Après avoir écouté avec attention la chanson de Delerm, nous sommes allés voir ça de plus près. Bon, il ne pleuvait pas, ce qui a considérablement modifié l'ambiance. Plus de mélancolie possible, la Normandie brillait sous le soleil. Si si, ça arrive ! Nous sommes à deux heures de Paris, à même 1h30 de certaines villes de banlieue parisienne, ce qui fait dire à leurs habitants qu'il est parfois plus rapide, les embouteillages aidant, de se rendre sur la côte Normande plutôt qu'au cœur de la capitale. Ce constat étant fait, nous voici à Deauville plage. Et la plage, elle est immense ! Grandiose ! Rien à voir avec la minuscule plage des Catalans à Marseille. Et puis, lorsqu'on tourne le dos à la mer, les immeubles n'ont rien de délabré. Face à l'horizon, les constructions sont ce qu'il y a de plus luxueux. Je m'attendais à de l'élégant et du prout prout, mais là ça dépasse mes attentes. Il y a tellement de richesse au mètre carré que ça en devient presque indécent. Deauville fait dans la démesure : une série de courts de tennis en terre battue, des hôtels particuliers aux dimensions mégalo, sans oublier le casino, élément inévitable du paysage urbain. Ensuite, autour, il y a quelques artifices qui indiquent bien le niveau de vie des résidents ou des vacanciers ; les restaurants hors de prix, les belles voitures, etc, etc. Deauville, c'est aussi l'hippodrome, immense, à la renommée mondiale, et très bientôt des courts de tennis en gazon véritable, très rares en France.
Mais revenons à la plage, sur les "planches". Nous ne sommes pas très loin de la place où a été tourné le film de Lelouch "Un homme et une femme" et, à deux pas de là, les cabines de plage privées sont baptisées des noms les plus célèbres du cinéma international. C'est en les égrainant qu'on se rend compte de son inculture cinématographique... Certains, rêvant sans doute de postérité et de célébrité, ont inscrit leurs noms sur les barrières anonymes. Plutôt que de faire les stars, nous préférons nous déchausser et marcher.
Envie d'une grande balade au bord de la mer ? C'est plus que possible, tant la plage de Deauville est interminable. Le sable est fin, juste parsemé par endroits de coquillages, moules et autres couteaux, mais rien de vraiment dissuasif pour des pieds habitués à la liberté. Une heure, deux heures, en long, en large et en travers, nous parcourons la vaste étendue blonde, jusqu'aux limites de la ville. Jusqu'à nous retrouver aux abords de Bénerville, sur une côte plus sauvage, différente, ponctuées d'anciens bunkers, mais toujours belle. De quoi s'extasier un moment sur des paysages du Calvados qui n'ont pas fini de nous séduire et de nous étonner. Alors, certes, le climat est frais et assez humide, il faut l'avouer. Mais, un jour de beau temps comme aujourd'hui, à une période de l'année où les 70% de résidences secondaires qui "peuplent" la ville sont encore inhabitées, il y a de quoi se sentir à l'aise à Deauville... même sans Trintignant.