SOCIÉTÉ > La prostitution quitte la rue pour le net

Publié le 07 avril 2016 par Fab @fabrice_gil
Dans les années 1980, 70% des prostituées exerçant sur le territoire français étaient de nationalité française. Elles ne sont plus que 20% aujourd'hui, selon les chiffres de l'Office central de répression de la traite des êtres humains. Les réseaux se réorganisent avec l'arrivée sur le marché du sexe tarifé de nouvelles filles venant d'Asie, au moment où les sites d'Escort-girl "en tournée" explosent.

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Image bank I ©Getty images


La mainmise des groupes criminels étrangers sur le marché de la prostitution, rapporterait des dizaines de millions d'euros par an selon les filières. En Europe, les réseaux qui exploitent des filles roumaines, maghrébines ou africaines, ont vu ces dernières années l'arrivée massive de travailleuses du sexe asiatiques sur les trottoirs et dans les salons de massage clandestins avec des prestations qualifiées "boom boom". La Chine, sur un milliard d'habitants, ne compte pas moins de 4 millions de prostituées. Enrôlées dans les réseaux, ces filles sont envoyées en Europe mais aussi en Afrique subsaharienne, où elles visent avant tout une clientèle d'expatriés.Nouvelles approchesAlors que, selon les estimations officielles, la France compte de 30 000 à 40 000 prostitués -hommes et femmes-, aucune statistique ne permet de dire combien d’entre eux ou d'entre elles œuvrent sur le net. Mais l’outil est devenu un élément majeur dans la mise en relation entre les travailleurs du sexe et leurs clients. Et pas seulement sur les sites dédiés : de plus en plus de personnes "tapinent" après s'être inscrites sur des sites de rencontre traditionnels, tels que Meetic ou Tinder. Par exemple, pas moins de 5 600 escorts hommes offrent leurs services -payants- sur planetromeo.com, site de rencontre gay. Nouveaux tarifsAutre nouveauté qui a renvoyé à la préhistoire les sites comme 3615 Ulla sur minitel, l'explosion des portails d’escorts féminines comme ladyxena.com. Le client peut sélectionner sa future partenaire selon sa ville, son "ethnie", son âge "minimum" ou "maximum", sa "taille de bonnet" ou encore ses "cheveux" et les futures pratiques sexuelles qui seront, ou non, exercées. Du "sur mesure" qui coûte plus cher qu'une "passe" classique.Quand on surfe sur les sites d'escort-girls, on remarque rapidement que beaucoup de filles sont "en tournée" et ne restent globalement que quelques jours sur place. Elles peuvent enchaîner jusqu'à 7 villes en 15 jours et peuvent même se déplacer dans le monde entier, mais le transport reste, bien évidemment à la charge du client. Les tarifs, ici, s'envolent : de 200 euros l'heure à plusieurs milliers d'euros la nuit. On trouve sur ces sites beaucoup de filles des pays de l'Est arrivées en France dans les années 2000, reconverties dans la prostitution suite à la répression du racolage passif. Ces annuaires où des milliers de femmes vendent leurs services très explicites aux hommes existent par centaines. AF