L'Ornière - Hermann Hesse

Par Ivredelivres

A l'heure des parutions gargantuesques deux fois par an j'ai décidé d'enclencher la marche arrière et je viens de prendre un grand plaisir à la lecture d'un auteur trop vieux pour être en rayon. Non ce n'est pas Tolstoï mais Hermann Hesse et je remercie l' Intendant Tanner qui m'a mis sur la piste de ce récit.

Statue de H Hesse à Calw

La Souabe aux confins de l'Alsace, la Suisse, la Bavière

Hans Giebenrath orphelin de mère vit dans " un petit trou de la forêt noire " et prépare le concours d'entrée au séminaire de Maulbronn, seule façon pour lui d'accéder à des études, son père n'étant pas prêt à lâcher son argent pour cela.

Il est doué Hans et ingurgite sagement tout ce que lui propose le Recteur et le Pasteur de la petite ville. Délaissant ses escapades favorites dans la nature, la pêche un passe-temps qu'il adore, il reste plonger des heures durant sur la traduction latine, leçons particulières de grec. Et il réussit !

Les environs de Maulbronn

Il a d'abord droit à un peu de repos, il retrouve la rivière, il " sauta dans la rivière d'un seul coup. En nageant contre le faible courant, il se sentit peu à peu lavé des sueurs et des angoisses des derniers jours " Mais bien vite ses mentors proposent qu'il prenne de l'avance sur les cours, histoire de briller, et Hans qui a de l'ambition et ne veut décevoir personne accepte, et la ronde infernale des heures d'étude reprend.

La Souabe

C'est un roman qui met un système éducatif oppressant à l'index. Tout l'amour de la nature est étouffé chez
Hans et il finit par oublier ses beautés

" les longues rangées majestueuses de cierges de notre-dame aux feuilles laineuses et aux fleurs jaunes, les salicaires et les églantiers se balançant doucement sur leurs tiges "

Hermann Hesse a mis assurément beaucoup de lui-même dans ce roman où la jeunesse est brimée par la rigidité de l'enseignement et même une certaine brutalité, les premiers émois amoureux sont étouffés. Hans est écrasé comme le fut Hermann Hesse en son temps