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Mousquetaire T1: Alexandre de Bastan par Calvez et Duval

Publié le 04 avril 2016 par 7bd @7BD
Couverture de Mousquetaire de Calvez et Duval chez Delcourt Série : Mousquetaire Titre : T1 Alexandre De Bastan Auteur : Fred Duval (scénario), Florent Calvez (dessin), Delf (couleur) et Ugo Pinson (couverture) Editeur : Delcourt Collection : Machination Année : 2016 Page : 64 Résumé : Nous sommes en 1661 en France. La fronde est loin derrière nous mais les rancœurs ont survécu et attendent leur heure pour exploser. Colbert, ministre du roi, décide d'évincer Condé. Cette arrestation va mettre le feu à un salve de tonneaux de poudre qui risque d'ébranler la monarchie elle-même. Heureusement, les mousquetaires, aux ordres du roi - maintenant que Mazarin est décédé - sont toujours là pour défendre l'ordre et la justice, ainsi que les intérêts de Dieu et du roi. A cette époque, ça se rejoint légèrement. Et à la tête de cette compagnie d'élite, le légendaire D'Artagnan ! Ce valeureux combattant va avoir bien du fil à retordre mais il sera soutenu vaille que vaille par un petit nouveau, un jeune mousquetaire tout frais s'appelant Alexandre de Bastan. Alexandre idolâtre D'Artagnan et cette tragique affaire va lui permettre d'enquêter au plus près de son idole. Mais le choc de la réalité, la noirceur de cette affaire, les intérêts du roi prioritaires parfois sur la justice elle-même risquent vite de faire déchanter ce petit jeunot, épris de justice tout autant que de D'Artagnan ! Mon avis : Ce premier tome – d'une série prévue en quatre volumes - lance l'intrigue et met en scène les différents protagonistes et il y a du monde. Les noeuds se révèlent et le piège se resserre autour des victimes ! D'ailleurs, on démarre la lecture sur une page où un serpent siffle dans les marécages. toute une symbolique marquée par un extrait des Fâcheux de Molière pour finir le tome sur une citation de ces mêmes Fâcheux ! Rassurez-vous, pas besoin d'être un féru d'histoire ou un esthète de la littérature du dix-septième siècle pour comprendre les enjeux de ce mystère. Les éléments nous sont donnés au fur et à mesure. Et nous passons d'un personnage à l'autre, d'un premier rôle à un second, chacun tissant, volontairement ou non, la toile de cette histoire. J'ai pris plaisir à essayer de démêler ce mic-mac d'alliances sournoises. Les découvertes m'ont surprises même si certains événements semblent tracés d'avance. Je pense à la rencontre entre Eloïse et Alexandre. D'Artagnan vous surprendra probablement, personnage ambigu oscillant sur la ligne du bien, et bien souvent à la floue et sombre limite de cette séparation.
Alexandre est celui par qui nous allons pénétrer dans le cœur de la compagnie des mousquetaires. Mais en parallèle, on suit également Eloïse de Grainville qui rentre au service de Madame Locuste. Jeune femme de petite noblesse, Eloïse se retrouve corps et âme au service de cette curieuse intrigante. Alors que tout ce petit monde agit – de préférence - dans l'ombre afin de préserver sa sécurité, les morts vont quand même pleuvoir. Et au détour de cette intrigue policière et politique, vous croiserez avec plaisir quelques personnages historiques connus. Fred Duval semble avoir pondu une histoire enchevêtrée qui va nous réserver quelques beaux rebondissements. Et pour la dessiner, il appelle à son secours Florent Calvez. Extrait de Mousquetaire de Duval et Calvez chez Delcourt Florent Calvez part sur un style totalement réaliste. Mais ses dessins gardent la trace de traits et de hachures qui nous rappellent qu'il s'agit bien d'une BD. Les personnages semblent expressifs mais ont une touche un peu figé, à mon goût. Les scènes d'action sont dynamiques mais gardent une trace de ce figé qui semblent parfois les suspendre dans le temps. Mais les joutes d'épée sont bien vivantes. Le petit moins, à mes yeux, relève d'un léger souci visuel. Il y a beaucoup de personnages, et la plupart d'entre eux sont des hommes bruns aux cheveux longs dotés d'une moustache brune, d'yeux marrons et d'un gros nez – j'avoue, je caricature un peu - ! Ce qui fait qu'au bout d'un moment, à force de passer d'un endroit à un autre, j'ai fini par m'y perdre et il ne restait que les tenues pour bien différencier les personnages, à quelques exceptions près. Je pense au bouc de Portau et bien sûr, à la blonde chevelure caractéristique de Alexandre de Bastan ! Les décors sont imposants. Réalistes et denses, ils semblent toujours cerner nos héros. Et la noirceur du récit contraste savamment avec ces belles journées ensoleillées. Les couleurs ont été réalisées par Delf. En fait, les hachures alourdissent le trait et par exemple, donnent du poids aux étoffes des vêtements, et servent aussi parfois à créer les ombres du dessin. Ce qui permet aux couleurs d'éviter les dégradés qui peuvent parfois faire artificiels et de basculer de la lumière à l'ombre par le simple ajout d'une trame plus foncée, se mariant avec les hachures de Calvez. La composition est assez variée. Nous avons des planches de trois à cinq bandes composées de une à quatre cases. Les cases savent laisser de l'espace à l'action et surtout aux espaces entourant les personnages. Les bandes se rétrécissent, s'élargissent, se chevauchent, bref, une composition dynamique qui permet de rester dans l'histoire. Le cadrage mélange certes plans larges et plans serrés mais aussi quelques plongées et contre-plongées, désaxage du point de vue, inserts forts. Autant de choix qui permettent de resserrer l'action sur un personnage, son regard, ses émotions ou d'ouvrir sur un vaste plan d'ensemble pour exposer une rue, une ville, une forêt mal famée... Notons la très belle couverture réalisée par Ugo de Pinson et qui, si elle vous donne une juste idée de l'intrigue, ne vous donne pas du tout un reflet du style graphique qui vous attend à l'intérieur de la BD. Si la couverture vous tape dans l’œil, ouvrez l'album avant d'aller à la caisse. Bref, vous l'aurez compris, si vous accrochez au style graphique, vous n'aurez aucun mal à apprécier cette BD car son intrigue tient bien la route. Mais il faut se faire à ces personnages se ressemblant parfois trop, de mon point de vue. Zéda au service du roi ? Mousquetaire T1: Alexandre de Bastan par Calvez et Duval David  Inscrivez vous à notre newsletter :

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