Charente-Maritime : le projet éolien en mer d'Oléron est-il torpillé ?
Publié le 06 avril 2016 par Blanchemanche
# TransitionénergétiqueLa conférence nationale sur la transition écologique de la mer et des océans a lieu vendredi. On y causera sans doute éolien.© AFPLe site au large de l'île d'Oléron ne figure pas dans le troisième appel d'offres sur l'éolien en mer annoncé ce lundi.
Ségolène Royal vient-elle de torpiller le projet de parc éolien en mer d'Oléron ? La question s'est posée lundi, lorsque la ministre de l'Écologie lançait le troisième appel d'offres pour l'implantation d'un parc producteur d'énergie éolienne en mer. Elle désignait alors une seule zone, au large de Dunkerque (département du Nord).
Ce troisième appel d'offres, c'est pourtant la clé que les promoteurs du projet d'Oléron attendaient avec impatience pour ouvrir la voie vers l'implantation d'un parc situé à une vingtaine de kilomètres au large, dénombrant 60 à 80 éoliennes, pour une puissance produite équivalente à la consommation de l'ensemble des foyers de la Charente-Maritime.Déjà espéré à la fin de l'année dernière, cet appel d'offres fut reporté. Et l'annonce de lundi en a assis plus d'un au-delà du viaduc.Faut-il pourtant que les Oléronnais pleurent sur leur sort en déchirant la copie, et avec eux la filière professionnelle qui se met en ordre de marche à La Rochelle ? Le port de la Cotinière est prépositionné pour devenir le site de maintenance du parc, tandis que les machines seraient assemblées au Grand Port maritime de La Rochelle. Vincent Balès se refuse à jeter le bébé avec l'eau du bain. Depuis trois ans, l'énergéticien allemand qu'il représente en France (WpD offshore) a réuni toutes les conditions d'un consensus en Oléron pour que le projet d'un parc éolien en mer soit accepté. Un défrichage du terrain et des esprits qui, au jour du feu vert ministériel, donnerait à l'entreprise un coup d'avance dans l'appel d'offres.
Il reste de l'espoir
" L'inquiétude qui peut résulter de cette annonce de Ségolène Royal est contrebalancée par les dernières informations que j'ai lues et reçues, tempère Vincent Balès. "Les Échos" datés de mardi citaient une source proche du ministère. Elle disait que le travail se poursuivait pour d'autres projets. Cela peut laisser supposer que la porte n'est peut-être pas fermée dans ce troisième appel d'offres pour Oléron. J'ai aussi eu un contact avec la conseillère régionale Maryline Simoné (elle est proche de Ségolène Royal) qui me parlait d'un nouveau communiqué à venir. "Vincent Balès a aussi joint Pascal Massicot, le président de la Communauté de communes d'Oléron, " pour lui dire de ne pas s'inquiéter de ces premières annonces ". Il restera donc à l'écoute de ce qui va se passer dans les prochains jours. La semaine ministérielle est propice aux déclarations sur le sujet. Vendredi se déroule à l'initiative du ministère la deuxième conférence nationale sur la transition écologique de la mer et des océans. Elle sera suivie du Conseil national de la mer et des littoraux. Ça, c'est pour la lecture optimiste. Vincent Balès y ajoute que WpD Offshore, à travers le Syndicat des énergies renouvelables, participe toujours aux travaux du ministère pour refondre le cahier des charges des champs éoliens marins. En vue de définir des orientations qui visent à baisser le coût de cette énergie. C'est ainsi que ce troisième appel d'offres introduit une nouvelle procédure dite de dialogue concurrentielle. Elle permettra au ministère d'échanger avec les candidats afin de leur donner la possibilité d'améliorer leurs offres au cours de la procédure.Sur un versant nettement moins serein, le représentant de WpD France pose entre les lignes la question de l'ambition réelle pour cette filière. " Cinq projets étaient posés au premier appel d'offres, deux au deuxième, un au troisième… et après ? "
http://www.sudouest.fr/2016/04/06/charente-maritime-le-projet-eolien-en-mer-d-oleron-est-il-torpille-2322894-1391.php