Selon la mythologie perse, Syngué Sabour est une pierre magique à laquelle on peut confier tout ce qu’on n’ose pas révéler aux autres. C’est l’époux qui joue ici le rôle de cette pierre sur laquelle l’on déverse toutes ses peines, ses douleurs et sa colère et qui finit par éclater, symbole de la délivrance qui ponctue ce cri du cœur. Au fil des pages, la femme se dévoile, lui livre ses pensées les plus secrètes, pour finalement s’insurger contre toutes ces années d’injustice et d’abnégation. De leur vie de couple catastrophique à sa condition de femme désastreuse dans cet environnement social et religieux qui lui impose le silence, elle parle et se libère de toute cette souffrance retenue.
Alors certes, ce huis clos au rythme lent qui se déroule dans un lieu unique en compagnie de personnages sans noms ne plaira probablement pas à tout le monde, pourtant, le cri du cœur de cette femme qui se libère progressivement des tabous a tout pour séduire… comme en témoigne ce Prix Goncourt remporté en 2008. Je vais d’ailleurs essayer de voir l’adaptation cinématographique au plus vite…
A lire si vous avez aimé « Mille soleils splendides » de Khaled Hosseini !