Lorsqu’on est veuf depuis peu, il est difficile de s’habituer à sa nouvelle vie… C’est le cas d’Hubert Jacquin, qui passe le plus clair de son temps dans son immense appartement à déprimer devant sa télé. Un beau jour, suite à un quiproquo, sa vie va être bouleversée. Manuela, une jeune et pétillante baroudeuse à la recherche d’un logement s’invite chez lui ! D’abord réticent, Hubert va vite s’habituer à la présence de cette tempête d’énergie, qui parvient même à le convaincre de loger deux autres personnes. Entre les errements de Paul-Gérard que sa femme a quitté et les gardes à l’hôpital de Marion la jeune infirmière un peu coincée, la vie en colocation va réserver à Hubert de nombreuses surprises…
Bien que sur le papier le film à l’air sympathique, pour être honnête, « Adopte un veuf » n’était clairement pas un long métrage que je pensais voir au cinéma. En fait, si j’en ai entendu parler, c’est surtout parce que mon cinéma proposait une avant-première en présence du réalisateur François Desagnat, de l’actrice Bérengère Krief et du producteur Jérôme Corcos.
Finalement, je ne regrette vraiment pas de l’avoir vu en salle. Le scénario écrit par François Desagnat, Jérôme Corcos, Catherine Diamant et Romain Protat est sympathique. Une découverte à la télévision aurait pu me suffire mais dans ma salle obscure avec l’aura véhiculé par l’avant-première et un public qui joue le jeu fait que j’ai passé un bon moment.
L’histoire utilise pas mal de facilités, l’issue est assez prévisible mais j’ai bien aimé me retrouver dans cette famille qui se crée. Avec son petit air de pièce de théâtre, l’humour est mignon et on ne voit pas le temps passé. Au-delà du titre spoiler (le titre est vraiment pas top…), même si c’est traité avec légèreté, j’ai eu aussi une certaine tendresse pour le sujet de la disparition de l’être cher et les conséquences sur ceux qui reste.
Cette tendresse, je l’ai aussi eu parce qu’André Dussollier tient à merveille ce personnage. Sous certains aspects, son rôle m’a fait penser à quelqu’un que j’aime beaucoup ce qui explique peut-être aussi pourquoi j’ai eu une telle empathie et sympathie pour lui. Pilier de cette bande, père de substitution, l’acteur est en tout cas remarquable.
J’ai bien aimé aussi la folie du personnage de Bérengère Krief. Très fraîche, très pétillante, cette jeune femme sans filtre est aussi extrêmement touchante. A travers elle, on a envie de profiter de la vie, de s’ouvrir aux autres et même si l’on tombe dans l’exagération, ça fonctionne pas mal je trouve. Son duo avec André Dussollier est très complémentaire.
Arnaud Ducret est lui aussi très bon dans la peau du colocataire maladroit qui semble mal à l’aise dans son corps. Le comédien lui donne une gestuelle et un regard qui m’amuse beaucoup. Il s’intègre très bien dans cette équipe tout en formant en plus, un duo très plaisant avec Julia Piaton. Cette dernière est elle aussi très pétillante. J’ai beaucoup aimé sa façon de se mettre en retrait tout en restant important à l’intrigue.
Derrière ce quatuor, les rôles secondaires ne sont pas en reste. Nicolas Marié est juste énorme en meilleur ami d’André Dussollier. On le voit assez peu au final mais chacune de ses apparitions est un pur délice. C’est également la même chose concernant la boulangère ou encore Pyjaman qui apporte un petit plus qui fait du bien. Les apparitions de Vincent Desagnat (frère du réalisateur) ainsi que de Mathieu Madénian font aussi plaisir.
Côté mise en scène, il n’y a rien de bien exceptionnel. Ce n’est pas mauvais pour autant,c’est même bien emballé, c’est juste qu’il n’y a pas de grandes prouesses. Il s’agit juste d’une réalisation légère pour un film léger et c’est très bien comme ça. En revanche, je trouve que la façon de filmé cette histoire un peu comme une pièce de théâtre (en un peu plus vif que du simple théâtre filmé) est vraiment une excellente idée.
Du coup, les décors ont une énorme importance. L’appartement par exemple où va se déroulé une grosse partie de l’intrigue est parfaitement bien exploité. J’ai beaucoup aimé la vie qui se dégage de ce lieu qui va évoluer en même temps que le personnage d’André Dussollier. Quant à la musique, elle passe agréablement aussi sans jamais être trop lourde.
Pour résumer, « Adopte un veuf » est une comédie assez fraîche. J’ai pris du plaisir à suivre ce divertissement qui aurait peut-être mérité un peu plus de consistance dans l’utilisation du thème du veuvage ainsi que des dialogues peut-être un peu plus fin. Si une découverte à la télévision aurait pu faire l’affaire, c’est malgré tout un film que je pourrais revoir sans soucis car il passe assez vite et que j’ai quand même bien souris.