Magazine Asie

1 contre 1,3 milliard

Par Antoinehl

1,3 milliards d’indiens, comment faire pour se démarquer ?
Je suis frappé, depuis mon arrivée, par l’importance ici du culte de la personnalité.
Prenons trois illustrations, le sport, le cinéma, et le monde de l’entreprise.

Le cinéma d’abord.
Peu de figures étrangères ici, les vraies star sont celles de Bollywood.
En particulier Amitabh Bachchan, le Robert de Niro indien, est présent partout, posant dans une attitude toute royale, pour des costumes taillés sur mesure par une des célèbres marques indienne.
Son fils, Abhishek, s’est marié avec la plus belle et plus connue des actrices de Bollywood, Aishwarya Rai.
Une dynastie qui fait le bonheur des groupies hystériques.

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L’engouement pour le cinéma est concomitant avec la passion absolue qu’ont les indiens pour le cricket.
Après leur victoire d’un cheveu face à leur voisin pakistanais (cf précédent post), les portraits géants des capitaines et des joueurs les plus importants de l’équipe, ont commencé à fleurir un peu partout sur les murs de Bangalore.

J’en entends déjà qui disent que finalement, ça ne semble pas si différent de nos pays occidentaux.
C’est vrai au prime abord, mais jetez un coup d’œil un de ces jours sur la version locale de Yahoo!
Quand en France et aux Etats Unis, les articles font leur choux gras des scandales de mademoiselle Spears ou le fait que, je cite “Marc Anthony est accroc au KFC”, et bien sur la version indienne, les articles louent la prodigalité des acteurs ou leurs actions envers les enfants malades.
On se dit que la “peopolisation” (vilain mot) est, ne serait-ce plus saine, en tout cas plus idéalisée ici.

Pour ce qui est du monde professionnel, si vous avez la chance de venir ici, il faut prendre la compagnie d’aviation Kingfisher.
Une des plus chics, les fauteuils sont en (faux) cuirs, et les appareils partent à l’heure…
La société, qui fabrique aussi de la bière (la seule qu’on trouve dans absolument tous les bars), de l’eau, et qui vient de signer un partenariat avec American Express, est dirigée par Vijay Mallya.

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Homme de forte taille, à la barbe soignée, il accueille le passager par le biais d’une vidéo, avec un message où en substance, il annonce qu’il a personnellement recruté tout le personnel et que chaque passager est un invité de sa maison. Un large magazine lui laisse une place de choix et il est rare de parcourir un journal économique indien sans croiser sa tête.
Qui pourrait imaginer en France, que le patron d’Air France, mandaté, puisse s’enorgueillir d’être l’hôte personnel des voyageurs ?
Il est vrai que des patrons charismatiques comme Branson, Gates ou Jobs ont fait leur apparition ces dernières années mais la taille de l’Inde rend cette personnalisation des dirigeants très marqué.

Une petite dernière illustration. Le Guinness book des records enregistre ici le troisième nombre de records mondiaux derriere les Etats Unis… et l’Allemagne.

A une échelle plus modeste, les récompenses données par le management de mon agence (cf l’article sur la soirée d’il y a quelques semaines), étaient très axée sur le dépassement personnel, même si l’accent était mis aussi sur la notion de groupe.

Au risque de me répéter dans mes sources, Friedman expliquait dans son bouquin qu’après l’ère de l’État tout puissant, vint celle de l’entreprise, puis, et c’est la période actuelle, celle de l’individu qui prévaut.

Il va falloir se battre

:-)


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