Ça nous est tous arrivé. Une belle gamelle en public, un couac récalcitrant, l’arrivée d’un oiseau de mauvais augure annonçant une catastrophe intersidérale, et j’en passe et des meilleurs… Un bon gros moment de malaise où l’on arbore le plus beau des airs hébétés et où l’on a comme l’envie de se pincer pour vérifier si l’on ne cauchemarde pas. «The good part ?», parfois le peu de chance qui nous succombe dans ces moments-là nous sauve du regard d’autrui, en revanche, quand cela arrive devant des milliers de téléspectateurs… ?
Retour sur quelques uns des moments d’embarras de la «Planète showbiz», vieillots ou plus récents, anthologiques ou oubliés, qu’une once de sadisme arrive parfois - mais pas toujours -, à nous faire apprécier.
«The show must go on», à qui le dites-vous ?
Adele, la victime - Février 2016, les Grammy Awards ou l’une des soirées les plus médiatisées de l’année sur la sphère de l’industrie musicale, battent leur plein. Tous les artistes les plus en vogue et des plus renommés sont présents et c’est sans surprises qu’Adele, cyclone vocal du moment, est invitée, elle qui a d’ailleurs promis une performance digne son nom, est plus prête que jamais à conquérir son public en lui offrant une prestation qui à coup sûr, sera encensé aux quatre coins du globe.
C’est donc comme convenu, que la diva britannique arpente la scène des Grammy Awards, prête à entonner la ballade All I Ask, extrait de son très loué disque 25. Pianiste, lumière sobre, robe rouge somptueuse sont au rendez-vous, tout est en place pour enchanter le public, tout, sauf la bienveillance du micro de la star qui a décidé de faire des siennes. La voix est excellente, le son lui, un peu bancal. En somme, le public aurait presque pu faire preuve d’assez d’indulgence pour pardonner à Adele ce couac sonore, jusqu’à ce que les médias crachent leur venin. Et le karma dans tout ça ?
Madonna, la victime - Février 2015, toujours sur la planète musicale, a lieu la prestigieuse cérémonie des Brit Awards, où sont de nouveau conviés, les plus grands noms de la musique – avec un grand M, s’il vous plaît ! -, et des artistes en vogue, tels qu’Ed Sheeran, Sam Smith ou encore la fameuse Taylor Swift, pour ne citer qu’eux. Madonna, reine incontestée de la Pop, est également de la partie, et compte interpréter sa chanson Living for Love, extrait de l’album qui signe son grand retour, Rebel Heart.
L’heure de sa performance arrive enfin, et Madonna fait une entrée christique sur scène, vêtue d’une cape sombre, d’ailleurs portée sur ses bouts par deux de ses danseurs. La Madone laisse alors tomber sa capuche, et entonne sa chanson, et au moment où elle aurait dû défaire le nœud de sa cape pour laisser ses acolytes lui la retirer gracieusement, le nœud, décidemment têtu, ne se défait pas. La chute est donc inévitable, et malgré l’embarras, Madonna termine sa performance tant bien que mal, devenant ainsi la risée des internautes durant bien des semaines. Comme le dirait si bien Edna Mode dans Les Indestructibles : «Pas de capes !».
Mariah Carey, la victime - Mai 2013, nous sommes cette fois-ci au beau milieu d’une matinée américaine, en direct de l’émission très prisée aux Etats-Unis, Good Morning America – avec un nom pareil, me direz-vous… -, pour sa série de concerts printanière, la matinale appelle sous les feux de la rampe, Mariah Carey, diva mielleuse aux papillons, phénomène mémorable de la décennie 90. Et comme à son habitude, l’interprète de Hero fait son entrée sur scène, moulée dans une robe pailletée, sa bague en forme de papillon fétiche au doigt, et des manières théâtrales dont elle n’est jamais avare.
C’est donc après avoir fait sensation en entonnant sa sérénade culte Always Be My Baby, que Carey rejoint le devant de la scène pour entamer une interview avec la journaliste Lara Spencer. Mais, le karma de la star a apparemment décidé de jouer la carte de la drôlerie, et surtout de l’embarras en cette matinée de printemps. Occupée à jacasser, Mariah Carey s’interrompt pour signaler que le dos de sa robe vient de craquer, catastrophée, une styliste se précipite sur le dos de la star pour lui recoudre sa robe. Et au lieu de se laisser abattre par l’embarras, la chanteuse continue tant bien que mal de distraire son public en commentant son accident vestimentaire, pour le moins insolite. Le tout, en retenant sa voluptueuse poitrine de saluer les caméras de l’émission. Bref, c’était un jour sans.
