Une jeune femme se réveille dans une cave après un accident de voiture. Ne sachant pas comment elle a atterri dans cet endroit, elle pense tout d’abord avoir été kidnappée. Son gardien tente de la rassurer en lui disant qu’il lui a sauvé la vie après une attaque chimique d’envergure. En l’absence de certitude, elle décide de s’échapper…
Bien que je ne sois pas spécialement fan de « Cloverfield », quand j’ai eu vent qu’une « fausse suite » (plus un film avec lien) allait sortir et que celle-ci allait partir dans une autre direction, j’étais très curieux de découvrir le résultat. C’est ainsi que je me suis retrouvé dans ma salle de cinéma pour visionner « 10 Cloverfield Lane ».
Et je dois dire que j’ai été agréablement surpris. Je n’avais quasiment rien vu de ce long métrage avant de rentrer dans ma salle et c’est tant mieux. J’ai ainsi pu mieux savourer ce scénario écrit par Josh Campbell, Matthew Stuecken et Damien Chazelle. J’ai vraiment été surpris par le traitement de cette histoire et du coup, j’ai été pris de bout en bout par cette intrigue.
Si « Cloverfield » jouait avec le fantastique avec sa sorte de « Godzilla » version extra-terrestre, ici, j’ai plus eu l’impression d’être face à un thriller haletant. Qu’est-ce qui est vrai ou pas dans l’histoire que nous raconte le personnage de Howard ? On en sait trop rien. Le film n’a de cesse de distiller des petites pistes, de nous égarer à tel point qu’on se retrouve à la fois dans une ambiance oppressante et parfois très sympathique.
L’idée du huis clos est vraiment excellente tout comme le final qui vient casser cet univers apocalyptique que j’ai énormément aimé. Je ne sais pas si ce film aura les mêmes effets sur moi après plusieurs visionnages mais en attendant, cette sensation d’être pris aux tripes et de ne pas du tout m’attendre à ce genre de résultat m’a captivé.
La distribution est également très bonne à commencer par un John Goodman (Howard Stambler) en très grande forme. L’acteur porte une bonne partie du film sur ses épaules. En plus d’avoir le charisme nécessaire, j’ai aimé sa façon de le rendre complexe. On ne sait jamais à quoi s’attendre avec son rôle. On sympathise avec lui tout aussi vite que l’on se retrouve pris à son piège. Dans son regard, sa gestuelle, sa folie, le comédien livre une interprétation que j’ai énormément apprécié.
Face à lui, j’ai beaucoup aimé aussi Mary Elizabeth Winstead (Michelle). Dès les premières secondes, son personnage m’irritait un peu, j’avais peur que ce soit la demoiselle en détresse qui n’aura de cesse de hurler. Au lieu de ça, son personnage ne se laisse pas faire et est très combatif. J’ai aimé cette facette dans ce rôle, le fait qu’elle n’abandonne jamais et que même lorsqu’on la sens pris au piège lors du final, elle continue de ne pas baisser les bras. La prestation de Mary Elizabeth Winstead m’a en tout cas convaincu. Je trouve que son face à face avec John Goodman est parfaitement équilibré.
Au milieu, on retrouve le sympathique John Gallagher Jr. (Emmett). L’acteur apporte vie son personnage la petite touche comique et le poil de légèreté que le film a besoin afin de ne pas être non plus trop oppressant dans son atmosphère. J’ai vite sympathisé avec lui donc j’aurais bien aimé en voir davantage mais le traitement de son personnage me semble en tout cas cohérent avec ce que le scénario veut nous proposer.
Derrière la caméra, le travail de Dan Trachtenberg est tout aussi bon. Premier long métrage que je découvre du cinéaste, j’ai aimé sa façon d’installer son ambiance, de lancer des fausses pistes et de jouer avec l’univers de « Cloverfield » sans jamais pour autant tomber dans la facilité. Son long métrage à une identité propre et c’est une excellente chose.
Il joue très bien avec son décor. Son huis clos est maîtrisé et en même temps, il ne fait pas que poser sa caméra. Il alterne les angles de vues avec intelligence au point qu’en tant que spectateur, j’ai eu la sensation de vivre un peu cette tension apocalyptique avec ce trio. De plus, moi qui ne suit pas un fan du found footage, j’ai adoré que ce procédé soit abandonné ici. On retrouve la caméra à l’épaule dans le dernier quart d’heure mais ça ne m’a pas gêné surtout que cette fois-ci, j’ai trouvé que c’était bien filmé.
La photographie est très belle aussi. J’ai aimé le jeu sur la couleur verte qui rappelle « Cloverfield » sans pour autant être trop lourd. Un autre lien parmi tant d’autres pour deux œuvres décidément bien différente avec une autre approche. La musique composée par Bear McCreary est aussi très agréable et accompagne bien l’ensemble tandis que le montage m’a semblé bien ficelé au point que cela reste très rythmé. Je n’ai vraiment pas vu le temps passé.
Pour résumer, bien que j’avais quelques craintes, « 10 Cloverfield Lane » fut pour moi une excellente surprise. J’espère que mes futurs visionnages viendront confirmé cette sensation. Complètement différent de « Cloverfield » malgré quelques petits liens, je ne regrette absolument pas ma découverte en salles et je suis vraiment content d’en avoir peu vu et lu avant de découvrir ce résultat. Le scénario est bien prenant, le casting est parfait, la réalisation est maîtrisée, bref, je me suis retrouvé devant un bon moment de cinéma face à un film que je n’attendais pas et ça, ça fait plaisir.