Madame H. : Je ne recherche absolument rien.
Patrizia : Ou des figurants pour vos photos de famille.
Madame H. : Je n’ai pas besoin de famille.
Patrizia : Vous êtes vieille, vous êtes seule et vous avez froid.
Madame H. : L’absence d’enfants de me trouble pas.
Patrizia : Paolo me manque.
Madame H. : Plus que deux semaines.
Patrizia : Vous parlez de quelque chose que vous ne connaissez pas.
Madame H : L’attente, je connais ça.
Patrizia : Je n’attends pas, je marche sur une jambe. J’ai la moitié d’un cœur qui bat.
Madame H. : Plus que deux semaines.
Patrizia : Vous avez peur hein ? Vous avez peur que je vous plante là, juste deux semaines avant vos foutus six mois. Bien sûr que je vais rester. Vous serez toujours la plus belle pour aller danser… Tout est si calme ici, tout est si organisé, on sait toujours ce qui va se passer.
Madame H. : Il fait beau dehors.
Patrizia : Les vêtements dans l’armoire, je les classerai par couleurs et du plus clair au plus foncé.
Madame H. : On pourrait sortir.
Patrizia : Les couleurs pleines et les imprimés. Finalement, j’aime bien les imprimés. Les grands motifs, les robes à fleurs, les bras nus et les sandales bien décolletées. Une armoire à chaussures. Des ballerines pour les jours plats et des escarpins si je veux voler.
Madame H. : Essayez de courir avec des escarpins.
Patrizia : Ce sera joli en plein soleil. Ce qui manque ici, c’est la lumière.
Madame H. : On devrait sortir.
Patrizia : Ce qui manque ici, c’est l’été.