Se lancer à son compte et avoir une vie…?

Par Joliane Duranceau-Cloutier

Ça fait 7 mois et quelques jours que j'ai quitté un emploi temps plein que j'occupais depuis près de 3 ans (et que j'aimais) pour me lancer dans le fabuleux monde de l'entrepreneuriat alias l' inconnu total. C'est d'ailleurs un peu pour cela que je me suis montrée un peu plus discrète depuis quelques temps sur La Mallette... Mais bon, I'm back! Avoir ma propre entreprise, ça me pousse à être en mode créativité pas mal tout le temps et j'en apprends un peu plus chaque jour sur moi-même, sur ce que je veux et sur ce que je ne veux pas. Bref, j'ai tout plein d'idées et un regain d'inspiration pour le blogue, yé!

Il y a quelques semaines, en faisant de la veille pour un client (notre entreprise, à ma partner et moi, est spécialisée dans la gestion de médias sociaux pour les entreprises), je suis tombée sur un segment de l'émission Banc Public, diffusée à Télé-Québec. J'ai vraiment tanné mon entourage un 2-3 jours avec ce vidéo, mais pour vrai, ce fut comme une révélation pour moi. Ma vision de la vie professionnelle en général venait d'être expliquée en 18 minutes 40 secondes. Pour vous illustrer un peu le tout, voici un petit extrait de la discussion entre l'animatrice de l'émission, Guylaine Tremblay (oui, oui, la comédienne) et Noémie Dupuy de Budge Studios, entrepreneure de 42 ans et maman :

Guylaine : "On s'imagine que pour réussir en affaires, c'est 24/24, pas de vie, pas de famille, pas d'enfants."

Noémie : "J'ai jamais cru à ça en fait. J'ai travaillé dans des compagnies qui m'ont demandé de travailler beaucoup d'heures et c'était correct, ça me plaisait à ce moment-là, mais je voulais pas faire ça toute ma vie, je savais que c'était pas ma vie et que je ne voulais pas qu'elle soit comme ça [...]. Je pense qu'il y a beaucoup de compagnies qui mettent énormément d'importance sur les heures de travail, donc si tu travailles 100h/semaine, ça veut dire que tu es un excellent employé et dans ces compagnies-là, si je voulais monter, je devais donner ma vie et je trouvais pas ça juste en fait. J'ai beaucoup appris de gens qui ont traversé ces moments-là, il y a beaucoup de gens qui ont fait de très belles carrières, qui sont entrepreneurs et qui m'ont dit : ne fait pas cette erreur-là. Parce que eux ils l'ont fait et ils ont manqué du temps avec les gens qu'ils aiment, ils n'ont pas voyagé, ils ont manqué le spectacle de fin d'année du p'tit."

C'est exactement ça. Et quand j'y repense, je me dis que c'est un peu beaucoup parce que j'avais cette vision que je n'ai pas hésité à m'embarquer dans le projet qu'on me proposait, celui de devenir travailleur autonome, entrepreneur, d'être mon propre patron. Je savais que le travail que j'avais (malgré des horaires tout à fait convenables), que n'importe quel travail en fait, ne me permettrait pas d'atteindre mes objectifs, mes souhaits, mes rêves. Je continuerais à manquer des moments importants parce que je n'aurais pas pu échanger mon shift avec un collègue, je continuerais à chercher un endroit où travailler qui aurait les mêmes valeurs et la même philosophie que moi, je continuerais à penser à toutes les choses que j'aurais à faire à la maison lors de mes journées de congé au lieu de me prévoir du temps pour moi, pour mon amoureux, pour ma famille.

Mon entreprise est évidemment extrêmement importante pour moi. J'en prends soin, je lui donne tout le temps qu'elle mérite et encore plus, je fais en sorte qu'elle évolue sainement selon le meilleur de mes connaissances. Et j'adore ce que je fais. Mais j'aime encore plus ce que je fais à cause de la liberté que j'ai la chance d'avoir. Oui, je veux avoir une belle carrière et accomplir de grandes choses, mais je veux avant tout être une fille, une sœur, une belle-sœur, une amie, une amoureuse. Une maman aussi, un jour. Je ne connais rien de la parentalité (je ne me souviens pas avoir tenu un bébé ou un enfant dans mes bras à un moment dans ma vie), mais ce que je sais, c'est que je veux être présente pour mes futurs héritiers, les élever, les voir grandir et surtout, ne pas manquer un seul de leurs spectacles de fin d'année. Comme le cite l'image juste un peu plus haut : "Life is happening now".

La vie, c'est maintenant que ça se passe.

"Don't call it a dream, call it a plan" qui disent. Mes rêves à moi peuvent aujourd'hui être des projets tangibles grâce au choix que j'ai fait de me lancer à mon compte et de vivre plus que jamais.