Salah Abdeslam I ©BFMTV
La justice belge s'est penchée sur le maintien en détention de Salah Abdeslam qui, avant sa remise aux autorités françaises, espère que le seul survivant des commandos des attentats du 13 novembre va permettre de lever les zones d’ombre sur les tueries de Paris.En fin de matinée, les représentants de l’ordre ont décidé de ne pas remettre le jeune homme aux autorités françaises "avant plusieurs semaines", selon les dires de son avocat Me Sven Mary. "Il doit encore être entendu au regard d’un autre dossier" a précisé le conseil, en faisant référence à une fusillade le 15 mars dernier dans la commune bruxelloise de Forest, dans laquelle le suspect est soupçonné d’être impliqué.Arrêté le 18 mars à MolenbeekLe 31 mars dernier, la chambre du conseil, juridiction d’instruction qui siège à huis clos, avait validé la remise à la France de Salah Abdeslam. Incarcéré dans le quartier de haute sécurité de la prison de Bruges, l'homme a été arrêté le 18 mars dans la commune bruxelloise de Molenbeek, après plus de quatre mois de cavale au nez et à la barbe des autorités belges. A en croire l’un de ses avocats, Cédric Moisse, il "souhaite toujours collaborer avec les autorités françaises".Son rôle minimisé dans les attentatsLe Français semble au cœur de la cellule jihadiste qui a semé la mort à Paris puis à Bruxelles. Il a "eu un rôle central dans la constitution des commandos" et "dans la préparation logistique" des attentats parisiens, avait indiqué le procureur de la République de Paris, François Molins. L’homme avait convoyé les kamikazes du Stade de France. Dans ses premières déclarations, au lendemain de son arrestation, Salah Abdeslam a minimisé son rôle, racontant qu’il "voulait se faire exploser au Stade de France" avant de faire "machine arrière", selon le Procureur de la République.
MuetLe terroriste s’est muré dans le silence. "Mon client dit qu’il a donné une tout autre version", selon Me Carine Couquelet, avocate de Hamza Attou, l’un des deux hommes venus chercher Salah Abdeslam à Paris le soir du 13 novembre. "Il lui aurait expliqué que sa ceinture d’explosifs n’avait pas fonctionné ce soir-là", ajoutant "ils vont payer pour la mort de mon frère", Brahim, l’un des kamikazes qui s’est fait exploser dans une brasserie parisienne". Hasard du calendrier, la commission d’enquête parlementaire française sur les attentats du 13 novembre s’est réuni hier à Bruxelles, notamment dans la commune sensible de Molenbeek, et a rencontré des responsables européens de la lutte antiterroriste, des services de renseignement et du parquet belge. AF