Michael Jackson, la victime - Mars 1993, nous sommes aux Soul Train Music Awards à Los Angeles, où sont conviés de grands artistes comme Mary J. Blige, Chaka Khan, ou encore le groupe Boyz II Men. Dans la soirée, une immense vedette qui n’est autre que Michael Jackson, le roi de la Pop, doit monter sur scène pour interpréter Remember the Time, extrait de son disque Dangerous paru en 1991. Le moment de sa prestation venu, à la surprise générale, Jackson entame donc sa performance, comme convenu, mais ce, en restant assis sur une chaise, en playback, durant l’intégralité de la chanson. Le pourquoi ? Le chanteur s’était en fait foulé la cheville la veille de la cérémonie, lors de répétitions, et n’ayant pas tenu à annuler sa prestation, il a tout de même songé à l’exécuter. Assis.
Ce qui est également surprenant dans cette histoire, c’est l’ovation qu’est arrivé à s’attirer Michael Jackson malgré les circonstances de sa prestation. À croire que le moindre de nos faits et gestes peut susciter l’euphorie quand on s’appelle Michael Jackson – sacré MJ !
Quand l’embarras vire au malaise, pour ensuite dériver sur le triste
Britney Spears, la victime - Septembre 2007, comme à leur habitude, les MTV Video Music Awards sont attendus avec une impatience redoutable. Pour l’occasion, MTV, malgré maintes hésitations, rappelle Britney Spears a.k.a l’une de leur vedettes fétiches – il fut un temps, du moins -, celle qui avait fait parler d’elle dans les quatre coins du monde pour son épisode scénique du boa, ou encore, pour celui du baiser avec Madonna. Mais nul besoin de vous rappeler que Miss «It’s Britney, bitch !», en 2007, constituait à elle seule une chronique dans les tabloïds, oscillant entre l’inquiétant et le rire jaune, dont l’apologie fut un rasage de crâne devant les caméras. Sans surprises donc, en 2007, inviter Britney Spears pour faire de Gimme More le numéro d’ouverture de sa cérémonie phare était un pari risqué pour MTV, un risque certes, mais que la chaîne s’est tout de même tentée à prendre.
Le 9 septembre au soir arrivé, Britney Spears, qui avait fait la tournée des bars de Vegas la veille, grimpe sur scène malgré la gueule de bois, mime un sample d’Elvis laborieusement, et puis sans étonnement, le résultat quant à sa prestation tant attendue est catastrophique. La chanteuse chancelle sur scène le regard vide, peine à suivre son playback et sa chorégraphie, le tout sous le regard médusé de malaise de tous ses spectateurs – artistes, pour la plupart. Cette performance aura été l’unique prestation promotionnelle pour son album Blackout, dont on gardera le souvenir d’une Britney désorientée, complètement à côté de la plaque et visiblement, au plus mal.
Lindsay Lohan, la victime – Avril 2013, David Letterman reçoit – avant qu’il ait tiré sa révérence en mai 2015 – Lindsay Lohan, actrice déchue, ex-lolita Disney tombée dans les méandres des addictions, qui vient faire (étrangement) la promotion de Scary Movie 5, où elle n’apparaît en fait que cinq petites minutes, le temps d’un caméo à la sauce de l’autodérision. Sans se mentir, on ne connaît aujourd’hui Lindsay Lohan plus que par le biais de ses frasques désespérées relayées par les médias. Sa venue sur un plateau huppé, comme celui du Late Show with David Letterman peut donc sembler quelque peu suspecte pour une interview qui sans crier gare va virer à l’équivalent d’une séance de parrainage chez les Alcooliques Anonymes, alors qu’elle se devait pourtant de promouvoir un nanar.
À vrai dire, la globalité de cette séquence TV ne se résume qu’aux tentatives d’intimidation de Letterman envers une Lohan à l’aube d’une énième cure de désintoxication, qui essaye rapidement de confronter la starlette à ses démons. D’abord, l’animateur joue la carte de l’humour pour atteindre son invitée, puis progressivement s’installe un malaise croissant, qui finira par faire pleurnicher Lohan, qui s’efforcera tant bien que mal de cacher son émotion en lâchant une dernière blague désespérée : «Oh, I thought this was gonna be vodka !», une tasse au bec. On aurait presque l’impression de voir le petit chaperon rouge prête à se faire dévorer par le grand méchant loup, sauf qu’ici la protagoniste a le visage figé par le botox à peine trentenaire, et semble avoir un sérieux souci avec l’alcool.
