Magazine Cinéma

Les Visiteurs – La Révolution

Par Mrvladdy @mrvladdycrane

Les Visiteurs - La RévolutionLes Visiteurs – La Révolution. 1 heure 50. France. Comédie. Sortie en France le 6 avril 2016. Réalisé par Jean Marie Poiré avec Jean Reno, Christian Clavier, Franck Dubosc, Karin Viard, Sylvie Testud, Marie Anne Chazel, Ary Abittan, Alex Lutz, Pascal N’Zonzi, Frédérique Bel, Nicolas Vaude, Christian Hecq, Stéphanie Crayencour, Lorant Deutsch…

Bloqués dans les couloirs du temps, Godefroy de Montmirail et son fidèle serviteur Jacquouille sont projetés dans une époque de profonds bouleversements politiques et sociaux : la Révolution Française… Plus précisément, la Terreur, période de grands dangers pendant laquelle les descendants de Jacquouille La Fripouille, révolutionnaires convaincus, confisquent le château et tous les biens des descendants de Godefroy de Montmirail, aristocrates arrogants en fuite dont la vie ne tient qu’à un fil.

Que ce soit en bien, en moyen ou en mal, je me refuse de parler d’un film que je n’ai pas vu. Voulant éviter toute tentative d’être influencer par mes lectures et avec l’espoir de réhabiliter ce long métrage qui se faisait descendre en masse bien avant sa sortie en salles, je me suis décidé à découvrir « Les Visiteurs – La Révolution » le jour de sa sortie.

J’ai vraiment essayé de voir le verre à moitié plein, j’y suis vraiment allé dans l’espoir de passer au moins un bon moment sans prise de tête mais rien n’y a fait. J’ai trouvé le temps terriblement long devant ce scénario écrit par Jean-Marie Poiré et Christian Clavier. On sent pourtant une volonté de bien faire, une envie de retrouver cette bande sauf que cette suite, en plus d’être inutile, arrive bien trop tard et ne fonctionne pas.

Dans les points positifs, j’ai quand même eu la sensation qu’on voulait faire quelque chose d’honnête et de cohérent dans cette franchise. Il y a sans doute eu du plaisir dans cette équipe à se retrouver mais le résultat n’est malheureusement pas visible à l’écran. Alors que des années plus tard, le premier volet continue de me faire énormément rire, ici, les dialogues manquent cruellement de subtilité et de finesse pour fonctionner dans l’humour.

Que je ne me tape pas sur les cuisses de rire, je m’y attendais un peu mais j’espérais au moins avoir un ou deux sourires. Il n’en fut rien. Je n’ai pas trouvé matière à sourire et pire que tout, j’ai même très vite trouvé le temps un peu long à l’image de son final qui traîne en longueur sans rien apporter à sa base de départ. C’est dommage car on sent aussi une volonté de vouloir coller un peu avec notre société actuelle.

Tout est prévisible, trop calibré… Cela manque de sincérité, de fluidité, de naturel… A force de vouloir rentrer dans la case, on se retrouve avec une comédie assez quelconque. Ce n’est pas le pire film que j’ai pu voir mais il s’oublie très vite et il y a fort à parier qu’il n’y aura pas de scènes cultes dans ce volet.

Même en surfant avec les clins d’œil de la franchise, le scénario parvient à être lourd. Ce qui nous fait rire dans le premier volet revient ici sans parvenir à nous décoller un rictus. Des liens sont créés mais on s’en moque et à force de trop tirer, on trouve cela aussi pénible qu’un « Hourra c’est plus laïc », running gag qui ne parvient même pas à masquer le manque d’inventivité de cette histoire…

Autre point qui m’a un peu agacé. Le film n’a de cesse de hurler. Le casting joue avec la surenchère de ses différents personnages, on s’y attendait mais à force de hurler toute les secondes, l’ensemble devient encore plus incompréhensible. J’ai eu la sensation parfois de nager dans une bouillabaisse verbale. Cette excitation ne m’embêté pas plus que ça par le passé mais ici, j’ai vraiment trouvé ça détestable.

Quant à nos chers Visiteurs, après les couloirs du temps, ils semblent eux-mêmes perdus dans leur propre film. Si à la première seconde la nostalgie de retrouver Jean Reno (Godefroy de Montmirail) et Christian Clavier (Jacquouille) est là, dès la deuxième seconde, on commence à s’apercevoir de ce que va être le film pour eux.

Totalement anecdotique, à la limite de la transparence, le célèbre duo n’est là que pour mettre en avant une nouvelle bande qui malgré toute sa bonne volonté, ne fonctionne pas dans cet univers. Du coup, le peu de fis où Jean Reno occupe le devant de la scène, il s’efface beaucoup trop tandis que Christian Clavier cabotine encore plus qu’à son accoutumée sans cette fois-ci parvenir à me faire rire. C’est dommage car son alter-ego Jacquouillet avait un certain potentiel je pense.

Parmi les têtes connues, on retrouve également Marie Anne Chazel (Prune). De toute cette distribution, c’est peut-être celle qui s’en sort le mieux à mes yeux. On regrette Dame Ginette à qui elle a donné ses lettres de noblesse mais reste efficace en Prune. Malheureusement, à l’image de nos héros, elle se voit elle aussi bien mise en retrait.

