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310 – DANS L'AME DU DEMIURGE (suite 2)

Publié le 05 avril 2016 par Jeanjacques

1 - Nous avons vu (cf note 309) que le démiurge a arrêté son choix sur seulement trois particules fondamentales comme base de son meccano universel. Quelles sont les contraintes et intérêts de sa sélection ?  Ces particules devaient être différentes et donc de masse inégale. Nous avons ainsi: une petite (électron) et deux d’importance équivalente mais  de poids différent (proton, neutron). Comme nous l’entendions, la procédure de création doit d’être unique car on ne comprendrait pas qu’existât plusieurs types de genèse, une pour chaque particule. Dans ce cas, il pourrait exister un profond déséquilibre initial entre les quantités produites des différentes particules (même si ce déséquilibre peut naître par la suite).

Si la procédure s’avère unique, alors les trois particules doivent être créées en même temps (1). L’un doit se diviser en trois. Pourquoi en 3 et non en 4, 5,6 ? L’univers aurait été plus riche en combinaisons à conditions qu’elles eussent été toutes de masse différentes.

Nous ne pouvons pour l’heure apporter de réponse à cette question puisque celle-ci doit dépendre des conditions de leur création. En effet, on doit envisager la façon dont le démiurge engendre sa matière. Qu’est-ce donc que la genèse, comment et à partir de quoi la matière peut passer à l’existant ?

2 – Toute création suppose une substance de base et un acte de transformation de celle-ci. Ici le démiurge se trouve confronté à un dilemme redoutable : pour engendrer sa matière, il doit exister une substance première d’où l’extraire, mais celle-ci doit avoir été déjà créée par lui-même, ce qui suppose l’engendrement d’une substance -2, puis -3 etc… à l’infini. Le démiurge, en divinité responsable, n’imagine pas accoucher de sa matière à partir du néant et reste respectueux du principe : ex nihilo nihil fit. Il doit se résoudre à assumer ce paradoxe : il ne peut avoir engendré la substance primordiale, elle se doit d’être incréée, comme créateur il est dessaisi de sa création. La substance primordiale indispensable à la fabrication de la matière doit avoir toujours « été là », incréée, son essence est donc l’éternité.

Mais que signifie « l’être-là » de cette substance ? Elle doit bien occuper un lieu, un espace.  Mais cela suppose que l’espace préexiste à celle-ci car elle ne saurait emplir un néant. Mais qu’est-ce donc qu’un espace, comment celui-ci peut-il exister ? Comment peut-il être différent du néant, le Rien contenant le rien ? Pour exister l’espace doit avoir quelques accointances avec la physique du réel afin de se distinguer du pur néant. Si la substance primordiale doit remplir l’espace mais si cet espace n’est pas un Rien d’être, on doit en conclure que cette substance incréée ne vient combler aucun vide préalable qui serait néant, mais qu’elle EST l’espace lui-même. On ne peut dissocier l’espace en contenu (vide) ayant un contenant (la substance primordiale).

L’espace puisque constitué de la substance primordiale possède les propriétés de celle-ci. Il nous faudra les examiner pour connaître comment le démiurge peut bien engendrer les 3 particules permanentes, puisque son rôle semble limiter à cette seule fonction.

 (A suivre...)

(1) La question de l’antimatière n’est pas examinée à ce stade.


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