Whitney Houston, la victime – Septembre 2009, Good Morning America reçoit Whitney Houston pour honorer sa série de concerts estivale annuelle. Un événement hautement convoité, puisqu’il projette d’acclamer le retour d’une diva, «The voice» comme on la surnommait, après sept longues années d’attente qui avaient semblé interminables. I Look to You, c’est le nom de l’album qui doit marquer son retour, ou qui plutôt, doit ramener la star sur un sommet qu’elle avait pourtant su atteindre auparavant. Pour tous les américains présents dans Central Park le jour de ce show tant attendu, le retour de Whitney se doit d’être triomphal, fabuleux, exaltant, et à l’image de ses plus belles années et heures de gloire après des années d’errance médiatique et personnelle. Mais au début de ce mois de septembre, la Whitney que l’on voit se produire sur scène sous le soleil new-yorkais n’est plus celle qui avait fait s’hérisser les poils de millions d’auditeurs à l’écoute d’un I Have Nothing ou du colossal I Will Always Love You, mais une femme maigre, semblant affaiblie, et qui même avec tout le bonheur suscité par l’amour de ses fans fervents, présents pour son retour, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Quand la star se met enfin à chanter, le malaise est total. La voix est rauque, faiblarde, sèche, et très abîmée, et nous sommes à des années lumières de ses grandioses performances d’antan qui entraînaient, systématiquement, des ovations générales. Ce passage télévisuel ayant fait les choux gras de la presse à l’époque de sa diffusion, restera dans les annales de la télévision américaine, évoquant comme un souvenir d’une Whitney Houston déchue, en danger et vulnérable. Des images qui sont d’autant plus grinçantes quand on sait qu’à peine trois ans plus tard, c’est cette même femme qui sera retrouvée effondrée dans une baignoire de la chambre d’un hôtel de Beverly Hills, décédée des suites d’une overdose de drogues.
C’était un rêve de petite fille…
Jennifer Lawrence, la victime – Février 2013, a lieu l’une des cérémonies des plus mythiques, voire des plus sacrées d’Hollywood, dans un Los Angeles des plus peuplés, cérémonie à laquelle tout acteur en herbe a déjà rêvé d’assister, ou encore mieux : de se voir sacré d’un prix. Je fais évidemment référence aux Oscars du cinéma, anthologique cérémonie de récompenses dans la sphère du 7ème art, depuis des lustres. Et ce soir de 2013, au beau milieu de la crème hollywoodienne brille une actrice dont les yeux pétillent du haut de sa robe de princesse, une actrice qui comme toutes ses consœurs se rêve un jour sacrée aux Oscars. Ce soir de 2013 toujours, ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’il s’agit bel et bien de la nuit de sa gloire.
Nous sommes au cœur de la cérémonie, et c’est Jean Dujardin qui fait son entrée sur scène pour présenter le fameux, le prestigieux, le si convoité : «Oscar de la meilleure actrice». Après avoir mentionnés tous les nommés, Dujardin ouvre ladite enveloppe et retentit alors le nom de Jennifer Lawrence, qui se révèle sacrée pour son rôle dans Happiness Therapy de David O. Russell. L’actrice vit alors un rêve éveillé, et c’est après avoir serré dans ses bras ses proches et Bradley Cooper que cette dernière gagne la scène pour recevoir son prix. Mais, de nouveau, le karma décide d’ajouter un peu de piment à ce moment de grâce, et celui de J-Law en l’occurrence, ne trouve rien de mieux que de la faire chuter, se prenant un pied dans sa longue robe blanche, dans les escaliers. Rappelons qu’il s’agit tout de même des Oscars, ou l’un des événements télévisuels les plus regardés au monde, pourquoi fallait-il que Madame Malchance vienne mettre son grain de sel pendant le sacre de Lawrence ? De quoi hélas, faire oublier cette victoire pour graver dans les mémoires ce gag inoubliable– pas sûr cependant que J-Law apprécie.