A qui profite le crime ? A une nouvelle troupe dont personne ne tire son épingle du jeu mais qui semble, c’est déjà ça, s’amuser et prendre du plaisir à se trouver dans cette production. Bien que je ne sois pas spécialement fan de l’acteur, Ary Abittan (Lorenzo Baldini) fait ce qu’on attend de lui. Son jeu est assez fidèle à ce qu’il nous montre habituellement. C’est dommage car elle forme un agréable duo à mes yeux avec Pascal N’Zonzi (Philibert) qu’on n’exploite pas des masses non plus si ce n’est pour faire les éternels gags sur les sarrasins.

Franck Dubosc (Gonzague de Montmirail) fait lui aussi preuve de bonne volonté. Dans ce festival de cabotinage, on s’attendait même à ce qu’il en fasse des tonnes et pourtant, c’est peut-être l’un des seuls qui semble être le plus dans la retenue dans cette surenchère. C’est tout à son honneur car à défaut d’apprécier son jeu, cela m’a rendu son personnage moins détestable.

Je dois admettre aussi que j’ai bien aimé Sylvie Testud (Charlotte Robespierre). C’est une actrice que je ne m’attends jamais à retrouver dans ce genre de projet et pourtant, elle ne s’en sort pas trop mal. Sa prestation est loin d’être honteuse et même si on n’exploite pas à sa juste valeur son personnage, je l’ai quand même trouvé suffisamment intéressant pour aimer la suivre dans ce récit.

Alex Lutz (Robert de Montmirail) fait quand à lui un peu tâche dans ce casting. On reconnaît l’humour et le débit de paroles de cet humoriste mais j’ai trouvé qu’il ne trouvait jamais sa place dans ce casting déjà bien rempli, qu’il était beaucoup trop léger. Ce n’est rien malgré tout à côté d’une Karin Viard (Adélaïde de Montmirail) que j’ai trouvé à côté de la plaque. C’est bête car j’aime bien cette actrice mais ici, sa façon de surjouer ne fonctionne pas. Je n’y ait jamais cru, j’ai jamais trouvé ça drôle et ses apparitions m’ont souvent paru plus pénible qu’autre chose.

Dans le reste de la distribution, il n’y a rien de bien cocasse à dire. L’ensemble des acteurs sont au même niveau. Ça braille, ça surjoue et même si ça s’amuse, personne n’a réussi à me faire prendre part à la fête. Nicolas Vaude (Maximillien Robespierre) s’en sort bien, Christian Hecq (Marat) est vite lourd, Frédérique Bel (Flore) est de passage tandis que Stéphanie Crayencour (Victoire Eglantine) est très lisse…

Amateur de comédies françaises même quand celle-ci sont bien lourde, il y a quelques films de Jean Marie Poiré qui m’ont beaucoup fait rire et dont j’ai aimé la simplicité. Dans ce troisième volet, sa réalisation ne fera pas partie de celle que je retiendrais. Le cinéaste semble lui aussi être égaré dans cette production.

Il ne parvient jamais à lui donner une identité propre et bien qu’essayant de garder la trame de base qui a fait la force du premier film, il parvient même à être en dessous de ce qu’il nous avait déjà montré dans son copier-coller. L’ensemble manque cruellement d’authenticité et tout sonne faux. On sent les années qu’il y a entre cet épisode et le précédent. C’est regrettable que ce soit dans la pirouette scénaristique pour expliquer le vieillissement de nos héros ou dans cette réalisation.

Trop propre sur elle, je n’y ait jamais cru et cela m’a empêché de rentrer dans ce délire. Les décors sont sous exploités et quand ils sont mis un peu en avant, on ressent plus l’aspect carton à l’écran qu’autre chose. Même choses pour les différents accessoires et autres costumes. A l’image de la perruque qui se gonfle et se dégonfle, on ne croit en rien et le choc entre le monde de nos Visiteurs et cette révolution n’est vraiment pas ressenti à l’image.

Le montage ne parvient jamais à masquer les maladresses du scénario et de la réalisation. Il y a un manque de rythme à tel point qu’au bout de trois quart d’heures de film, je me demandé déjà si j’allais être capable de tenir jusqu’à la fin. Quant à la bande originale composée par Eric Lévi, si elle tente d’exploiter les thèmes phares de la saga, tout comme le scénario, elle manque de finesse. Cette musique est très lourde et étouffe bien souvent un film qui est déjà beaucoup trop bruyant.

Pour résumer, malgré toute ma bonne volonté et mon envie de vouloir aimer ce film quitte à me retrouver seul, je n’ai pas eu de miracles avec « Les Visiteurs – La Révolution ». Je ne vais pas parler de déception car je m’y attendais un peu (le film est aussi efficace que son affiche et aussi drôle que sa bande annonce c’est dire…) mais j’avais quand même envie d’y croire. C’est dommage car quand je vois que le premier opus me fait toujours autant marrer, il y avait quand même de quoi faire quelque chose de bien mais force est de constater que j’ai trouvé le temps long, que je n’ai pas souris et que ce tapage sonore ne vient pas aider ce film beaucoup trop brouillon. L’équipe s’amuse, elle semble honnête dans sa démarche, c’est juste bête qu’elle n’est pas su m’emmener avec elle dans son délire…

1/5 (Très mauvais)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mrvladdy 217 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines