Comme beaucoup d’entre-vous ont pu le lire, des attentats ont été commis hier soir à Jaïpur, capitale du Rajasthan (nord de l’Inde). Sept bombes presque simultanées ont tué 80 personnes et en ont blessé plus de 150.
Je ne reviendrai pas sur l’horreur des images mais plutôt sur la réaction des gens du bureau ce matin.
Cette série d’explosions m’a rappelé celle de Paris il y a quelques années et l’atmosphère lourde qui s’en était suive. Et bien ce matin, l’ambiance du bureau est strictement la même qu’hier; aucune réaction; aucune conversation sur les évènements de la nuit dernière.
J’ai demandé à mes voisins de table ce qu’ils en pensaient. Au mieux une vague connaissance de l’information, mais surtout une concentration sur l’urgence du travail quotidien en cours. “You know, it is far away and people have no time to think about this. They have enough to think with their own life”.
La question de l’individu dans un ensemble aussi grand et tellement diverse de l’Inde se pose à nouveau.
Les indiens (du moins ceux que je vois ici, l’idée n’est pas de faire une généralité, mais de rationaliser mes observations) se concentrent sur leur avenir en tant qu’individu, et ne paraissent avoir qu’un sens limité de la nation indienne. Bien sûr il y a l’hymne chanté avant les films au cinéma, bien sûr il y a les autocollants sur les voitures “We are indians first“, mais tout cela me parait être des initiatives imposées et non un sentiment intrinsèque.
Mais une des conséquences de cet individualisme est une propension à toujours avancer quelques soient les horreurs, les problèmes et les obstacles de la vie.
Une formidable force que j’essaye de capter un peu, en tachant, comme tout le monde ici, d’observer avec recul ce qu’il se passe autour de moi -et sans devenir insensible-.
Difficile alchimie.