Taylor Swift, la victime – Septembre 2009, à New York, ont lieu les MTV Video Music Awards, continuant à eux-seuls de susciter un engouement effervescent. Y sont conviés, naturellement, les plus grands noms en vogue dans l’industrie musicale du moment, parmi eux : Taylor Swift, jeune sensation teenager, chanteuse de sérénades juvéniles country à l’époque, nominée pour son clip bon enfant et gentillet, You Belong with Me. Des étoiles plein les yeux, la jeune Taylor se rêve volontiers récompensée d’un prix lors de cette cérémonie phare, où est présente toute la jet-set new-yorkaise. Sans le soupçonner, la chance décide de lui sourire ce soir-là, et la jeune américaine peut en remercier sa chanson You Belong with Me, extrait de son album Fearless, puisque c’est elle qui lui fait remporter le MTV Video Music Award de la Meilleure vidéo féminine. À cet instant, Taylor Swift, qui voit son prix remis des mains de Taylor Lautner et Shakira jubile, mais c’est sans compter sur les joies et les surprises parfois sarcastiques du hasard, que ce moment de bonheur intense se voit ruiner par un môsieur mécontent. Ce môsieur, s’appelle Kanye West, qui a décrété que Beyoncé méritait davantage la récompense de la Meilleure vidéo féminine que Miss Swift, un moment divinement awkward et difficilement oubliable – allez-dire cela à Taylor Swift. Une scène télévisuelle anthologique où tout le monde semble hébété, hagard, où Beyoncé voudrait faire l’autruche, et où dès qu’un silence pesant fait son apparition, tout le monde prend l’air idiot, pour contempler le début d’une guerre digne de celle qu’entreprendraient deux enfants dans un bac à sable, une guerre futile qui dure depuis sept ans.
Le hic sarcastique : a Super Bowl saga
Beyoncé, la victime – Février 2016, a lieu ce qui s’apparente certainement à l’événement le plus suivi aux Etats-Unis, nuit sacrée depuis de longues décennies déjà : le Super Bowl, bien entendu. Finale sacralisée de la National Football League, relayée aux quatre coins de la planète, et offrant chaque année un show de mi-temps des plus détonants, de Prince à Bruno Mars en passant par les Black Eyed Peas, il se trouve que nombreux sont les artistes, parfois des plus prestigieux, à avoir foulé cette scène mythique qui enflamme les quinze minutes de mi-temps de ce match légendaire annuellement. Cette année, pour la grande cinquantième du Super Bowl, ce fut le groupe anglais Coldplay, qui a assuré le spectacle de la mi-temps, accompagné de Bruno Mars et son Uptown Funk endiablé, ainsi que de la phénoménale Beyoncé. Si Coldplay a su d’emblée apporter un flot de chaleur et d’effervescence à son public en amorçant ces quinze minutes enjouées, c’est Bruno Mars qui a réellement déchaîné la foule en s’enflammant sur une chorégraphie démente, avant d’être rejoint par Queen B en personne, entonnant le hit qui a fait couler beaucoup d’encre, Formation. Au programme une fois la belle sur scène, danse impériale, crinière de lionne, charisme extraordinaire, tenue rappelant les Black Panthers, tout pour mettre à terre le moindre spectateur qui croiserait son regard. Excepté une chute sur le popotin manquée de justesse, donnant lieu à une cabriole, un bond, qui a inspiré beaucoup de créatifs internautes et fait saillir bien des traits. Il faut croire que le moindre faux pas, même lors d’une prestation des plus impressionnantes suffit à vous faire perdre en crédibilité.
Janet Jackson, la victime – Février 2004, toujours au Super Bowl et pour finir ce flashback comme il se doit, terminons sur un des plus incontournables souvenirs gênants de chez nos amis les stars : l’épisode Janet Jackson. Si comme chaque année, le spectacle de la mi-temps bat son plein, 2004 n’échappant pas à cette règle, celui qui a réunit sur scène la sœur du Roi de la Pop lui-même, ainsi que Justin Timberlake, a fait l’effet d’une véritable polémique à l’époque de sa diffusion, pourquoi ? Un accident de dernière minute sur la tenue de Janet Jackson, qui a su à lui-seul ruiner les quinze minutes folles que venaient d’offrir les deux artistes à leur public.
Lors de la dernière partie du spectacle, quand Janet Jackson entame une interprétation de l’une de ses chansons phares Rhythm Nation, pour être ensuite rejointe par Timberlake, afin de chanter en duo le tube Rock Your Body, extrait du disque Justified du chanteur, paru en 2002, arrivent les quelques fameuses secondes finales de la performance. Séquence où Justin Timberlake était censé détacher une partie du costume de Janet Jackson, laissant ainsi dévoilant le haut de son soutien-gorge, mais manque de chance, ce 1er février 2004, quand Timberlake ôte une partie du costume de sa collègue, ce n’est pas ses sous-vêtements qui sont dévoilés, mais son sein. À croire que Timberlake était en rut ce soir-là, et Janet dans tout ça ? Il semblerait qu’elle ait pardonné au chanteur, puisque plus tard, lors d’une émission du Saturday Night Live, elle tournera cette mésaventure en dérision lors d’un sketch hilarant (vidéo ci-dessous).
Lewis