Bon, à la base, je ne suis pourtant pas fan d’histoires qui s’amusent à sortir mes héros préférés de leur environnement habituel. Si ça ne tenait qu’à moi, Batman resterait donc à Gotham et le Diable de Hell’s Kitchen… et bien forcément dans les rues sombres d’Hell’s Kitchen ! En envoyant Matt Murdock à Redemption Valley, en Alabama, afin d’y défendre un jeune homme accusé d’avoir tué un petit garçon, David Hine prend néanmoins le risque de changer de décor. Il a heureusement la bonne idée de se concentrer sur Matt Murdock dans son rôle d’avocat, ne sortant le déguisement de Daredevil qu’à de rares occasions. Le lecteur n’a donc pas vraiment droit à un récit de super-héros, mais à l’histoire classique d’un type qui se fait accusé à tort dans un bled perdu des États-Unis parce qu’il est différent des autres membres de cette communauté fort croyante… où il ne fait pas bon d’être sataniste (comme le pauvre accusé) ou de se déguiser en Diable (comme son avocat). De plus, le scénariste fait preuve d’ingéniosité afin que notre ami aux sens ultra-développés ne puisse pas déceler si le jeune homme est coupable ou non.
Inspirée d’une histoire véridique, ce récit qui met l’accent sur Matt Murdock et qui emmène le lecteur dans un bled perdu qui dévoile progressivement ses secrets, ne déborde certes pas d’originalité, mais le scénariste parvient tout de même à livrer un récit prenant et efficace. De plus, la mise en images de Michael Gaydos, rehaussé par la colorisation experte de Lee Loughridge, s’avère plutôt réussie.
Un bon one-shot !