Sur la côte adriatique, un petit bateau de pêche repère le corps inanimé d’un homme ballotté par les flots. Des marins s’empressent de le repêcher. Portant des traces de balles dans le dos, cet homme à l’identité inconnue a miraculeusement survécu, mais il ne se souvient plus de rien. Même pas de son nom. Et encore moins des raisons pour lesquelles on a tenté de le tuer.
Toutefois, un indice subsiste : de sa hanche est extraite une petite capsule holographique indiquant un numéro de compte à Zurich. L’inconnu se rend alors dans une banque suisse afin de faire la lumière sur son identité. Une fois sur place, il découvre dans un coffre-fort une mallette contenant plusieurs milliers de dollars, un pistolet, un passeport au nom de Jason Bourne et six autres documents d’identité de diverses nationalités. Ce dernier s’aperçoit bientôt qu’il est suivi à la trace par une mystérieuse organisation.
Alors que la saga Jason Bourne devrait bientôt renaitre sur nos écrans, j’ai eu envie de me faire une petite piqûre de rappel en me refaisant « La mémoire dans la peau », film que j’avais découvert au cinéma et que j’aime revoir de temps en temps depuis avec un certain plaisir.
Il faut dire que le scénario écrit par Tony Gilroy et William Blake Herron d’après l’œuvre de Robert Ludlum à tout pour me plaire. Je ne vais pas m’attarder sur le roman d’origine car je ne l’ai pas lu, je ne sais donc pas si il prends des libertés ou non par rapport à son sujet d’origine même si il m’a semblé lire que oui. En revanche, moi qui n’avait pas vu beaucoup de film d’espionnage à l’époque je garde un très bon souvenir de ce long métrage qui me donne une autre image de l’espion que celle véhiculé par James Bond à laquelle j’étais le plus habitué durant mon enfance.
Plus brut de caractère, moins fantaisiste malgré ses facilités, je suis quand même à chaque fois embarqué dans cette aventure avec le même plaisir. J’aime beaucoup cette recherche de quête d’identité d’un personnage hors norme qui nous apparait tout de suite très sympathique. Si par moment, je trouve que le scénario brouille un peu trop les pistes, c’est quand même toujours très convaincant je trouve et assez facile à suivre. Je me sens à chaque fois bien plongé dans les méandres de l’espionnage et bien que je connaisse l’issue finale, à chaque fois cette histoire fonctionne bien sur moi.
Mêlant à merveille action et intrigue mystérieuse, le dosage est à mes yeux parfaitement dosé pour nous offrir un spectacle digne de ce nom. Le film va souvent à l’essentiel sans pour autant oublier de nous divertir avec des scènes très efficace et sans jamais être plomber par sa romance certes prévisible mais très bien amené, jamais superflu et sonnant souvent très juste pour moi.
Du côté du casting, je trouve que Matt Damon en Jason Bourne est très convaincant. Pourtant, c’est pas le portrait type que j’aurais choisi pour ce genre de film d’action mais dès les premières minutes, je trouve que cela fonctionne. Crédible et constant de bout en bout, avec son jeu le comédien réussi à rendre son personnage attachant et on se met tout de suite de son côté avec cette envie qu’il trouve les réponses à ses différentes questions. Même pour les scènes de combats, j’ai trouvé que l’acteur s’intègre bien dans le film et n’était pas risible.
J’ai beaucoup aimé aussi découvrir Franka Potente dans le rôle de Marie Kreutz. Il y à un petit côté décalé dans son personnage que j’aime bien et la complicité que l’actrice crée avec Matt Damon fonctionne plutôt bien à l’écran à mes yeux. Elle dégage une certaine fraicheur et une certaine fragilité qui fait plaisir à voir. J’ai aimé le fait qu’elle existe à l’écran sans pour autant avoir à jouer les potiches de service. Elle apporte un petit plus à l’intrigue et reste très agréable à voir à tel point d’ailleurs que ne connaissant que très peu cette actrice, j’aimerais bien la voir dans d’autres longs métrage.
Du côté des adversaires de notre héros, Jason Bourne à du pain sur la planche à commencer par Chris Cooper que j’ai beaucoup aimé en Ted Conklin. Je trouve que ce personnage va bien à cet acteur et même si je regrette sa dernière scène que j’éviterai d’évoquer ici, je trouve cet acteur charismatique et très crédible dans son rôle. Il y à un côté manipulateur que l’acteur à bien su retranscrire tout comme Brian Cox dans le rôle de Ward Abbott. Ce dernier fait un méchant plus subtil, plus fin dans sa stratégie mais tout aussi efficace. Pour lui aussi c’est un rôle qui lui va bien je trouve et qu’on aurait même pu davantage exploiter (chose qui sera faite dans la suite de la franchise).
