Edward Snowden ©Capture wired.com
Edward Snowden, l’un des lanceurs d’alerte les plus célèbres de la planète, a voulu faire passer un message, un brin ironique, à François Hollande, mardi dernier, via Twitter. Alors qu’iTélé relayait en direct les propos du président de la République, qui clamait l’importance des lanceurs d’alerte dans notre société, une citation a particulièrement attiré l’œil de l’Américain, réfugié en Russie : "Il faut protéger les lanceurs d’alerte, ils font un travail utile et prennent des risques" Cette phrase n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Edward Snowden l’a retweetée, en y allant de son petit commentaire (en français of course) : "Vraiment ?" Il faut dire qu’Edward Snowden a de quoi rire jaune : la France n’avait pas donné suite à sa demande d’asile, en juillet 2013, alors qu’il avait été inculpé par les États-Unis d’espionnage et de vol de documents appartenant à l’État.
Qui est-il ? Ex-technicien informatique à la CIA, l’homme travaillait (au moment des révélations) depuis quatre ans à la NSA (l’Agence nationale de sécurité américaine), en qualité d’employé de divers sous-traitants. Dell dans un premier temps, puis Booz Allen Hamilton, son dernier employeur en date.
Les révélations ? Il s’agit de l’une des plus grandes fuites de l’histoire des États-Unis. L’affaire éclate le 5 juin 2013, par le biais du quotidien britannique The Guardian, qui révèle que la NSA a collecté des millions de données téléphoniques auprès de l’opérateur américain Verizon. Dans la presse internationale, les révélations se succèdent : interceptions massives de métadonnées téléphoniques (horaires, durée, numéros appelés) et d’e-mails ; surveillance des réseaux sociaux, espionnage de grandes entreprises étrangères et des bureaux de l’Union européenne, écoutes des conversations de dirigeants étrangers, dont la chancelière allemande Angela Merkel.Ensuite ? Edward Snowden décide de dévoiler son identité juste après les premières révélations, le 9 juin 2013, en expliquant : "Je n’ai pas l’intention de me cacher, parce que je sais que je n’ai rien fait de mal". Le 17 juin, il déclare, dans une interview au Guardian: "Le gouvernement américain ne pourra pas étouffer cette affaire en m’emprisonnant ou en me tuant. La vérité est en marche et ne pourra pas être arrêtée".Au moment des faits, l’informaticien a déjà une longueur d’avance. Depuis le 20 mai 2013, Edward Snowden se trouve dans un hôtel de Hong Kong, loin des États-Unis. Inculpé d’espionnage en Amérique et de vol de documents appartenant à l’État, il s’envole le 23 juin 2013 pour Moscou. Date à laquelle il formule une série de demandes d’asile à 21 pays dont la France. Ce à quoi le gouvernement français avait répondu : "La France a reçu, comme beaucoup d’autres pays, par l’intermédiaire de son ambassade à Moscou, une demande d’asile de Edward Snowden. Compte tenu des éléments d’analyse juridique et de la situation de l’intéressé, il n’y sera pas donné suite".