Quatrième de Couverture
Lorsque Luce rentre à Sword & Cross, un lycée d'éducation surveillée, elle est d'emblée attirée par le ténébreux Daniel.
Dans cet endroit sinistre où les portables sont interdits, où les élèves ont un passé lourd et où des caméras surveillent les moindres faits et gestes de chacun, Daniel devient une obsession.
Mais le jeune homme évite Luce, qui est aussi courtisée par Cam, un beau brun aux yeux verts. Malgré sa fascination pour Daniel, Luce n'arrive pas à résister à Cam. Ce dilemme perturbe la jeune fille, déjà déstabilisée par la présence d'ombres, qui la poursuivent et l'inquiètent depuis l'enfance. Tout est conçu pour que l'ordre règne à Sword & Cross, pourtant ce lieu deviendra le théâtre de drames troubles et mystérieux.
Mon avis
Luce est envoyée par ses parents à Swird & Cross, un lycée très surveillée dans le genre, normalement, centre de redressement soft parce que son petit copain a subi une combustion spontanée sous ses yeux dans une barque, sur un lac… Et tout le monde pense qu’elle en est responsable… Donc elle n’est pas surveillée par la police et ses parents estiment que la mettre dans un lycée bizarre est une solution. Tout va bien. Et dans ce lycée, Luce va découvrir qu’il se trame quelque chose d’étrange. Les caméras surveillent tous ses faits et gestes, elle n’a droit qu’à un appel tous les 36 du mois et les cours ne suivent pas le programme scolaire basique. Puis, dès son arrivée, des filles bizarres semblent tout connaître du lycée et avoir des passe-droits pour toutes sortes de choses, comme cette fille étrange qui sait gruger les caméras et entrer dans des zones normalement interdites aux élèves sans que personne ne s’en offusque. Pratique !
Et, évidemment, il y a deux garçons. Deux garçons sublimes, dont Daniel sous le charme duquel elle tombe au premier regard. Malgré son comportement pas très gentil envers elle : mais comment peut-il lui faire un doigt d’honneur alors qu’il ne la connait même pas ? Le goujat ! Mais, sexy, le goujat. Et dès le premier jour il hante ses pensées parce que « oh j’en ai vu des garçons trop beaux mais ça ne m’intéresse pas mais lui oh la la la ce qu’il est beau c’est fou » (je n’ai pas le livre sous la main et c’est dommage parce que c’est un passage à mourir de rire). Et il y a Cam, celui qui a tout du bad boy (il porte du cuir quoi, et il est beau mais genre trop gentil, c’est pas normal, il cache forcément quelque chose, les vrais bons garçons sont des goujats au début parce qu’ils ont toujours une bonne raison pour ça) et qui, évidemment, drague Luceà fond. Bref, un bon triangle amoureux à venir, n’est-ce pas ? Et ensuite, tout part en vrille parce qu’il se passe des choses vraiment étranges : des ombres se baladent et Luce est déstabilisée (alors qu’elle voit ces ombres depuis toujours, logique, voyez-vous), des statuts tombent sur des gens, des incendies (encore) se déclenchent tout seul ET un élève meurt. MAIS on ne mène pas d’enquête, on ne ferme pas l’établissement, non. On continue son train-train, dans un lycée hyper surveillé mais où chacun fait ce qu’il veut, où les professeurs sont bizarres, où seule la meilleure amie de Luce se dit qu’il se passe quelque chose de bizarre (elle n’a pas de nouvelles, s’inquiète, normal, mais les parents, eux, c’est pas trop leur cas).
Bref, vous aurez compris à quel point ce résumé reflète ma pensée : ce livre est une bonne blague. Une bonne grosse blague.
Comme avec la saga Hush Hush, on nous promet monts et merveilles sur le mythe des anges déchus et, comme avec la saga Hush Hush, on nous force à mériter cette histoire avec du sang et des larmes : il faut se farcir l’héroïne insipide, les personnages creux, les dialogues mauvais, les incohérences notoires, les envies de vomir, de jeter le livre contre un mur, dans les toilettes… D’accord, je parais un peu extrême. Mais, mettez-vous à ma place deux minutes : j’ai détesté Hush Hush de toute mon âme et je ne suis pas allée jusqu’au bout parce que la torture n’est pas mon met favori ; donc me retrouver une nouvelle fois dans la même situation, ça a de quoi me donner envie de tuer des gens. Encore une fois, je me fais berner : j’ai envie d’une histoire d’anges déchus et je dois souffrir pour y avoir droit. Et ce n’est pas le pire : je suis certaine que Hush Hush est mieux construit que Damnés sur l’échelle de la mort « qui est le moins pire ».
Ici, Luce est à claquer. Elle est stupide, superficielle, inintéressante… Et on essaie de nous faire croire le contraire. Mais de qui se moque-t-on ? Et ses co-stars au casting ne brillent pas non plus. Aucun personnage n’a su obtenir mon intérêt. Rien, nada. On vogue de stéréotype en stéréotype de façon insupportable : le garçon gentil au début ne peut pas être le bon et doit être le méchant, tout comme le méchant du début est forcément torturé et gentil au fond… Oui, il faut bien ça, le héros torturé qui repousse l’amour de sa vie parce qu’il ne veut pas qu’elle souffre… Alors que, bon, quand on est un ange, si notre grand amour meurt et se réincarne à chaque fois, nous évitant les passades compliquées incluant le côté moisi de Luce ressurgir, pourquoi s’en priver ? Sérieux, Daniel, profite ! Luce elle est insupportable. Et on te donne la chance de la changer à chaque fois, juste ce qu’il faut pour qu’elle oublie qu’elle est chiante ! Mais fonce !
Oui, pardon, j’ai spoilé. Mais en fait, pas tant que ça, parce que Damnésest si bien écrit que le mystère censé planer sur l’intrigue se casse la gueule dès les premiers chapitres. Donc, pour l’information de base : les trois quarts des élèves de ce lycée sont des anges, là « par hasard » et pouf, Luce, l’amour interdit de Daniel débarque, « par hasard ». Elle meurt dès qu’ils entrent en contact et se réincarne (mais avec la même figure… Ce n’est pas de la réincarnation mais passons). Et un grand chamboulement parmi les anges déchus est à venir, pour la suite de la saga…
Parlons un peu de la plume de Lauren Kate, pour la forme. Ce n’est pas brillant. Aucune harmonie, des dialogues qui tombent à plat, des essais de poésie qui s’écrasent comme les moustiques sur le pare-brise l’été… Bilan bien maigre. Mais pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, on n’a plus besoin de se fouler sur la qualité pour vendre en quantité et qu’importe si on prend le lecteur pour un guignol.
Fort heureusement, je n’ai pas eu à payer pour cette saga, que j’ai récupérée dans un carton de déménagement. Et je ne l’aurais pas achetée. J’aurais pris mes précautions en lisant des chroniques et en voyant les rapprochements avec Hush Hush, j’aurais très vite pris mes jambes à mon coup. J’ai commencé le second tome, parce que je suis comme ça, j’essaie de voir où sont mes limites. Elles se situent au premier quart du second tome pour le moment (parce que le second tome est encore pire, oui oui, c’est possible).
En conclusion, je ne conseille absolument pas cette chose qui se fait appeler livre, sauf si vous aimez les livres mal écrits, aux personnages stéréotypés et aux histoires d’amour niaises en premier plans (je ne juge pas, si vous aimez, foncez).
PS : Merci à tous ceux qui ont écrit des chroniques moyennement honnêtes en assumant pas aimer un livre bancal.