Cette BD poursuit le récit de l’enfance de l’auteur, il se retrouve en Syrie entre une mère française et un père Syrien. Il a de beaux cheveux blonds, il essaye de s’intégrer au mieux notamment à l’école primaire. Mais le régime syrien est déjà sous la coupe d'un Al Assad avec la célébration du dictateur, les chants à n’en plus finir de l’hymne national le matin. Les coups portés par l’institutrice, l’humiliation des plus pauvres au fond de la classe. L’art de la débrouille est bien dessiné avec les achats d’électroménager au marché noir par exemple. La disparition du jour au lendemain de certains camarades, la volonté d’étaler sa richesse avec le colonel et sa villa par exemple et sa femme qui parle anglais.
Le père du narrateur veut reprendre sa place dans sa famille, il semble ne pas réaliser que son pays a changé depuis son enfance. Il ne se rend pas compte des difficultés de son fils, de sa femme. Il essaye de bien se faire voir du colonel, de se faire construire une belle villa. Au-delà du dessin stylisé qui raconte sa vie, on évoque aussi les crimes d’honneur, le sentiment de malaise du petit garçon qui se fait houspiller parce qu’il est blond, ne comprend pas les codes de la société et les injustices de celle-ci à l’égard des pauvres, la place de la femme. Par petite dose, avec une vision à la fois ironique et humoristique qui nous fait réfléchir. Riad essaye de se comporter comme les autres gamins et n’ose pas dire le lavage de cerveau qui se déroule à l’école. Une bd qui se lit avec intérêt et on se prend d’affection pour le petit garçon, on a envie de secouer son père qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Et on est souvent bien d’accord avec sa mère qui remet souvent les pendules à l’heure. J’ai apprécié le dessin, la narration et l’alternance entre humour et description de la vie quotidienne à travers les yeux du petit garçon.
Vivement la suite, en attendant, lisez les aventures du petit Riad pour voyager au cœur de la dictature syrienne à travers le regard d’un enfant.
Ps: merci à priceminister pour l'opération BD.