(Pour mieux situer cet écrit dans la logique de notre démonstration, il est conseillé de lire auparavant les articles à partir du N°. 309)
Notre démiurge doit donc créer ses 3 particules fondamentales, d’un seul geste, à partir de la matière première éternelle que constitue la substance de l’espace. Cette prématière est amorphe, sans l’énergie d’un mouvement, homogène et continue. Son acte créateur va consister à engendrer des particules en passant de l’état amorphe à celui en mouvement. Cela suppose de prélever une fraction de la prématière pour la transformer en matière. Il devra pour cela apporter de l’énergie extérieure à la substance de l’espace. Or, il n’y a pas d’extériorité envisageable à l’univers qui doit se penser infini, sans bord aucun, sans frontière qui délimiterait l’espace du non espace, du néant. Mais il doit se questionner sur les moyens de son acte créateur à savoir : qu’est-ce que l‘énergie, comment peut-elle être ? L’énergie est un différentiel d’états entre deux mouvements contradictoires tel que le plus énergétique attribue à l’autre son énergie de sorte qu’ils tendent à s’égaliser pour mutuellement s’immobiliser.
Comment est-il possible de créer un différentiel d’état à partir de la prématière amorphe et uniforme ? Et un différentiel entre quels états ? Nous subodorons qu’il s’agira de celui entre la prématière et la matière. Or le démiurge se trouve enfermé dans un cercle : l’énergie nécessaire pour créer sa matière afin de susciter ce différentiel suppose que cette matière existe déjà. Il paraît difficile au démiurge de s'extraire de ce cercle, qui nous renvoi, finalement, à un acte créateur premier, un début d'univers à partir d'une substance incréée, la prématière. Les partisans du big bang y trouveraient leur compte puisqu'ils contourneraient enfin l'aporie de leur théorie qui est fondée sur une naissance de l'espace-temps à partir du néant. Cependant, le démiurge ne voit pas pourquoi il engendrerait un petit bout d'univers de 13,7 années lumières et qu'il laisserait vide l'espace infini de prématière.
La situation est délicate pour le démiurge confronté à une prématière éternelle à partir de laquelle effectuer son acte créateur qui fera entrer la matière dans le temps. Cela suppose que la matière ait surgit un jour à la différence de la prématière. Or on ne voit pas pourquoi nous aurions deux substances au statut temporel différent. Nous ne voyons pas pourquoi il y aurait un jour où la matière est apparue, bref, nous n'entrevoyons pas l'utilité d'un démiurge. Prématière et matière doivent avoir toujours coexisté dans une situation de différentiel sans que jamais il eut été nécessaire de déclencher la création par un apport d'énergie extérieure au système clos de l'univers. Cela signifie qu'un équilibre originel a toujours existé entre la quantité de matière, sa densité globale,et la densité de la prématière. C'est un déséquilibre qui devrait être à l'origine d'un mouvement de création mais de telle sorte qu'aucune quantité externe d'énergie ne puisse être puisée à l'extérieur d'un univers n'ayant aucun ailleurs hors de lui-même. Comment cela est-il envisageable lors même qu'il nous a fallu une fois encore nous dispenser du démiurge dont l'acte créateur n'a aucune signification dans un univers incréé, tant pour la prématière que pour une quantité stable de matière.
A Suivre...