LES VISITEURS 3 : Les polémiques s’enchaînent

Il est étonnant de découvrir la différence de traitement médiatique en la Belgique et la France à l'occasion de la sortie du troisième opus du film de Jean-Marie Poiré, Les Visiteurs 3, La Révolution.

Arrivés en 1793, en pleine Révolution française, Godefroy de Montmirail et son écuyer Jacquouille la Fripouille rencontrent Jacquouillet, descendant de Jacquouille et accusateur public et se retrouvent empêtrés dans la tourmente de la Terreur. Godefroy est confronté à sa descendance de l'époque, qui essaie d'échapper à la Révolution : lui et son écuyer les aident à fuir et tentent de retrouver un descendant de l'Enchanteur pour rentrer à leur époque1. Les deux voyageurs temporels subissent en effet des effets secondaires inquiétants dus aux couloirs du temps non refermés.

Christian Clavier, accompagné par Marie-Anne Chazel, Sylvie Testud et Ary Abittan, se retrouve sur tous les plateaux. Ils étaient la semaine dernière dans C à vous sur France 5, ils étaient hier dans Touche pas à mon Poste sur D8, ils seront encore ce soir dans une émission spéciale Les Enfants de la Télé sur TF1. Et en Belgique ? Rien ! Pourtant, le plat pays espérait une sortie médiatique importante car de nombreuses scènes ont été tournées en Wallonie (Liège, Namur et Bruxelles) en juin 2015 mais, là, tout le monde s'en fout ou l'a oublié ! Ce matin d'ailleurs dans la Team Toussaint, Bruce Toussaint déclarait que le film avait été tourné à Prague. Aussi ! Mais pas que, cher Bruce !

Je reste étonné que les journalistes français parlent si bien du film alors qu'en Belgique, aucune vision presse n'a été prévue. La réponse est venue, à nouveau, de Bruce Toussaint ce matin sur iTélé : seuls les journalistes qui interviewent les acteurs ont vu le film. Marie Colmant n'y voit aucun problème car Les Visiteurs est le type film qui fera ses entrées avec de bonnes ou de mauvaises critiques. En d'autres mots, on s'en fout des journalistes, gardons juste la promo sur les groupe Canal+ et TF1, deux partenaires financiers du film.

Pendant ce temps, en Belgique, les dents grincent.
Le distributeur belge avait organisé une projection du film lors du BIFFF à Bruxelles le 1er avril 2016. La veille nous avons reçu ce communiqué de presse :

Paradiso a fait une demande au préalable pour la projection du BIFFF. Cependant, Gaumont a décidé à la dernière minute de ne pas permettre la diffusion du film dans tous les festivals avant la date de sortie en France et en Belgique.
Nous avons essayé de défendre et d'assurer la projection au festival à tout prix mais Gaumont a entrepris des actions légales afin de prohiber la vision ne nous donnant aucun autre choix que de retirer la projection du BIFFF du 1er avril.

Cette annulation n'a pas été au gout de tout le monde. Le journaliste de la RTBF, Christophe Bourdon, a écrit une fausse interview hilarante (et surtout sarcastique) avec le directeur de la communication de Gaumont.

Ils (les acteurs belges) jouaient tous bien ! Du coup, ils n'étaient pas du tout raccord avec le reste du casting. Franck Dubosc ne savait plus comment jouer faux. Vous imaginez ? Il se repassait des scènes de " Cineman " entre chaque prise pour essayer de retrouver sa technique. Je peux vous dire qu'on a ramé au montage pour essayer de créer une unité de jeu dans tout ça.

Lire l'article complet : cliquez ICI

Une autre polémique a fait la une des médias français cette fois-ci : l'absence du nom de l'acteur noir Pascal N'Zonzi.
S'il y a 9 acteurs sur l'affiche - une volonté de Christian Clavier de montrer la nouvelle génération (tout le film repose sur cette dualité de générations de comiques. Une idée qu'il lui est venue en voyant le succès de Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? dans lequel Christian Clavier joue) - s'il y a 9 acteurs donc, il n'y a que 8 noms sur l'affiche !

Quel nom manque en haut de l'affiche? Celui de l'acteur Pascal Nzonzi, l'acteur noir. #France2016 #sowhite pic.twitter.com/AtVNo9NPEQ

- Virginie Sassoon (@ViSassoon) April 3, 2016

Gaumont s'est défendu de racisme et trouve la polémique démente. La raison est purement contractuelle. Les studios ont répondu au magazine Challenge : " Lorsqu'un comédien signe pour tourner un film, sont décidés également la présence de son nom sur l'affiche mais aussi le lettrage ou la typographie. Il semble donc que le contrat de Pascal N'Zonzi ne stipulait pas l'obligation d'apparaître en haut de l'affiche à l'instar de Alex Lutz, Ary Abittan ou encore Sylvie Testud. "

OK mais lorsqu'après coup, on décide de mettre l'acteur sur l'affiche et que tout le monde est cité sauf un, peut-être faudrait-il réfléchir et mettre quand même le nom sans pour autant que cela soit signé dans le contrat, non ?

Alors, faut-il ou non aller voir Les Visiteurs 3, La Révolution ?
Les médias français mettent surtout en avant le carton qu'avait fait le premier opus lors de sa sortie en salles (27 janvier 1993) : 14 millions d'entrées. Les Visiteurs 2 : Les Couloirs du temps, sorti en France le 11 février 1998 avait, quant à lui, fait déplacer 8 millions de spectateurs. Le remake américain, Les Visiteurs en Amérique, réalisé aussi par Jean-Marie Poiré sous le pseudonyme de Jean-Marie Gaubert, sorti en France le 11 avril 2001, avait tué la saga en ne faisant déplacer qu'1,2 millions de spectateurs dans les salles françaises.

15 ans plus tard, cet épisode américain a disparu des mémoires. Les chaînes de télé nous abreuvent des deux premiers épisodes afin qu'une nouvelle génération - celle qui va se déplacer pour y voir ses humoristes - découvre l'histoire des Visiteurs. Les différents passages télés donnent plutôt envie d'aller découvrir le film. Il sort le 6 avril 2016. A vous de décider !