Alors qu'il s'agit du 23 e épisode de la série Brunetti, ce roman est le premier que je lis de cette auteure américaine qui vit à Venise. Et j'ai découvert une autre façon de traiter le roman policier. Loin des polars américains ou français rapides et haletants, Donna Leon prend son temps. Ainsi, le Commissaire se déplace à pied pour aller interroger un témoin, discute de ses souvenirs d'enfance en chemin et admire l'architecture vénitienne. Au rythme méditerranéen, l'enquête avance doucement mais surement, Brunetti se faisant aider de l'Isperetto Vianello et de la Signora Elettra. L'aspect scientifique, que l'on retrouve actuellement dans nombre de séries et romans, est peu présent ici, l'auteure mettant plutôt l'accent sur les capacités de déduction du Commissaire. Donna Leon réussi d'ailleurs à nous étonner avec des informations inattendues ou des personnages dont on ignorait le véritable visage.
Elle met également l'accent sur les liens familiaux, chers aux italiens, en intégrant l'épouse de Guido Brunetti à l'enquête. L'impression générale qui se dégage de ce roman est d'ailleurs plutôt familiale grâce à ces personnages attachants, que l'on a l'impression d'avoir toujours connus.
J'ai aussi particulièrement apprécié le fait que Brunetti entre les lignes nous fait évoluer dans des décors majestueux. Entre les ruelles et places vénitiennes que nous parcourons au fil des déambulations du Commissaire et la prestigieuse Bibliothèque Merula, dont les étagères croulent sous les livres rares, le lecteur est immergé dans un environnement magnifique.
Un roman agréable à lire, qui nous fait découvrir le monde secret du marché noir de livres antiques.