Dans le rôle d’un des tueurs lâchés à la poursuite de Jason Bourne, j’ai beaucoup aimé aussi Clive Owen. De mémoire, il me semble que je ne connaissais pas encore très bien cet acteur mais pourtant il m’a bien marqué avec ce film où lui aussi m’ait apparu très crédible et charismatique. Froid juste comme il le faut, son personnage opère un duel à distance avec celui de Jason Bourne que j’ai beaucoup apprécié. Il permet en tout cas de continuer ce casting qui jusqu’à présent frôle le sans faute pour moi et me semble très bien pensé.
Après, j’ai quand même des petites déceptions comme Julia Stiles en Nicky. Ce n’est pas que l’actrice soit mauvaise, bien au contraire je l’ai même trouvé plutôt bonne mais c’est une comédienne que j’apprécie et son rôle est assez intéressant je trouve. C’est donc dommage à mes yeux qu’il soit si peu exploité surtout qu’à chaque fois que je la voyais à l’écran, je trouvais que ce rôle d’ « intermédiaire » lui allait plutôt bien.
J’ai moins accroché au jeu de Adewale Akinnuoye-Agbaje dans la peau de Nykwana Wombosi. Le comédien n’est pas catastrophique mais j’ai trouvé qu’il était un peu trop dans la surenchère, son personnage étant un peu trop en roue libre comparé au reste de la distribution. Ça n’a pas gâché mon plaisir pour autant c’est juste que par moment, j’ai pas forcément trouvé que son personnage sonnait juste. Il représentait plus un stéréotype pour moi, un personnage dont on aurait trop tiré sur les traits de caractère.
Derrière la caméra, Doug Liman livre un excellent travail. J’ai vraiment trouvé que sa mise en scène était parfaite. Elle colle à merveille avec son sujet, nous plonge dans son intrigue dès les premières secondes et évite tout effets de style visuels ennuyeux qui aurait pu alourdir le film. Le réalisateur va à l’essentiel lui aussi à l’image de ses combats parfaitement chorégraphiés ou de ses courses poursuites très bien calculés qui nous entraine au cœur de l’action.
Visuellement, je trouve vraiment ce long métrage très beau avec des effets spéciaux réussis qui sont jamais dans la surenchère gratuite. Les décors sont très bien exploités je trouve à l’image de Paris qui est loin d’être le Paris carte postale qu’on peut avoir l’habitude de voir. La photographie est elle aussi très belle ainsi que la lumière tandis que j’ai trouvé le montage assez fluide. Même avec un scénario un peu complexe par moment, à aucun moment je ne me suis senti perdu et j’ai toujours su suivre le cours de l’action malgré les nombreux éléments qu’on nous donne au fur et à mesure.
L’action est en tout cas bien traitée. Elle monte crescendo et apparait à l’écran de façon justifié. J’ai apprécié que lors des scènes de combats les coups semblait calculés de façon bien précise. C’est stylisé certes mais j’ai trouvé que c’était pas là juste pour faire joli. Chaque coup avait son importance, son but, ce qui implique la durée assez courte de certain face à face. Il en va de même pour les courses poursuites en voitures qui nous en donne pour notre argent sans pour autant viser la surenchère de carrosserie froissée et/ou qui vole dans les airs.
Quant à la bande originale, la musique composée par John Powell est vraiment parfaite. Elle s’ajuste bien au film sans pour autant se faire trop ressentir et contribue à donner son ambiance oppressante au film. On sens bien grâce à elle la traque qui est opérée contre Jason Bourne sans pour autant trop en faire ou en rajouter. De plus, il faut aussi noter l’excellent choix concernant la chanson « Extreme ways » interprété par Moby qui en plus d’être géniale, colle vraiment bien à cette franchise je trouve. Elle intervient presque de façon naturelle pour ce long métrage le concluant de très belle manière même si je ne suis pas objectif car cette chanson fait partie de celle que je peux écouter sans me lasser😉.
Pour résumer, la sortie d’un quatrième opus n’est qu’un prétexte pour moi pour revoir « La mémoire dans la peau », premier volet d’une saga pour laquelle j’ai beaucoup d’affection. Si le scénario aurait pu se simplifier un peu la tâche par moment, c’est toujours un plaisir pour moi que de voir ce film très efficace qui offre une concurrence très saine face à un James Bond. Le monde de l’espionnage cinématographique peut en tout cas compter sur Jason Bourne. Pour ma part, je passe toujours un excellent moment face à ce film maitrisé qui n’oublie pas l’action mais qui s’attarde aussi sur la psychologie de ses personnages le tout grâce à une intrigue plaisante et à une mise en scène brillante. Un très grand plaisir pour moi.