Le génie des coïncidences de John IRONMONGER

Par Lecturissime

Thomas Post, maître de conférence à l'université de Londres, se présente comme un expert es coïncidences. Venez à lui avec ce que vous prenez pour une coincidence étrange, qui pourrait être selon vous la marque d'une instance supérieure qui régirait nos vies, et il vous démontrera que tout n'est qu'une question de probabiblités et que votre évènement n'est que le fruit du hasard et de la nécessité. Mais le jour où la belle Azalea se présente à lui avec ses propres coïncidences étranges, ses certitudes vacillent. Il se penche alors sérieusement sur - et dans - la vie de la jeune femme afin de dénouer les noeuds déterministes qui semblent la régir...

Cette plongée le mène aux quatre coins du monde, de l'île de Man jusqu'en Ouganda, dans un pays meurtri par une guerre civile sanguinaire. Dans cette région en effet sévit le diabolique Joseph Kony, personnage réel recherché par la Cour pénale internationale pour 33 chefs d'accusation pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Il serait responsable de la mort de plus de 100 000 personnes en Afrique centrale ces vingt-cinq dernières années et aurait enlevé entre 60 000 et 100 000 enfants. Par le biais de la fiction, l'auteur apporte un éclairage sur ces évènements tragiques :

"Nous sommes doués pour escamoter des évènements monstrueux, sans compter qu'après tout, ceux-ci se déroulaient en Afrique, un continent qui demeure effectivement invisible - non parce que la lumière échoue à percer les ténèbres, mais parce que très peu d'entre nous choisissent de regarder ce qu'elle révèle." p. 160

Azalea était-elle déstinée à connaître une telle cruauté ? Va-t-elle mourir le 21 juin comme nombre de ses ancêtres ? Est-elle guidée par une instance supérieure ? Ou portée par le hasard ? Autant de questions qui trouveront des réponses partielles résonnant d'échos kantiens ...

"... Il y a une providence particulière dans la chute d'un moineau.

Si c'est mainteannt, ce n'est pas à venir ;

Ce que j'ai moins aimé : J'ai trouvé les passages sur l'Ouganda trop documentés à mon goût, presque "collés" à cette intrigue des coïncidences, comme pour apporter un crédit historico-politico-social.

Tous ces avis sont bien plus enthousiastes que le mien !

Le génie des coïncidences, John Ironmonger, traduit de l'anglais par Christine Barbaste, 10-18, février 2016,