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Panama papers, l'autre nom de la mondialisation

Publié le 04 avril 2016 par Despasperdus

Société Générale, HSBC, Swissleaks, Luxleaks, et aujourd'hui Panama papers... Combien de nouveaux scandales faudra-t-il encore pour que les paradis fiscaux soient définitivement interdits et l'évasion fiscale combattue sans pitié à l'instar du terrorisme ?

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Je pose la question parce que tous ces scandales qui révèlent des actes délictueux ou légaux sont systématiquement traités par les grands médias comme des faits anecdotiques, voire people, en mettant en avant des personnalités du monde du sport, du spectacle, des affaires ou de la politique. Et quand un lanceur d'alerte se manifeste, un journaliste tel que Denis Robert et un fonctionnaire comme Rémy Garnier font leur job, [1] les médias ont tendance à les regarder de haut et à leur prêter des intentions guidées par la vengeance ou l'aspiration à la notoriété.

Or, ces faits font système.

Celui du capitalisme déréglementé qui préfère empocher de l'argent à très court terme en exploitant à fond la spéculation financière pour satisfaire l'appétit insatiable des actionnaires, plutôt que d'investir.

Un système qui - via les stocks-options et autres privilèges - incite les dirigeants des grandes entreprises à adopter le comportement d'un spéculateur boursier, préférant ainsi les profits vite acquis aux investissements à moyen et long termes, pour empocher des revenus si importants et indécents qu'il est impossible au commun des mortels de se les représenter.

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Un système qui préfère le chacun pour soi à la solidarité, les retraites par capitalisation aux retraites par répartition, avec les fonds de pension de retraite. L'euro fort et l'austérité imposés au peuple grec et autres peuples européens garantissent les pensions de certains retraités, notamment allemands.

Un capitalisme mondialisé et déréglementé qui avec TAFTA aura sa "justice" privée, dite arbitrale. Les multinationales disposeront d'une instance ad hoc pour protéger leurs droits exorbitants au détriment des peuples. Les intérêts des 1 % de la population qui possèdent 50 % des richesses mondiales seront bien mieux protégés qu'aujourd'hui...

Un système dominé par la finance grâce à l'impuissance et la servitude volontaire des gouvernants des plus grandes puissances, voire grâce à leur complicité (Clinton, Bérégovoy, DSK, etc). Ces dirigeants cachent leur asservissement à la finance au moyen d'une diplomatie aggressive pour piller et dénicher de nouveaux marchés. Et comme par hasard, certains à la fin de leur mandat se font offrir des places surpayées par une maultinationales ou inviter à faire des conférences grassement rémunérées.

Une finance qui spécule sur les dettes publiques dont elles sont les premières responsables à coup de lobbying pour faire baisser les impôts et les charges sociales, et pour encourager les plus riches à pratiquer l'évasion fiscale. Cette dernière représente annuellement, selon Gabriel Zucman, l'équivalent de l'impôt sur le revenu... [2]

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Un système qui favorise les activités du Crime grâce au discret blanchiment de l'argent sale et qui permet de le réinjecter dans l'économie "légale"...[3] Et aussi, à un degré moindre, les conflits d'intérêts avec les allers-retours incessants de hauts fonctionnaires du secteur privé au secteur public et vice versa.

Le capitalisme pèse sur nos vies : salaires et pensions, conditions de vie et de travail, taux de chômage et précarité, taux d'imposition et services publics, etc. La principale conséquence est le niveau de l'endettement public qui produit des effets notables sur les éléments précités via l'austérité et la régression sociale. [4]

Quand les dettes publiques sont très importantes, elles ne sont pas le fruit de l'inconséquence des peuples qui vivent au-dessus de leurs moyens (comme le répètent à l'envi les "grands " médias), mais celle des gouvernants qui sont soumis au monde de la finance ou corrompus par lui. Ces dettes servent de prétexte à toutes les politiques austéritaires, selon lesquelles il faut réduire, coûte que coûte, les "dépenses" sociales pour rembourser une dette impossible à rembourser.[5]

Le nouveau scandale des Panama papers pose une fois encore la question de la lutte contre la mondialisation capitaliste qui pratique le dumping social, le dumping environnemental, le dumping légal et le dumping fiscal en quasi impunité !

Je crains que les grands médias, propriété d'industriels et d'affairistes, ne posent en ces termes le sujet. Je crains également que Moi Président n'aille pas plus loin que ce qu'il a déjà dit...

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Notes

[1] L'hallucinante affaire Rémy Garnier ou le mépris de la République !

[2] La richesse cachée des nations (G. Zucman)

[3] Le nouveau capitalisme criminel (JF Gayraud)

[4] Ce n'est pas le social qui endette la France mais la corruption...

[5] AAA, Audit Annulation Autre politique


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