S'il y avait bien un groupe que j'avais terriblement hâte de revoir pendant ces concerts du midi du Labo Chorus, c'était bien We Are Match. My bad, je ne pouvais vraiment pas être là lors de leur merveilleuse date à la Gaîté Lyrique, quelques jours auparavant. Les cinq garçons déboulent sur scène sans parvenir à se lâcher, malgré quelques blagues : vas-y que j'improvise un chant étrange en intro, ou qu'on décide tous de commencer à jouer pendant que l'autre parle et lui couper la parole tranquille. Visiblement ils vont bien. Paco nous explique finalement le pourquoi du comment : ils se sont perdus en arrivant à la Défense et sont donc arrivés en retard pour leurs balances. Mais qu'on ne s'en fasse pas : " on va se venger ! ". Nous voilà avertis. La vengeance s'avère fort plaisante, puisque We Are Match se déchaîne à coup de batterie puissante, d'harmonies qui démangent et de claviers électrisants. Le public est séduit par " The Shark ", nous on raffole toujours autant de " Violet " de " Speaking Machines ". 45 minutes de concert c'est trop peu, en témoigne le " c'était d'enfer ! " d'une mignonne collégienne en sortant du chapiteau.
La bonne surprise. On découvre HER, qui prend la suite de We Are Match sur la scène du Magic Mirror. Cinq musiciens, tous en sneakers blanches. Les deux lead-singers se distinguent par leur beaux costumes. On ne sait d'abord guère à quoi s'attendre : Michael Bublé qui rencontreraient Forever Gentlemen ? Que nenni. HER c'est une soul-pop ultra sexy, un duo de voix à la John Legendinatra, portée par un trio groovy de batterie, guitare et basse. On voudrait d'ailleurs en profiter pour saluer Thomas, ce bassiste du feu de dieu qui attirait bien des regards par ses exaltants pas de danse. On accroche particulièrement sur " Quite Like ", " Her " et " The President " dédiée à Donalt Trump, non sans humour. Victor et Simon, ex The Popopopos, chantent à tour de rôle, et n'hésitent pas à se lancer dans de théâtrales envolées lyriques suaves à l'américaine. C'est osé, mais c'est franchement réussi. Preuve en est qu'ils sont programmés cet été à Brighton au festival The Great Escape ainsi qu'aux Vieilles Charrues.
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Le soir on retrouve le quatuor 3SomeSisters qui impose d'entrée de jeu le respect. Costumés et maquillés comme à leur habitude, ils sont sincèrement impressionnants. Ils sont même très beaux. Leur musique aussi est remarquable, habitée par la force de leur interprétation. Ils te regardent droit dans les yeux, sans flancher, à coup de danse et de percussions tribales, en mêlant de belles harmonies à des séquences plus électro-pop. Bien sûr, on craque pour " Look At Me Now ", sans oublier " Fall Apart ", qui nous a fait nous déhancher, comme une bonne partie du public. Au top.
Clément Bazin est le second sur scène. Entouré par son pad, son ordi, et un spacedrum, le garçon propose de l'électro aux touches world. On a, on l'avoue, un peu de mal à entrer dans ce projet, ce qui n'est pas le cas des dizaines de collégiens venus se défouler dans la fosse.
Enfin, c'est au tour de Palatine de venir s'installer. Les gagnants du Prix Chorus (ils le sauront le lendemain matin), sont d'abord un peu troublés par le bruit de fond généré par les classes d'ados, plus contents de ne pas être en cours que d'assister à de beaux concerts, le groupe va petit à petit réussir à se lâcher. Les textes de Vincent et son timbre de voix qu'on adore magnifient les instrumentalisations aériennes. La batterie et la guitare sont précises et originales, sans jamais prendre le dessus l'une sur l'autre, la contrebasse sublime les harmonies (et la scène, qu'on se le dise !). Bref, on est toujours aussi conquises. C'est " Noir Nord " qui conclue cette deuxième soirée du Prix Chorus, de toute beauté.
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Photos : Emma Shindo