bourgeon sert avant tout l’histoire et l’univers, et c’est là que c’est le plus réussi.
Au final, ce premier tome est d’une densité et d’une complexité qui le rend presque indigeste au premier abord. Mais encouragé par les courbes généreuses de Cyann et pas des décors magnifiques, on avance dans l’histoire, comprenant petit à petit les tenants et les aboutissants de l’ensemble. Une deuxième lecture se révèle alors nécessaire pour pleinement profiter de l’univers mis au point par Bourgeon et Lacroix. Cette œuvre est exigeante, peut-être est-ce le meilleur gage de sa qualité ?