Cosmofolies, comme les précédents est un spectacle de marionnettes en lumière noire et sans paroles qui fait la part belle à l'imaginaire et au merveilleux. Destiné à ce qu'on appelle le jeune public, à partir de 3 ans (avant cet âge l'enfant ne goutera pas la séance à sa juste valeur), les trois quarts d'heure que l'on passe sont une succession de tableaux surprenants.
La salle est est quasi comble. On devine le décor comme s’il s’agissait d’une maquette de paysage dans une boite noire. Le plus jeune spectateur n’a pas un an. Ça va tout s’éteindre ? demande une voix sur ma droite.
De fait, la salle s’assombrit mais le décor est révélé comme par magie provoquant des oh et des ah dans le public. Je ne pense pas qu’il faut les réveiller, suppose encore mon jeune voisin.
Elle est plongée dans le noir absolu, condition sine que non pour que la magie opère. La lumière noire ou lumière de Wood (du nom de l'inventeur Robert William Wood), est une lumière composée de violet et de proche dans une bande spectrale quasi continue. Cette lumière est absorbée et réémise sous forme de lumière visible par les substances fluorescentes, qu'elles soient artificielles ou naturelles. Elle est souvent utilisée pour créer des effets esthétiques dans des soirées, faisant ressortir les blancs des tissus synthétiques …ou les fibres synthétiques des faux billets de banque.
Une luciole s’agite et vrombit. Elle se pose sur un papillon. Un escargot orange traverse lentement la scène. La luciole fait du toboggan sur une tige verte. Apparait une soucoupe volante, celle des Cosmotoons qui ont pour mission de ramener sur leur planète des spécimens locaux, quitte à les réduire pour parvenir à les intégrer dans leur vaisseau.
La soucoupe aspire littéralement les éléments du décor sur la musique de Startrek, la transition. L’effet créé la surprise. Pour le pommier la soucoupe va avoir plus de mal. Et l’escargot tente de s’enfuir aussi vite qu’il le peut.
Plus tard on sera surpris par tout ce qu’il est possible de faire avec juste quelques cubes. Le public est retombé au stade de la découverte d’un bambin. Plusieurs tableaux provoquent les applaudissements.
Un grand carré se livre à l’exercice des pointes dans une chorégraphique très inventive. Les artistes ont choisi Swing, swing, swing, de Benny Goodman pour accompagner la séance de gymnastique.
Une boule verte asticote un personnage rouge sur un air de guitare évoquant le jazz manouche de Django Reinhardt. C’est une création du musicien qui a travaillé avec les artistes.
Si Cosmofolies est très visuel le spectacle est néanmoins très difficile à photographier, du fait sans doute des ultra-violets. C'est pourquoi j'ai ajouté à la fin un petit film qui vous donnera une idée plus précise de la beauté de ce "cabaret intergalactique pour petits et grands à partir de 3 ans " comme les artistes se plaisent à le décrire. C'est assez juste.
Une montgolfière emporte dans les airs notre petit bonhomme. On croit que c’est la fin mais pas tout à fait. Comme à leur habitude les marionnettistes tiennent les spectateurs en haleine jusqu’au bout sur la musique de nouveau jazzy, cette fois empruntée à Caravan Palace. La soucoupe miniature revient pour se poser en point final après avoir remis tout ce petit monde d’aplomb.
Conception et mise en scène : Pierre Luciani
Marionnettes : Pierre Luciani et Monika Dzsinich
Musique : Raphaël Joly et Halim Talahari
Manipulation : Pierre Luciani et Monika Dzsinich
Deux nouvelles dates sont programmées en région parisienne à La Grange de la Tremblaye (Bois d'Arcy-78) : le dimanche 3 avril 2016 à 16h00 et le lundi 4 avril à 9h30.