La bataille de l’eau…

Publié le 03 avril 2016 par Puissancesete @FrancoisLiberti

La gestion de l’eau, source de débats houleux à Sète

  • Écrit par  Laurence Laden-Saluste
  • dimanche 3 avril 2016 08:47
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Wikimedia Christian Ferrer

L’augmentation de la surtaxe communale de l’eau (+17%/m3), votée par la majorité de droite en décembre, a fait l’objet d’un débat lors du conseil municipal de lundi 28 mars. L’opposition, qui se bat pour un retour en régie publique de l’eau estime cette hausse trop importante et a saisi en février le Préfet de l’Hérault.

Les Sétois vont boire la tasse. Outre la hausse des taux communaux (voir notre édition du jeudi 31 mars), le prix de l’eau a, lui aussi, augmenté de 29 cents par m3 depuis le 1er février. La municipalité de droite a en effet décidé lors du conseil municipal de décembre dernier d’augmenter la surtaxe communale. Les élus d’opposition de gauche ont saisi le Préfet de l’Hérault il y a deux mois au titre du contrôle de légalité concernant cette délibération estimant cette hausse d’une ampleur injustifiée.

L’opposition réclame « une démarche démocratique »

Au cours de la séance de lundi, le dossier a été ré-ouvert lors du vote du budget de l’eau. Un budget qui est d’ailleurs en régression (il passe de 4,5 millions à 3,7 millions) avec une chute de l’investissement (3 millions en 2015, 2 millions en 2016). Pour légitimer l’augmentation de cette surtaxe, la Ville met en avant les investissements nécessaires au regard de la vétusté des canalisations. Mais si l’investissement revient à la commune, l’entretien des réseaux est à la charge du délégataire. « La surtaxe ponctionnée sur les usagers exonère Véolia de ses responsabilités, fulmine François Liberti de l’opposition. Les travaux à faire en 2016 sont pour l’essentiel liés à la rupture de la canalisation principale en 2015. Ce que le délégataire n’a pas fait au titre des travaux d’entretien et ce sont les usagers qui vont le payer  ». Malgré ce, la Ville a décidé de prolonger d’un an (jusqu’au 31 janvier 2017) le contrat d’affermage de l’eau potable, passé avec Veolia en 1985. Sur la question du mode de gestion de l’eau, François Liberti en faveur d’un retour en régie publique a également regretté d’apprendre le choix préférentiel de François Commeinhes… dans la presse. A savoir une Semop (société d’économie mixte à opération unique), un mode de gestion partagé entre une collectivité locale et un opérateur privé.

Sur la forme, l’élu d’opposition tempête : « depuis 2014, nous ne cessons de réclamer l’ouverture d’un débat, le lancement d’une vraie consultation publique, la mise en œuvre d’un travail commun afin de confronter les différentes solutions possibles. Vous avez volontairement ignoré toutes nos propositions pour imposer à quelques mois de l’échéance votre choix sans alternative ». François Commeinhes, le maire Les Républicains minimise son annonce : « c’est juste un avis. J’ai le droit de le donner tout de même. Et puis, vous m’avez presque convaincu sur ce dossier. La Semop est semi -publique, semi-privée. J’ai fait la moitié du chemin ». Et François Liberti de rétorquer: « Je n’ai pas  jugements péjoratifs sur ce mode de gestion mais une démarche démocratique s’impose. A quels moments allons-nous travailler ensemble, confronter nos scénarios. Même un de vos élus (Emile Anfosso, ndlr) est plutôt favorable à une relance d’une délégation de service public. Pourquoi ne pas organiser un conseil municipal sur cette question ? ».

Laurence Laden-Saluste