Crédit photo : wikimedia commons
Malheur à toi la ville cuprifère.
Toi qui t’enorgueillit d’être la capitale économique du Congo-Kinshasa.
De tout temps les néoconquistadors ont cherché à parader sur la place Moïse Tshombe(1) pour se persuader d’avoir la main sur le tiroir-caisse (mines, taxes, forêt, patrimoine de l’État…)
En effet on ne peut diriger ce pays continent sans posséder les fabuleuses richesses minières de Fungurume, Kolwezi et les contrées alentour ; sans contrôler la grande porte qu’est le poste douanier de Kasumbalesa.
À toi seule, Lubumbashi, tu représentes le symbole de cette opulence à l’état brute.
Je marchais sur le trottoir d’une rue animée de Kinshasa, le siège des institutions de la république. Une alerte Facebook m’obligea à sortir mon smartphone de la poche.
J’apprenais alors que la fierté avait fait place à la psychose : le prix d’un sac de farine de maïs, denrée la plus consommée, était passé du simple au double. En un clin d’oeil les prévisions budgétaires des ménages lushois étaient chamboulées.
Je n’eus pas besoin de chercher une explication à cette crise économico-sociale. Car il est de notoriété publique que ma ville dépend à 90 % des importations de farine zambienne. Un seul jour de fermeture de la frontière et c’est la valse des étiquettes chez les vendeurs de farine.
Alors j’eu envie de crier : «malheur à toi qui a hypothéqué ton indépendance alimentaire. »
(1): Grand-place de Lubumbashi