Aujourd’hui sur Raconte-moi l’Histoire je vous parle d’une femme dont j’ai déjà évoqué les exploits dans les articles sur Julie la Romaine et sur le dieu de l’érection, Priape. Il s’agit bien sûr de Messaline, femme de l’empereur Claude, elle va se faire remarquer pour quelques faits sulfureux. Eh oui, bien que mariée, Messaline n’a pas peur d’embrasser les plaisirs de la chair. Voici son histoire.
Messaline, une histoire de famille
La meuf, c’est pas une pécore sortie de nulle part qui a réussi dans la vie, c’est pas le rêve américain quoi. Elle est déjà issue de la haute noblesse, Valeria Messalina est la fille de Marcus Valerius Messalla Barbatus et de Domitia Lepida. Elle est donc la petite-fille d’Antonia l’Aînée et l’arrière petite-fille de Marc-Antoine. Enfin, elle est aussi la nièce de Gneius Domitius Ahenobarbus, le père de Néron. Donc Néron est son cousin. Bref, elle vit dans la grande Rome entourée d’hommes de pouvoir.
Le mariage de Messaline
Messaline est née en 25 et en 38 elle épouse Claude. Ça veut dire qu’elle a 13 ans, Claude en a 48. Je vous ai déjà parlé de l’art du mariage à Rome… Rapidement, ils vont avoir deux gamins, Octavie (future épouse de Néron) en 40 et Britannicus en 41. A quinze ans, Messaline a donc deux enfants. Son mari accède au pouvoir en 41. Personne ne pensait ça possible, non pas que Claude ne soit pas intelligent, c’est plutôt qu’il a quelques handicaps, il est bègue notamment. Mais c’est aussi le dernier de la ligne alors à la mort de Caligula, il faut bien quelqu’un pour lui succéder. Et hop sur la première marche du pays. Du moment que Claude devient empereur, la jeune Messaline voit la vie en grand (enfin, encore plus grand !) et compte bien profiter de tous les plaisirs que lui offre la vie. Et notamment les parties de jambes en l’air. Et pas avec son mari. Bin non, lui il est trop occupé avec les soucis de l’Empire.
La putain de l’Empire
Messaline c’est une libertine. Le mariage : ok. Donner une descendance à l’empereur : ok. Maintenant, place à la bite libre et volage. Oui, bin oui ! Non seulement elle couche avec qui elle veut, mais en plus, elle se prostitue volontairement dans les bordels de Subure et organise des orgies géantes. Faut bien s’amuser un peu. En plus de ne pas cacher sa débauche, Messaline incite les femmes de Rome à coucher avec leurs amants sous les yeux de leurs maris et ceux qui acceptent, ils reçoivent une récompense. S’ils refusent avec trop de virulence, elle se débrouille pour les faire disparaître. Pas seulement de la pièce mais plutôt de la surface de la terre. Ainsi, elle souhaite en quelque sorte humilier les hommes qui emprisonnent leurs femmes, ces maîtresses de maison à qui on fait un ou deux gamins mais qu’on ose pas prendre en levrette. Rapidement elle est surnommée « Augusta meretrix » soit la putain impériale. C’est classe quand même. De son côté Claude n’est pas un grand jaloux possessif, au contraire, il fait pareil de son côté et tant que sa femme ne le dessert pas dans son job, il s’en fout. D’ailleurs, il va même l’aider à trouver quelques amants.
Mnester, l’amant privilégié de Messaline
Parmi les nombreux amants de Messaline, il est possible de citer Mnester. Faut dire que le mec, il fait tourner toutes les têtes, baver toutes les bouches et il n’est pas avare en caresses. C’est un acteur pantomime dont Caligula, l’empereur lui-même, est tombé fou amoureux. Lors de spectacles, représentations, ou jeux du cirque Caligula n’avait pas peur de lui rouler une pelle devant tout le monde. A la mort de Caligula, Mnester est resté dans les bonnes grâces du pouvoir car c’est Messaline qui en pince pour lui. Or Mnester refuse. Messaline va alors demander à son mari, l’Empereur Claude de lui donner l’ordre de coucher avec sa propre femme. Ensuite, Messaline va user et abuser de Mnester et pour pouvoir l’admirer à satiété, elle fait même couler une statue en bronze de son amant.
Le second mariage de Messaline
En 48, malgré ses prouesses sexuelles, Messaline s’ennuie. Vraiment. Alors lorsqu’elle rencontre un petit beau-gosse, Silius, elle le veut que pour elle. Messaline commence par faire annuler son mariage avec une nana. Et ensuite, elle va l’épouser. Tranquille. Bon, oui, Messaline est déjà mariée, mais on a qu’à dire que ça compte pas… Silius et Messaline sortent ensemble, se montrent, s’exhibent même. Le mec il sait très bien qu’il va avoir des problèmes si l’Empereur apprend ce mariage, mais s’il refuse d’exécuter les désirs de sa maîtresse, il va également avoir des problèmes. Alors, il serre les fesses et il attend que ça arrive. Et ça ne va pas se faire attendre bien longtemps. Oui, Claude a des ennemis, Messaline a des ennemis et d’autres veulent le pouvoir, alors tu mélanges le tout et ça donne un un beau scandale. Claude est furax.
La mort de Messaline
Lorsque Messaline apprend que son mari n°1 est au courant pour son mariage n°2, il ne lui reste plus que ses yeux pour pleurer. Et sa mère pour lui conseiller de se suicider. Ouais, c’est une question de dignité soi disant. Claude pense que Messaline a comploté contre lui pour mettre son mari n°2 au pouvoir. Or, il n’en est rien. Ce ne sont que des manigances et bruits de cour. Par fierté, ou par honte et désespoir Messaline prend un poignard avec la ferme intention de mettre fin à ses jours, quand soudain, un soldat arrive, lui enlève le poignard des mains et la traverse de tout son large avec son épée. Messaline avait 23 ans. Frappée de damnatio memoriae, il ne subsiste aucune représentation de Messaline de l’époque (ce qui est bien emmerdant pour illustrer un article par exemple), son nom a été effacé de tous les monuments publics et grosso modo, il est conseillé de la détester.
A la mort de Messaline, Claude décide de ne plus jamais se marier. Mais en fait, il va se remarier parce qu’il a un faible pour les jeunes femmes…Bin oui. Sa nouvelle meuf, Agrippine la Jeune, a 34 ans, lui en a 59.
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